Les proches aidants (non professionnels) d’une personne âgée, en situation de handicap, ou atteinte d’une maladie chronique sont 8 à 11 millions en France. Salariés proches aidants : une question de société, une préoccupation croissante pour le monde du travail, un enjeu du dialogue social : branches professionnelles, entreprises, organisations syndicales et patronales.). D’après l’étude OCIRP/Viavoice « salariés aidants » 2021, présentés à l’occasion du 15ème Défi Autonomie à Saint Etienne, les 8 et 9 novembre derniers.
Les proches aidants font face à des problèmes de santé physique et psychologique et à des difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle. Leur santé, leur qualité de vie au travail et leurs performances (productivité, absentéisme, présentéisme) peuvent être affectées. 61 % d’entre elles et d’entre eux travaillent. Ils représentent 15% de la population active (INSEE). 1 actif sur 4 sera proche aidant en 2030.
Le quotidien des salariés proches aidants
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Evènement réservé aux professionnels – nombre de places limité
Nous retrouvons une variation assez importante du temps d’aidance par semaine. En effet, 14% des salariés proches aidants interrogés aident 1 heure par semaine, alors que 26% aident 2 à 3 heures et 17%, 10 heures à 19 heures par semaine. En moyenne, un salarié proche aidant travaille 8,3 heures par semaine.
Alors que 80% d’entre eux affirment aider depuis 1 à 5 ans, étant un enjeu de moyen terme, 11% déclarent aider depuis plus de 7 ans.
L’étude de l’OCIRP porte aussi sur l’âge d’entrée dans l’aidance. Les personnes de moins de 25 ans représentent 25% d’entre eux, et 21% sont âgés de 35 à 44 ans. Enfin, les salariés qui entrent en tant que « seniors », de 45 ans à plus de 50 ans, dans l’aidance représente une minorité de 30%.
Les salariés proches aidants rencontrent des difficultés à concilier rôle aidant, vie personnelle et vie professionnelle. En effet, 51% ont déjà renoncé à une opportunité dans leur vie familiale (réunion, vacances, sorties…) en raison de leur situation d’aidant, 50% ont renoncé à une opportunité dans leur vie sociale (invitation, être membre d’un club, voyage…), et près de 4 salariés aidants sur 10 ont renoncé à une opportunité professionnelle (évolution de carrière, de poste, mobilité…).
Les salariés proches aidants : quelles réalités dans l’entreprise ?
Alors que les conditions dans l’entreprise peuvent être compliquées, 48%, soit près d’un salarié sur deux, ont le sentiment de pouvoir perdre leur emploi. De plus, 40% se sentent mis en difficulté au niveau professionnel.
La situation des salariés aidants reste marquée d’opacité
Seuls 26% des salariées proches aidants ont informé leur employeur de leur situation et, surtout, 45%, soit près d’un aidant sur deux, ne l’a pas fait et considère que cela doit rester ainsi. Par conséquent, il s’agit d’un véritable enjeu du « consentement à la rencontre des sphères» qui se pose alors, notamment du côté des aidants.
Il n’existe pas un aidant-type, mais plusieurs types d’aidants. Dans le prolongement de l’indice de bien-être des salariés aidants, les réponses permettent d’identifier 4 grandes familles d’aidants. Elles sont structurées autour de 2 axes : l’intensité de l’aide et le soutien perçu en provenance de l’entreprise.
Les salariés aidants autonomes : une intensité d’aidance peu élevée qui génère peu d’attentes envers l’entreprise. Ce type d’aidant se sent autonome par rapport à son entreprise.
Les salariés aidants accompagnés : une intensité d’aidance très élevée mais une inclusion dans l’entreprise importante. Ce type d’aidant se sent accompagné par son entreprise.
Les salariés aidants vulnérables : une intensité d’aidance peu importante (mais potentiellement à venir) et une absence de soutien de l’entreprise déjà perçue. Ce type d’aidant se sent en demande vis-à-vis de son entreprise.
Les salariés aidants désemparés : une intensité d’aidance très élevée amplifiée par une absence de soutien de l’entreprise. Ce type d’aidant se sent abandonné par son entreprise.
Les salariés proches aidants et leurs attentes
Les salariés proches aidants ont 5 attentes majeures afin d’améliorer leur situation de travail :
- 35% pour des congés par intermittence pour gérer un imprévu
- 34% pour des congés progés aidants mieux rémunérés
- 34% attendent plus de moyens financiers
- 33% veulent un aménagement horaire, notamment avec une flexibilité horaire
- 32% réclament des informations sur leurs droits et les dispositifs proposés
Cet article a été publié par la Rédaction le