Structures collectives et solutions individuelles : perceptions et attentes des seniors et des parents dans le contexte de crise Covid-19

Partager cet article

A la demande de O2, Harris Interactive a réalisé une enquête* auprès des seniors et des parents de jeunes enfants afin de connaître leur regard sur les différents modes d’hébergement et d’accueil dans le contexte de la crise Covid-19. Plus précisément, il s’agit de comprendre la perception comparée entre hébergement dans une structure collective d’accueil et maintien à domicile auprès des seniors, et entre garde des jeunes enfants dans une structure collective et à domicile auprès des parents d’enfants de moins de 11 ans.

Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?

Les seniors préfèrent de loin, quand c’est possible, le maintien à domicile plutôt que l’hébergement dans une structure collective pour leur vieillissement

  • Dans l’ensemble, les personnes de 50 ans et plus se font une idée majoritairement négative des structures collectives d’hébergement pour les personnes âgées : seulement 37% en ont une bonne image (il s’agit avant tout de personnes âgées de 75 ans et plus, ou ayant elles-mêmes un parent résidant dans une structure collective), quand 62% en ont une mauvaise image. Cette perception négative est largement orientée par l’opinion qu’ils se font des EHPAD (63% de mauvaise image) et n’est pas compensée par le fait que des structures comme les résidences seniors avec services bénéficient d’une réputation nettement meilleure (bonne image : 81%). De fait, quand on leur demande ce qu’ils pensent spontanément de ces structures collectives d’hébergement, ce sont essentiellement des termes et des idées très négatives qui émergent en priorité (comme les notions de « mouroir », de « tristesse », de « solitude » et d’« isolement », sans parler du « coût » et du « manque de personnel » associés à ce type d’établissement. Et cette image est loin de s’être améliorée au cours des derniers mois, dans le contexte de crise du coronavirus et de forte surmortalité enregistrée au sein des EHPAD : l’image de ces derniers s’est dégradée auprès de 51% des seniors (elle ne s’est améliorée que pour 12% d’entre eux), et celle des maisons de retraite / foyers-logement s’est dégradée pour 35% (contre 15% d’amélioration).
     
  • Le maintien des personnes âgées à leur domicile bénéficie en revanche d’une perception bien plus positive en comparaison. 91% des seniors déclarent en effet avoir une bonne image de ce maintien à domicile avec accompagnement de professionnels des services à la personne, et 78% de la prise en charge des personnes âgées au domicile de membres de leur famille. Et contrairement à ce qu’on peut observer concernant les EHPAD, la perception du maintien des personnes âgées à domicile est plus positive qu’il y a quelques mois (son image s’est améliorée pour 37% des seniors quand elle ne s’est dégradée que pour 15% d’entre eux). Bref, la crise du coronavirus, avec la place centrale qu’elle a donnée à la situation alarmante dans les EHPAD, a contribué à consolider une préférence déjà existante pour le maintien à domicile des personnes âgées à leur domicile quand cela est possible. D’ailleurs, lorsqu’elles pensent à leur propre vieillissement, la très grande majorité des personnes âgées de 50 ans et plus déclarent qu’elles préféreraient vieillir à leur domicile (88%, et encore plus parmi celles qui résident dans une maison individuelle) plutôt que dans une structure collective d’accueil (3%), 9% n’ayant aucune préférence entre les deux.
     
  • Quel que soit le domaine concerné, la comparaison se révèle toujours nettement au bénéfice de l’hébergement à domicile. C’est particulièrement le cas pour certains aspects : le prix de l’hébergement (69% jugent l’hébergement à domicile plus avantageux, contre 8% pour l’hébergement dans une structure collective d’accueil), l’épanouissement personnel de l’individu (67% contre 9%), la personnalisation des services (65% contre 12%), l’entretien de l’hébergement (64% contre 15%) ou la gestion de la vie quotidienne de la personne (61% contre 17%). Mais c’est également vrai, de manière seulement un peu moins marquée, dans les autres domaines. Il n’y a guère que la sécurité de la personne qui donne lieu à un débat entre ces deux solutions (39% jugent l’hébergement à domicile préférable dans ce domaine, contre 36% qui privilégient la structure collective).
     
  • On peut enfin noter que, malgré cette préférence très marquée pour le maintien de l’hébergement des personnes âgées à domicile, la majorité des personnes interrogées déclarent se sentir mal informées sur les conditions dans lesquelles ce maintien à domicile est possible. Il en est ainsi de la connaissance des différentes solutions pour maintenir les personnes âgées le plus longtemps possible à domicile (59% se disent mal informés sur ce point), des acteurs auxquels s’adresser sur ce point (60%), des aides rendant ce maintien possible (64%), le coût de ces différentes solutions étant l’aspect le plus mal connu (66%).

