Population vieillissante en prison : Nicole Belloubet et Christelle Dubos présentent une Feuille de route Santé en Prison

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Au début du mois de juillet, la ministre de la Justice Nicole Belloubet et la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la santé, Christelle Dubos, ont présenté la feuille de route 2019-2022 pour la santé des personnes placées sous main de justice.

28 mesures pour un accès aux soins équitable

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Cette feuille de route sur trois ans fixe 28 mesures ayant pour objectif d’améliorer la prévention, l’accès aux soins et le repérage du handicap ou de la perte d’autonomie des personnes placées sous main de justice afin de réduire les inégalités de santé. Ces mesures concerneront principalement le déploiement de la télémédecine, le renforcement de la prévention au suicide et le déploiement du service sanitaire dans les établissements carcéraux destinés aux jeunes et permettront aux détenus de bénéficier à leur tour des avancées politiques dans la prévention et dans le soin.

Cinq priorités y ont été établies :

  • Mieux suivre l’état de santé global des détenus
  • Développer la prévention et la promotion de la santé auprès des détenus
  • Améliorer l’accès aux soins des personnes détenues
  • Repérer et prendre en charge la dépendance en milieu carcéral
  • Assurer la continuité de la prise en charge à la sortie de la détention

Une croissance du nombre de détenus âgés

Depuis les années 1990, les prisons comptent de plus en plus de détenus âgés. Si en 1980 on dénombrait 1 289 détenus entre 50 et 60 ans et 359 de plus de 60 ans, on constate aujourd’hui une importante hausse de l’âge des détenus. D’après les chiffres clés de l’administration pénitentiaire, au premier janvier 2018 on comptabilisait 5 534 détenus entre 50 et 60 ans et 2 626 de plus de 60 ans.

Source : Les chiffres clés de l’Administration pénitentiaire

Cette croissance du nombre de détenus âgés peut s’expliquer en partie par l’enjeu démographique du vieillissement de la population ainsi que par l’élévation de l’âge d’incarcération mais pas seulement. D’après le Syndicat national des directeurs pénitentiaires, cela est aussi dû à une évolution du système judiciaire et en particulier à l’allongement de la durée des peines et à l’apparition de nouvelles infractions et peines. Cependant, après 70 ans il est possible pour certains détenus de bénéficier d’une suspension de peine dans le cas où ils peuvent justifier d’un hébergement familial ou en EHPAD et sous présentation d’un certificat médical.

Pour ces détenus, l’accès aux soins est complexe et inégal. Lorsque c’est nécessaire, ils doivent effectuer une demande de soins auprès des surveillants pénitentiaires, n’ont pas la possibilité de choisir leur médecin et ne disposent parfois que de soins partiels.

Des seniors qui profitent du système pénitentiaire ?

Dans des pays comme la Corée du Sud ou le Japon, il est courant que les seniors fassent le choix finir leurs jours derrière les barreaux pour vivre dans de meilleures conditions. En raison d’un système de retraite peu élaboré et de leur importante précarité, nombreux sont les personnes âgées qui décident d’être incarcérés volontairement afin de profiter de la nourriture, des vêtements et des soins prodigués aux détenus mais surtout de pouvoir avoir un toit. Au terme de leur peine, ils n’hésitent pas à récidiver afin de continuer de profiter de cette situation aux frais du gouvernement.

Lire aussi : De nombreux seniors sud-coréens préfèrent la prison à la retraite


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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