Roselyne Bachelot Narquin a annoncé hier que la réforme de la dépendance ne concernera pas les personnes handicapées. L’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) s’interroge sur cette position qui reflèterait « une profonde méconnaissance de la situation des personnes handicapées mentales vieillissantes« .
« Depuis 50 ans, l’espérance de vie des personnes handicapées a fortement progressé mais nombre d’entre elles se retrouvent dans l’impasse en vieillissant : disparition de leur entourage familial, absence de structures adaptées pour les accueillir ou encore perte du droit à l’allocation aux adultes handicapées.
Confrontées ainsi au vieillissement à l’instar de l’ensemble de notre population, les personnes handicapées seront pourtant exclues de la réforme de la dépendance. Une telle exclusion reflète une profonde méconnaissance de la situation des personnes handicapées : l’avancée en âge ne fait pas disparaître le handicap bien au contraire. Elle appelle des mesures spécifiques qui ont légitimement vocation à s’inscrire dans le chantier dépendance : développement des structures et services pour personnes handicapées vieillissantes, médicalisation d’établissement, maintien de l’aide sociale aux personnes handicapées…
A défaut, le handicap continuera pour les pouvoirs publics à prendre sa retraite !
Pour rappel, l’Unapei demande depuis de nombreuses années :
- Que les personnes handicapées mentales puissent bénéficier de l’AAH tout au long de leur vie.
Entre 20 et 60 ans, les personnes handicapées déficientes intellectuelles perçoivent quasiment toute l’AAH (Allocation aux adultes handicapés). Compte tenu du caractère subsidiaire de l’AAH, à l’âge de 60 ans les personnes handicapées mentales voient cette allocation remplacée par l’ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées) destinée à garantir un minimum vieillesse aux personnes âgées à faibles revenus. - Que des solutions d’accueil adaptées soient développées.
Pour les personnes handicapées mentales, la continuité de prise en charge est encore plus importante que pour tout un chacun. Il est donc primordial que des solutions individualisées puissent être proposées. Maisons spécialisées, adaptation de maisons de retraites classiques, structures proches de leurs lieux de vie… tout peut être envisagé à condition que la solution proposée soit basée sur un véritable projet de vie et non sur des considérations purement gestionnaires ou d’opportunité budgétaire pour les structures. - Un programme pluriannuel de création de 30 500 places dédiées à l’accueil et l’accompagnement des personnes handicapées mentales vieillissantes, dont :
– Le plus rapidement l’adaptation et/ou la création de 15 500 places dédiées à l’accueil et l’accompagnement des personnes handicapées mentales vieillissantes.
– D’ici 5 ans l’adaptation et/ou la création de 15 000 places supplémentaires dédiées à l’accueil et l’accompagnement des personnes handicapées mentales vieillissantes. »
> Source : Communiqué de presse de l’Unapei
A propos de l’Unapei :
Créée en 1960, l’Unapei est la première association française représentant et défendant les intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles. Les associations affiliées à l’Unapei agissent pour répondre aux besoins et aux attentes des personnes handicapées mentales, favoriser leur insertion et leur permettre de vivre dignement avec et parmi les autres.
L’Unapei est un mouvement national qui fédère près de 600 associations présentes au niveau local (Apei, Papillons Blancs, Chrysalide, Envol…), départemental (Adapei, Udapei, Association tutélaire) et régional (Urapei).
Cet article a été publié par la Rédaction le