Les parents, en revanche, se montrent nettement plus partagés en ce qui concerne le choix entre solutions à domicile et solutions collectives pour la garde de leurs jeunes enfants

  • De manière générale, la grande majorité des parents d’enfants âgés de moins de 11 ans déclarent avoir une bonne image des structures collectives d’accueil permettant de faire garder de jeunes enfants (88%). Et ce score se situe toujours entre 84% et 87% quand on s’intéresse au détail des différentes structures (jardins d’enfants, centres de loisirs, crèches, haltes-garderies). Cette image positive est notamment due, selon les parents qui l’expriment, aux différentes activités, à la praticité, à la sécurité et au lien social que permettent ces modes de garde collectifs. Néanmoins, l’image des modes de garde à domicile n’est pas en reste et s’avère également très positive. Ainsi, une grande majorité de parents ont une bonne image de la garde par une assistante maternelle (83%) et de la garde à domicile en général, que l’enfant soit gardé seul ou avec d’autres enfants (80%). Et on peut noter que l’appréciation de ces différents modes de garde, que ce soit à domicile ou via des structures collectives d’accueil, tend à avoir progressé au cours des derniers mois (quel que soit le mode de garde, un peu plus d’un parent sur trois en a une meilleure image aujourd’hui, quand à peine un sur six en a une moins bonne image).
     
  • Ainsi, les parents se montrent partagés entre les différentes solutions possibles pour faire garder leurs enfants âgés de moins de 11 ans, même si la structure collective d’accueil arrive en tête de leurs choix : 50% d’entre eux auraient tendance à privilégier cette solution (notamment en raison des pratiques de socialisation proposées), contre 29% qui préféreraient faire garder leurs enfants chez eux par un professionnel de la petite enfance (notamment en raison d’une plus grande simplicité pour gérer les horaires de la garde), et 20% qui n’expriment aucune préférence.
     
  • S’ils sont partagés sur la question, c’est que chacun de ces modes de garde jouit d’avantages propres à leurs yeux. Ainsi, la garde à domicile arrive en tête dans trois domaines en particulier : la personnalisation des services (49% estiment qu’il s’agit du mode de garde le plus avantageux, contre 29% qui choisissent la structure collective), l’alimentation de l’enfant (42%, contre 33%) et la santé de ce dernier (38%, contre 32%). Les positions sont très clivées en ce qui concerne la sécurité de l’enfant (36% des parents privilégiant respectivement chacun des deux modes de garde). En revanche, la garde dans une structure collective d’accueil tend à remporter leur préférence en ce qui concerne le lien social (54%, contre 24%), les loisirs (53%, contre 25%), le prix de la garde (50%, contre 26%), l’épanouissement personnel de l’enfant (45%, contre 29%) et l’organisation globale de la prise en charge (47%, contre 29%).
  • Les modes de garde ont quelque peu évolué au cours des derniers mois, dans le contexte de crise et de confinement de la population française. Avant le 17 mars dernier, la plupart des parents d’enfants de moins de 11 ans faisaient garder ces derniers au moins de temps en temps. Néanmoins, les modes de garde principaux utilisés étaient très variés, les premiers étant le centre de loisirs (22% – principalement en région parisienne et parmi les parents d’enfants de 6 à 10 ans), devant la garde par une assistante maternelle (18% – principalement parmi les parents d’enfants de moins de 3 ans) et la garde à domicile (14%). Près de la moitié des parents qui faisaient garder leurs jeunes enfants avant le confinement déclarent avoir changé de mode de garde principal depuis le début du déconfinement le 11 mai dernier. Si 22% des parents disent ne plus faire garder leurs enfants, la garde à domicile est devenue le mode de garde principal (concernant 22% de ceux qui ont changé), devant le centre de loisirs (15%) et la garde via une assistance maternelle (10%). On peut enfin noter que près de 4 parents sur 5 ayant changé de mode de garde depuis le 11 mai envisagent de conserver leur nouveau mode de garde à partir de septembre prochain.

Télécharger le rapport complet Harris Interactive / O2

* Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 13 au 16 juillet 2020. Échantillons de 562 personnes, représentatif des Français âgés de 50 ans et plus, et de 500 parents d’enfants de moins de 11 ans (issus d’un échantillon représentatif de Français âgés de 18 à 60 ans). Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).


Partager cet article

Cet article a été publié par la Rédaction le

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *