L’Observatoire de l’âge a mené une étude sur la préparation des seniors français à la mort, un sujet généralement considéré comme tabou.
La mort : on en parle en famille
En 2015, les résultats de l’étude menée par Viavoice pour Harmonie Mutuelle donnaient une véritable leçon de vie : 84 % des plus de 70 ans se considéraient heureux. Cette année, la 4e vague de l’«Observatoire de l’âge » a interrogé les Français de plus de 70 ans pour mieux comprendre leurs préoccupations sur la préparation au décès, tant dans sa dimension personnelle que sociale.
L’étude menée par Viavoice pour Harmonie Mutuelle montre que la majorité des personnes interrogées évoque le sujet en famille. En effet, 72 % affirment avoir déjà échangé avec leur conjoint (et 56 % avec leurs enfants) sur la fin de vie. Pour 55% des plus de 70 ans, l’organisation et le déroulement des obsèques sont des questions majoritairement évoquées, suivies par les affaires de succession (25%) puis les démarches administratives (7%).
Les Français prêtent en revanche de l’importance aux valeurs qui sortent de l’aspect matériel. Pour près d’un tiers des personnes interrogées (31%), préparer son décès c’est d’abord « transmettre des valeurs et des idées », aux générations futures. Pour 26% des seniors, c’est également « s’assurer que vos proches gardent une bonne image de vous ». Contre toute attente, la mort est plutot perçue comme un moment important pour transmettre ses propres valeurs et ne se limite pas aux questions matérielles et financières.
La mort : un sujet de société peu traité
Alors que le sujet est évoqué et n’est plus un tabou dans les familles, parler de la mort est en revanche toujours compliqué en société.
Pour près d’un senior sur deux (44%), la mort est un sujet qui n’est pas assez évoqué dans notre société. De manière générale, selon les résultats de l’enquête, les Français considèrent, en grande majorité, être assez mal préparés à leur propre mort (59%), et encore davantage à celle de leurs proches (64%).
Les personnes interrogées ressentent le besoin de parler de la mort et souhaitent donc lever le tabou en société.
Des seniors préoccupés par la fin de vie et le risque de dépendance
Pour les personnes interrogées, la fin de vie et le risque de dépendance sont des préoccupations majeures : 68% sont particulièrement préoccupées par « la crainte de ne plus être indépendant, de dépendre des autres » ; 61% de ne plus pouvoir rester à leur domicile ; et 60% de ne pas pouvoir continuer certaines activités. Au-delà de la mort, l’enjeu pour beaucoup de personnes âgées est surtout de finir sa vie dans les meilleures conditions possibles. La fin de vie est donc un vrai sujet pour les seniors, la dépendance reste leur principale source d’inquiétude.
La 4e vague de l’Observatoire de l’âge menée par Viavoice pour Harmonie Mutuelle révèle un senior au profil pragmatique qui souhaite laisser une image positive à ses proches. Parler de la mort est nécessaire pour éviter de laisser les questions pratiques (obsèques, succession) et les démarches administratives, souvent lourdes, à l’entourage. La société évolue vers un besoin de libérer la parole autour d’un sujet qui reste bien évidemment difficile à accepter.
Cet article a été publié par la Rédaction le