Pour la toute première fois, des chercheurs ont transféré des caractères en braille directement sur la rétine d’un patient aveugle, lui permettant ainsi de lire des lettres rapidement et sans erreur à l’aide d’Argus II, une neuroprothèse oculaire.
Fonctionnement de l’implant oculaire Argus II
Argus II a été implanté sur plus de 50 patients, dont la plupart sont désormais en mesure d’identifier les couleurs, objets et mouvements. Son fonctionnement nécessite l’utilisation d’une caméra de petite taille fixée sur une paire de lunettes, d’un processeur mobile capable de transformer les signaux en stimulations électriques, et d’une puce à électrodes intégrée directement à la rétine. Les chercheurs de Second Sight, la société à l’origine de ce projet, ont récemment mené une étude publiée le 22 novembre dernier sur le site Frontiers in Neuroprosthetics.
Cet implant oculaire, dont le principe rappelle celui des implants cochléaires, implique l’utilisation d’une grille de 60 électrodes, toutes fixées sur la rétine, afin de projeter les caractères directement sur les cellules nerveuses. Pour cette étude, les chercheurs de Second Sight ont eu recours à un ordinateur pour stimuler six des points de la grille afin de projeter les lettres en braille. Des tests ont été réalisés avec des lettres seules ainsi qu’avec des mots comprenant deux à quatre lettres.
« Dans le cadre de cet essai clinique réalisé sur un seul patient aveugle, nous avons stimulé directement la rétine. Au lieu de sentir les caractères en braille du bout de ses doigts, la patient a pu « voir » les points projetés et lire les lettres l’une après l’autre en moins d’une seconde, avec un taux d’exactitude de 89 % », explique Thomas LAURITZEN, chercheur et auteur principal des conclusions de l’étude.
Présentation vidéo : Angus II de Second Sight
Angus II, un espoir pour mieux vivre la DMLA ?
Développée initialement pour les personnes atteintes de rétinite pigmentaire, une maladie génétique de l’œil, la prothèse Argus II intéressera sans doute également les personnes âgées souffrant de DMLA, maladie de la rétine liée au vieillissement. Pour l’heure, son aptitude à améliorer en grande partie la capacité de lecture des lettres et des mots courts en fait une technologie des plus innovantes. Associées à un logiciel de reconnaissance des lettres, ses prochaines versions devraient permettre le développement d’un nouveau mode de lecture, encore plus rapide, pour les personnes atteintes de cécité.
> Source : eurekalert.com
Cet article a été publié par la Rédaction le
Très bonne nouvelle, j’avais déjà entendu parler de cet implant mais votre article mais permis de voir son fonctionnement.
Je pense que son utilisation pour les personne agées souffrant de DMLA pourra surement être très utile.
Son avantage pour les personnes malvoyantes ou non-voyante est spectaculaire.
Mais la question maintenant est combien cela coûte ? dans combien temps cela pourra être accessible toutes personnes ayant un handicap visuel ?
La technologie permet d’énorme prouesse mais est encore trop marginale pour pouvoir être disponible au Grand Public.
Concernant ce type de technologies nous sommes encore dans le domaine de la recherche, et il est difficile d’estimer un mise à disposition pour le grand public, néanmoins 50 patients ont déjà été équipés ce qui prouve que de nos jours la mise sur le marché des technologies innovantes peut être très rapide.
Une technologie dont les promesses sont vraiment impressionnantes. C’est d’autant plus révolutionnaire qu’elle a permis à des patients aveugles d’avoir plus facilement des caractères en braille à disposition. C’est plus d’autonomie pour eux, dont on ne peut être que gagnant avec ce genre d’invention.