[Livre] Je veux vieillir chez moi : Reportage sur les auxiliaires de vie

Partager cet article

Véronique Châtel, journaliste indépendante, spécialisée « seniors» et Serge Verglas, photographe, portent dans leur nouvel ouvrage intitulé  » Je veux vieillir chez moi : Reportage sur les auxiliaires de vie » un regard nouveau et sensible sur les auxiliaires de vie.

Grâce à des portraits, des interviews et des points de vue de spécialistes, ce livre-reportage souhaite porter la réflexion au delà des clichés. Il paraîtra le 8 octobre prochain. 

Je veux vieillir chez moi

Un ouvrage qui met en lumière des travailleurs invisibles

« Vieillir chez soi » est non seulement une revendication individuelle, émanant de la plupart des personnes approchant le grand âge. Cette volonté est également présente dans le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement : ce serait l’option la plus économique pour vivre longtemps.

Cette unanimité autour du vieillissement à domicile a tendance à faire oublier ce que recouvre l’expression « vieillir chez soi » : indépendance, certes, mais aussi isolement et difficulté à maintenir son autonomie.

Aujourd’hui pour que des millions de personnes âgées puissent vieillir chez elles, il faut qu’elles aient la possibilité de recourir aux compétences de professionnels, les auxiliaires de vie sociale.

Après le bon accueil de « Je vous trouve si belles » paru en 2010, un reportage auprès de personnes âgées dans les maisons de retraite, Véronique Châtel, et Serge Verglas s’intéressent dans un second reportage aux auxiliaires de vie. L’ouvrage, construit comme un reportage est constitué de portraits, d’interviews et de points de vue de spécialistes du grand âge. Il entend dépasser les clichés et vise à présenter une vision de la vulnérabilité liée au grand âge, où les auxiliaires de vie apparaissent « comme des sentinelles attentives à la vie… quelle qu’elle soit ».

Sans Fatiha qui fait ses courses, Suzanne ne mangerait plus de fruits frais. Sans Johana qui l’aide à se préparer pour la nuit, Lucienne dormirait toute habillée. Sans Philippe qui fait la toilette de Monique, Jacques ne pourrait plus garder sa femme auprès de lui. Sans Halima qui boit le café avec elle, Arlette traverserait les jours sans parler à personne.

Indispensables au maintien à domicile, les auxiliaires de vie sociale font cependant partie des travailleurs invisibles. Leur profession est mal identifiée et peu valorisée. Hâtivement définie comme « dure ». Et si ce qui la rendait dure, c’était la façon dont elle était perçue ? Se demandent les auteurs.

« Il est 9 heures. La petite ville située en zone rurale où vit Jacqueline est déjà bien réveillée. Elle bourdonne des lourds camions qui la traversent de part en part. Johanna vient de garer sa voiture sur la place centrale et passe à la boulangerie acheter un pain au chocolat.
– C’est le rituel : Jacqueline est gourmande.
À 95 ans, Jacqueline vit chez elle, dans une maison de ville dont Johanna a les clés.
– Quand j’arrive le matin, elle dort encore profondément. Parfois je dois l’aider à décoller ses paupières avec du sérum physiologique.
La maison de Jacqueline est fermée à double tour et plongée dans l’obscurité. »
Extrait de Je veux vieillir chez moi : Reportage sur les auxiliaires de vie.


Partager cet article

Cet article a été publié par la Rédaction le

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *