L’annonce du versement d’une prime exceptionnelle pour les professionnels des secteurs sociaux et médico-sociaux par le Gouvernement suscite déjà diverses réactions chez les professionnels du secteur. Si le Synerpa salue les annonces faites par le Premier Ministre et le Ministre de la Santé et des Solidarités, la CNSA dénonce quant à elle une attribution injuste, inéquitable et problématique.
Le SYNERPA salue les annonces d’Edouard Philippe et d’Olivier Véran
Attendue depuis de nombreux jours par l’ensemble des professionnels du secteur, le SYNERPA salue l’annonce du Gouvernement de déployer une aide immédiate de 475 millions d’euros en direction des EHPAD ainsi qu’une prime de 1 000 à 1 500 euros pour les personnels soignants et non soignants sur tout le territoire.
Pour Florence Arnaiz-Maumé, Déléguée générale du SYNERPA : Depuis plus de dix semaines, le personnel des EHPAD est en première ligne pour accompagner, protéger et prendre soin sans relâche des résidents face au COVID-19. Cette prime est la juste reconnaissance de l’Etat français pour le travail exemplaire et le courage dont chaque professionnel a fait preuve dans cette crise inédite. Le SYNERPA l’appelait de ses voeux depuis plusieurs semaines.
Le SYNERPA se félicite par ailleurs de l’enveloppe budgétaire accordée permettant de financer les surcoûts liés à la crise.
Enfin, le SYNERPA espère vivement que le secteur de l’aide à domicile pourra également bénéficier d’une prime pour l’ensemble des personnels mobilisé au cours de cette crise ainsi que d’une aide financière afin de soutenir leur activité.
CNSA : Pour une attribution juste et sans délai de la prime professionnels du secteur de l’autonomie
La cellule d’urgence du conseil de la CNSA considère les modalités d’attribution de la prime aux personnels du secteur médico-social inéquitable et problématique. Elle demande un arbitrage rapide et sans délai pour une juste attribution à l’ensemble des personnels.
Le Premier ministre avait annoncé le 15 avril dernier l’extension de la prime destinée aux agents des établissements publics hospitaliers aux professionnels des EHPAD et des SAAD. Le 23 avril 2020, les parties prenantes du conseil de la CNSA qui le constituent ont adopté à l’unanimité une motion de soutien à cette prime. Les annonces du 7 mai précisant les conditions du dé-confinement indiquent que seuls les personnels relevant des EHPAD et des établissements médico-sociaux financés par l’assurance maladie, bénéficieront d’une prime.
En d’autres termes, les salariés travaillant dans l’ensemble des autres structures et les personnels accompagnant les personnes âgées ou en situation de handicap à domicile, doivent attendre des arbitrages ultérieurs.
La cellule d’urgence du conseil de la CNSA mise en place depuis le début de la crise sanitaire, exprime avec force le caractère inéquitable et problématique de cette annonce.
« Elle est inéquitable, car elle crée de fait une distorsion de reconnaissance et de traitement entre des salariés » qui s’engagent, chaque jour depuis le début de la pandémie, avec la même abnégation et le même souci de prendre soin des plus fragiles d’entre nos concitoyens.
« Elle est inéquitable, car en l’état des arbitrages, elle oublie les personnels des services d’aide à domicile » (SAAD) et de nombreux établissement sous devons la protection des personnes âgées et des personnes en situation de handicap devront faire face à la longue période qui s’annonce, tant que le virus sera actif dans notre pays.
« Elle est problématique, en ce qu’elle révèle mécanismes d’arbitrage fondés sur des cloisonnements et des rapports de force« dont les personnels ne doivent en aucune façon subir les conséquences.
« Elle est problématique, car elle montre la persistance de représentations datées de la protection sociale« . Elle sous-entend une hiérarchisation de l’importance des contributions que la réalité de la crise a profondément démentie :
- Un aide-soignant ou un AMP a un rôle primordial quel que soit le statut de la structure dans laquelle il travaille : au plus fort de la crise, il a contribué à sauver des vies, par la qualité et la sensibilité de ses interventions au plus près des personnes.
- Une aide à domicile, une auxiliaire de vie a un rôle primordial : au plus fort de la crise, elle a contribué à sauver des vies, en rendant possibles les mesures de confinement au domicile. Elle a été et reste souvent le seul lien avec l’extérieur, pour les 5 millions de personnes âgées et handicapées qui vivent seules chez elles, partout en France.
La cellule d’urgence du conseil de la CNSA en appelle à un arbitrage rapide :
« l’attribution sans délai dans des conditions de justice et d’équité de cette prime fortement symbolique doit être un gage pour l’avenir des politiques de l’autonomie ».
Cet article a été publié par la Rédaction le
Bonjour, je souhaiterais savoir pourquoi le personnel des Marpa ne peux prétendre à cette prime.
Merci