[Tribune] Le Sociétal, clef d’une révolution durable de la finance

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Tribune libre de Ghislaine Alajouanine, MC Institut de France – Présidente de l’Académie Francophone de Télémédecine et eSanté et du Haut Conseil de Télésanté ; Avec le concours de Sylvie Malécot, Associé-Fondateur de Millenium I-Research et Directeur de l’Af2i et de Pascal Dumont, Associé d’Active Asset Allocation.

La France souffre de ses Déserts Médicaux, comme les autres pays d’Europe d’ailleurs. La crise sanitaire que traverse la planète depuis début 2020 a remis les enjeux de santé dans la lumière et le manque de capacité de soins hospitaliers et les difficultés logistiques de vaccination ont fait qu’empirer la problématique ; La situation est alarmante. Selon le Conseil de l’Ordre des médecins, près de 8 millions de personnes sont concernées, 11 300 communes sont touchées et on dénombre 192 zones en danger. Nous ne sommes plus égaux dans l’accès aux soins. Deux Français sur trois (63%) ont déjà dû reporter ou renoncer à des soins, pour des raisons financières ou faute de médecin disponible. Ce renoncement aux soins n’est évidemment pas sans conséquences.

Au-delà de l’impact sur la qualité de vie (sentiment d’anxiété pour 43% des Français source étude de France-Assos-Santé de Novembre 2019), il entraine une aggravation des symptômes dans 1 cas sur 3 et aboutissent à une prise en charge urgente dans 12% des cas (complications, hospitalisations…). Le nombre de professionnels de santé diminue mais aussi les infrastructures se regroupent et s’éloignent des zones de faible densité de population, nous constatons un accès aux soins de plus en plus difficile et inégal, en particulier, dans les communes rurales, alors même que leur population vieillit et les médecins disponibles à proximité se rarifient. Nos concitoyens se voient donc confrontés à des délais d’attente importants et à des prises en charge laborieuses auxquelles il est urgent de remédier.

La Télémédecine est un atout

Avec sa capacité de faire voyager les données plutôt que le patient la Télémédecine s’est avérée être une mesure barrière contre cette pandémie et s’est révélée d’une utilité majeure pour lutter contre les Déserts Médicaux. L’ère du numérique, la sécurité apportée par les technologies blockchain, permettent aujourd’hui un réel retour de la médecine de proximité. Par exemple ; nombre de traitements post-opératoires peuvent désormais se faire à domicile avec un suivi à distance, ce sont à la fois des nuitées d’hôpital économisées pour la collectivité et un confort psychologique pour le patient qui continue de bénéficier de son environnement, cocon de confiance face à l’inconnu et la perte de ses repères.

Des plateformes de services à domicile, d’aménagement adapté des lieux d’habitation complètent d’ores et déjà ces dispositifs du bien être à domicile ou dans leur habitat choisi, gage d’un vieillissement dans les meilleures conditions de vie et le plus longtemps possible.

Un grand chantier « Zéro Déserts Médicaux »

L’objectif de ce grand chantier national pour une grande cause repose sur un principe clé : « que n’importe quel citoyen, même dans les endroits les plus isolés, ait une réponse, en moins de 30 minutes, à sa question angoissante « Mais qu’est-ce-que j’ai ? » avec une prise en charge digne de ce nom. » La Télémédecine peut apporter rapidement des réponses à cet engagement sous réserve d’y mettre les moyens. C’est une véritable démocratie sanitaire de proximité que nos citoyens réclament. Cela doit être un enjeu national ! Nous sommes rentrés, précise Ghislaine Alajouanine, dans une nouvelle ère, celle de l’ère Numérique : Nous assistons par ailleurs à une évolution démographique de grande ampleur qui appelle une plus grande adaptabilité au changement. Une métamorphose de notre système de santé s’impose pour une véritable « Révolution du soigner ».

Télémédecine - e-santé - Santé numérique - Télésanté

Ajoutons vite ensemble un cinquième P, celui de la proximité à la Médecine du futur : Prédictive, Préventive, Participative, Personnalisée et de Proximité. Lançons un grand Chantier « Zéro déserts Médicaux » en maillant le territoire à travers un plan quinquennal Haute Sécurité Santé avec une démarche certifiée HS2 (Formation, Compétences…) répondant à la 3ème dimension du développement durable : le Social-Sociétal (Santé-Solidarité-Sécurité) et encore faut il que le Social-Sociétal se conjugue équitablement avec l’économique ! (et pourquoi pas optimiser les avantages ZRR (revitalisation) avec des Zones Franches Rurales idem à celles des ZFU !).

Une Action collective, au sens investisseur du terme !

Fort de ce constat, et en élargissant ce sujet à l’ensemble des facteurs moteurs d’une dynamique économique, c’est toute la capacité d’innovation française qui est mobilisée. Tout autant que la compétence médicale, qui a démontré ces derniers mois son extraordinaire capacité d’adaptation, c’est par un formidable enthousiasme d’une Action collective, au sens investisseur du terme, que nous réparerons certaines erreurs du passé, portes ouvertes à l’abandon de nombreux territoires.

écologie - développement durable -

La volonté politique s’est déjà exprimée via la création de fonds de place dédiés à la santé, de fonds technologiques dits « Tibi », de financements de start-up, …Ouvrons ce Grand Chantier avec les moyens qu’il faut ! Pour aller plus loin, ce sera une source de fierté, mais surtout d’emplois et de nouveaux déploiements industriels et de services, dans des zones qui sont aujourd’hui autant déserts économiques que déserts médicaux, les investisseurs de long terme doivent être mobilisés. C’est un enjeu de relance nationale, de réhabilitation de territoires délaissés, et cela donnera du sens aux investissements, avec une capacité incontournable de mesure effective d’impact, dans la parfaite raison d’être d’une politique de Développement Durable.

Cet objectif de donner encore plus de sens à ses investissements ne doit évidemment pas obérer la notion de rentabilité, et c’est loin d’être antinomique : nous ne pouvons pas faire de social, et de sociétal sans profit, car chacun de ces trois éléments s’autoalimente pour en assurer sa propre pérennité. A l’heure où la taxonomie européenne s’intéresse au volet sociétal de l’ESG (analyse des investissements financiers sur des critères Environnementaux, Sociaux et de bonne Gouvernance), où la notion d’IMPACT prend une dimension cruciale de mesure du sens des investissements, le secteur de la finance peut contribuer utilement à la révolution induite, et dans une démarche de convivance.

C’est de ce constat que l’idée de créer un ou des supports d’investissements dédiés (Fonds de Place, Livret d’épargne DD-HS2 …) est née. Ils répondront à l’ensemble des objectifs d’un investissement au sens de l’Impact et de sa rentabilité pour un institutionnel, comme pour un particulier. Contactez-nous… Cette cause nationale, doit mobiliser acteurs du public et du privé. Certaines avancées seront rapides, d’autres nécessiteront des projections à cinq ou dix ans, mais cette dynamique porte inéluctablement dans ses fondements le devoir de réussir.

Cette ambition est à notre portée, et c’est bien le moindre effort collectif à suivre au regard des souffrances encore plus cristallisées par la crise sanitaire actuelle. Par ailleurs, elle apportera sa pierre pour assurer la pérennité de notre système de protection sociale au sein d’une architecture globale de notre épargne (assurance-vie, épargne retraite, épargne salariale…).


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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