En Italie, l’âge de la retraite est fixé depuis 2011 à 66,7 ans. Une réforme introduit désormais la possibilité de partir dès l’âge de 63 ans… à condition de faire un emprunt.
Partir à la retraite plus tôt, oui, mais sous condition !
Face au vieillissement de la population, reculer l’âge de la retraite a déjà tenté plus d’un pays à travers le monde.
A cet égard, Mario Monti, précédent Président du Conseil italien, a su se démarquer par des politiques d’austérité marquées. Une de ses mesures les moins populaires était la réforme Fornero, adoptée en 2011, qui a fait reculer l’âge légal de la retraite à 66,7 ans. Aujourd’hui, le gouvernement de Matteo Renzi souhaite assouplir le système des retraites, en introduisant la possibilité d’un départ anticipé (jusqu’à trois ans avant l’âge légal), en échange d’un emprunt équivalent à trois années de cotisation, à rembourser sur 20 ans.
Cette mesure ne doit pas faire l’objet d’une application immédiate, mais demeurera sur le banc d’essai de 2017 jusqu’à 2019, période durant laquelle elle ne sera ouverte qu’aux actifs nés de 1951 à 1955.
Des départs anticipés à moindre coût pour le gouvernement
Cette nouvelle mesure prise par le gouvernement italien ne pèsera que très peu sur les finances du pays, son coût annuel tournant autour des 700 millions, somme qui reflète surtout les déductions fiscales à destination des plus défavorisés.
Elle introduit un régime de différenciation des personnes les plus démunies : tandis que les revenus élevés devront rembourser jusqu’à 15 % du montant de leur retraite, les petits salaires et les chômeurs incapables de retrouver un emploi bénéficieront de réductions substantielles, de même que les employés victimes d’une restructuration, dont la société devra alors contribuer au remboursement de l’emprunt.
Si le retraité venait à mourir avant d’avoir pu finir de rembourser l’emprunt, la responsabilité n’en incomberait pas à ses héritiers.
Une marchandisation du droit au repos ?
On peut s’interroger sur la dimension éthique d’une mesure qui incite les actifs à acheter leur départ anticipé à la retraite alors qu’ils cotisent déjà depuis plusieurs décennie. Qu’en pensez-vous ?
Cet article a été publié par la Rédaction le