Parce que le contact avec la nature est bon pour la santé du cerveau, la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau s’associe avec le Comité des Parcs et Jardins de France pour le Neurodon. Une centaine de parcs et jardins d’exception, ouvriront leurs portes aux visiteurs le week end du 20 et 21 juin 2020 afin d’organiser une collecte nationale au profit de la Recherche sur le Cerveau.
Suite au confinement que nous venons de vivre, les français ont plus que jamais envie de s’aérer et le mois de juin est la meilleure période pour profiter de la beauté de la nature. Historiquement, ce sont principalement les jardins de l’Ouest (Bretagne, Normandie, Pays de Loire) qui participaient à l’opération, mais cette année la FRC souhaite impliquer les jardins de tout le territoire national. L’idée est que chacun et chacune puisse découvrir le patrimoine français de manière utile. Pour chaque ticket d’entrée acheté, 2 euros sont reversés à la recherche sur le cerveau.
En permettant la découverte des plus beaux parcs et jardins de notre pays, les deux fédérations souhaitent sensibiliser le public à la nécessité de mieux connaître le cerveau pour mieux le guérir, ou du moins mieux le préserver.
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Les jardins ouverts en pratique
Pour l’édition 2020, les organisateurs de l’évènement attendent plus de 10 000 visiteurs tout au long du weekend dans les départements mobilisés.
Pour retrouver la liste des jardins participants ainsi que les dates et horaires d’ouverture, rendez-vous sur le site internet de la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau.
18 années consécutives de collecte pour la recherche sur le cerveau
À l’occasion de cette nouvelle édition, la FRC revient sur le bilan positif et prometteur des opérations précédentes :
- 541 000 euros de dons reversés à la FRC pour soutenir la recherche
- 270 000 visiteurs accueillis
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La nature et le cerveau : Une affaire qui marche !
La nature est l’essence même de la vie, son contact est bénéfique pour notre cerveau, cet organe qui fait notre personnalité, notre équilibre de vie, et surtout notre humanité !
Les chercheurs expliquent que les personnes ayant vécu leur enfance dans un environnement plus rural qu’urbain seraient moins sujettes à développer une maladie mentale à l’adolescence ou à l’âge adulte. L’exposition à la nature agit sur le fonctionnement du cerveau dès le plus jeune âge, et permettrait un bon développement cérébral chez les jeunes enfants.
Une étude danoise a été menée sur près d’1 million d’individus en comparant leur exposition à la nature et l’apparition chez certains, de troubles psychiatriques. Résultat : les enfants qui grandissent en milieu urbain auraient 55 % plus de risques de développer de tels troubles. Et en effet, les médecins ont pu constater qu’il existe une proportion plus élevée de maladies psychiatriques (dépressions, troubles anxieux, schizophrénie)en milieu urbain. Vivre en ville permet généralement un meilleur accès aux soins et à l’éducation mais son environnement est composé de facteurs de stress importants : pollutions, nuisances visuelles et auditives… le cerveau est agressé et se repose peu !
Plusieurs travaux montrent d’ailleurs que les jardins agissent sur nos mécanismes biologiques de manière positive : gestion du stress, sommeil, appétit et bien-être mental. Des chercheurs aux Etat-Unis ont découvert chez des participants en bonne santé qu’une brève expérience avec la nature, à savoir une marche de 90 minutes dans un cadre naturel, diminuait la rumination (la pensée répétitive axée sur les aspects négatifs du soi), une manifestation connue de certaines affections mentales notamment la dépression. Ils ont également mis en évidence une diminution de l’activité neuronale d’une partie précise du cerveau, le gyrus cingulaire antérieur, suractivé chez les personnes ayant tendance à la rumination mentale. Se promener dans un espace vert apporterait donc un moment de repos pour notre cerveau.
Il y a peu de temps, des jardins à visée thérapeutique ont vu le jour et fait leur preuve sur des patients atteints de maladie du cerveau telle que la maladie d’Alzheimer. Des projets de recherche menés au CHRU de Nancy ont permis de démontrer plusieurs effets bénéfiques pour les patients : autonomie, nutrition, troubles psycho-comportementaux et capacités cognitives. Des effets positifs ont également été observés chez le personnel soignant avec une diminution de burn-out.
Le spectre des pathologies pour lesquelles la présence d’un environnement naturel serait bénéfique est large : maladies neurodéveloppementales (l’autisme), maladies psychiatriques (dépression, psychoses, troubles alimentaires) et maladies neurologiques.
Axe de recherche 2020-2021 : Le cerveau et son environnement
Tout comme les autres organes du corps humain, le cerveau est sous l’influence de son environnement. Le cerveau est certes protégé par certains éléments comme la boîte crânienne, mais il n’est pas pour autant totalement isolé. Ainsi, le rôle des facteurs environnementaux dans la genèse, le déclenchement ou l’aggravation du cours évolutif de nombreuses maladies neurologiques ou psychiatriques est un sujet d’intérêt grandissant pour la recherche sur les maladies du cerveau – Jean-Antoine Girault, président du conseil scientifique de la FRC, directeur de l’Institut du Fer à Moulin à Paris.
En 2019, la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau a financé des projets de recherche en neurosciences sur la thématique « Le cerveau agressé par son environnement », sur lesquels les chercheurs s’investissent en ce moment massivement pour comprendre comment certains facteurs de notre environnement peuvent impacter directement notre cerveau. La FRC soutient actuellement 14 projets dans ce domaine, notamment des travaux sur « les effets des pesticides sur les cellules du cerveau » ou encore « les effets de l’alimentation sur la mémoire ».
Ces projets ont fait émerger de nouvelles pistes de recherche consistant à travailler sur la protection de notre système nerveux. Devant des résultats très intéressants et prometteurs, la FRC Neurodon a décidé de consacrer son appel à projets de recherche 2020 sur une thématique en continuité avec le cerveau et son environnement : « Le cerveau protégé de/par son environnement ».
On dit souvent qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Nous en sommes à nous demander s’il ne serait pas possible de prévenir certaines maladies du cerveau, en tirant profit des résultats des recherches médicales et scientifiques. En fonction du montant des dons collectés en 2020, différents projets pourront voir le jour sur ce nouvel axe de recherche, l’exposition et les bienfaits de la nature pourraient en faire partie.
Cet article a été publié par la Rédaction le