Le 13ème Congrès de la Société Française de Médecine Vasculaire s’est déroulé du 1er au 4 octobre 2014 au Corum, à Montpellier. L’année 2014-2015 y a été déclarée l’“Année de dépistage de l’anévrisme de l’aorte abdominale”.
Pour ce faire, une campagne nationale a démarré lors d’un dépistage grand public et gratuit qui s’est déroulé du 2 au 4 octobre, toujours à Montpellier. Le Dr Jean-Pierre Laroche, coordinateur national Vesale, déclare : “Il est plus que temps de faire reculer ce fléau qui fait, chaque année, près de deux fois plus de morts que les accidents de la route”. Après l’opération de Montpellier, les services de médecine vasculaire hospitaliers et les cabinets de médecine vasculaire en France appliqueront l’opération sur l’ensemble de l’année 2014-2015. Cette opération a été initiée par la Société Française de Médecine Vasculaire (SFMV) avec le soutien de la Société Française de Chirurgie Vasculaire (SCV), celui du Collège Français de Pathologie Vasculaire (CFPV) et avec le partenariat institutionnel de Medtronic.
L’opération de dépistage en pratique
Pendant un an en France, les conditions du dépistage seront affichées dans tous les cabinets, CHU, CHG, cliniques et cabinets d’exercice libéral qui participeront à l’opération. Le dépistage sera effectué à titre bénévole par les médecins membres de la SFMV et durera moins d’une minute : il s’agit d’une simple échoscopie.
Si un anévrisme est découvert, le médecin vasculaire adressera une lettre au médecin généraliste du patient. Les patients porteurs d‘anévrismes de grosse taille (50 à 55 mm de diamètre) bénéficieront d’une intervention chirurgicale ou endovasculaire afin de prévenir le risque de rupture. Les patients atteints d’un petit anévrisme rentreront dans un protocole de suivi qui contrôlera la croissance de l’anévrisme en échographie et la correction des facteurs de risque cardio-vasculaires.
Le but de l’opération Vésale n’est pas seulement de dépister un maximum de cas d’anévrismes. Pour le Dr Laroche, l’opération doit : “étendre le dépistage et, pour cela, sensibiliser les médecins généralistes qui ont pour rôle d’alerter leur patient sur le dépistage et sa nécessité. » Il rajoute : « Il s’agit également d’insister sur le principal facteur de risque de l’anévrisme de l’aorte abdominale auprès du grand public : le tabac et donc de dire et redire : fumeurs de 60 ans et plus, allez voir votre médecin vasculaire pour vous faire dépister de l’anévrisme de l’aorte ! Le dépistage, un acte qui prend moins d’1 minute, doit entrer dans la pratique médicale quotidienne.”
L’anévrisme de l’aorte abdominale, une maladie encore méconnue et souvent mortelle
L’anévrisme de l’aorte abdominale (A.A.A.) est la troisième cause de décès liés aux maladies cardiovasculaires : ils représentent 60% des anévrismes artériels. Lorsqu’une dilatation d’un segment d’artère intervient, un anévrisme s’opère. L’aorte est la plus grosse artère du corps et est un des sièges privilégiés de l’anévrisme. Elle part du cœur, descend dans le thorax jusqu’à l’abdomen, où elle se divise pour irriguer les jambes. Un anévrisme aortique abdominal est un gonflement ou une dilatation d’une partie de l’aorte qui traverse l’abdomen. Tout anévrisme est menacé, à terme, de rupture. Il s’agit d’une complication dramatique traduite par une hémorragie interne qui est mortelle dans plus de 80% des cas.Cette issue dramatique pourrait pourtant être évitée dans de nombreux cas grâce à une prévention accrue et un dépistage plus important en amont, notamment chez les personnes à risque (la tranche d’âge la plus exposée à cette pathologie étant celle des 70-75 ans).
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