Le Synerpa alerte sur les lacunes du PLFSS 2025 pour le secteur du grand âge

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Alors que le PLFSS 2025 est en débat à l’Assemblée nationale, le Synerpa dresse un bilan préoccupant pour les acteurs privés du grand âge. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale suscite de fortes inquiétudes dans le secteur, jugé « sans ambition ni vision ». Selon le Synerpa, le texte ne prend pas en compte les défis actuels ni l’urgence démographique à laquelle la France sera confrontée d’ici 2030.

Les dernières semaines ont confirmé le sentiment grandissant que le grand âge n’était pas la priorité du gouvernement. Absents du discours de politique générale, les enjeux du secteur sont trop faiblement traités par le PLFSS 2025. Sans consultation des fédérations en amont, le texte démontre un manque de considération du secteur qui pourtant traverse une période de précarité économique et sociale majeure. L’examen débuté ce lundi doit permettre au gouvernement de proposer un projet plus ambitieux et en phase avec l’urgence démographique.

Jean-Christophe Amarantinis, Président du Synerpa

Crise économique et sociale dans le secteur du grand âge

Le secteur du grand âge suit de près l’examen du PLFSS 2025, car le texte présenté le 11 octobre est jugé insuffisant face aux besoins criants d’un secteur déjà fragilisé par une crise économique et sociale. Alors que la France se prépare à un véritable « tsunami démographique » – avec 1 Français sur 3 âgé de plus de 60 ans d’ici 2030 – les besoins en matière de prise en charge de la dépendance vont croître de façon exponentielle.

Malgré les contraintes budgétaires de l’État, les acteurs privés du secteur tiennent à souligner l’urgence nationale que représente le vieillissement de la population. Ils appellent à une réponse collective des pouvoirs publics, au-delà des clivages politiques, pour assurer l’avenir du secteur et maintenir la cohésion sociale.

Sur le plan économique, les établissements doivent affronter des charges structurelles de plus en plus lourdes, alors que leurs revenus ne suffisent plus à les couvrir. Le dernier rapport du Sénat révèle qu’environ 55 % des opérateurs seront en déficit d’ici la fin de l’année 2024. Les dotations publiques ne compensent pas suffisamment l’inflation, et les tarifs de l’aide à domicile restent largement inférieurs aux coûts réels.

D’un point de vue social, le secteur souffre d’un manque d’attractivité en raison de la pénibilité des métiers et des disparités de traitement entre public et privé. Les ratios d’encadrement restent inférieurs à ceux de la moyenne européenne, tandis que les primes de sujétion ne sont toujours pas accordées aux professionnels du secteur privé commercial, bien qu’ils exercent les mêmes fonctions. Avec le vieillissement rapide de la population, il est estimé que 400 000 professionnels supplémentaires seront nécessaires d’ici 2030 pour répondre à la demande croissante.

PLFSS 2025 : un texte insuffisant face à un secteur du grand âge en péril

Sur le plan économique, l’ONDAM (Objectif national des dépenses d’assurance maladie) dédié aux personnes âgées affiche une augmentation apparente de 10 %. Cependant, une partie de cette hausse concerne la fusion des sections soins et dépendance, transférant ainsi un budget auparavant géré par les départements à l’assurance maladie.

Cela soulève des questions sur les nouveaux crédits réellement alloués. Une analyse du texte révèle que la revalorisation effective des dotations ne serait que de 2 %, bien en deçà des 6 % nécessaires pour combler l’effet ciseaux accumulé depuis 2021 et pour financer les recrutements indispensables.

Sur le plan social, les coupes budgétaires envisagées, notamment en ce qui concerne les exonérations de charges patronales et les avantages liés à l’apprentissage, risquent d’aggraver la situation en termes d’emploi et d’attractivité du secteur. L’objectif de 6 500 postes à pourvoir, dont le financement reste flou, est largement insuffisant pour répondre aux besoins réels.

En résumé, la faiblesse des mesures économiques et sociales du PLFSS 2025 confirme les inquiétudes des acteurs du secteur. Pour assurer un avenir viable au grand âge, il est impératif que les propositions des professionnels du secteur soient prises en compte.

Les acteurs privés proposent des solutions pour répondre aux défis du secteur du grand âge

Les acteurs privés du grand âge, forts de leur expertise institutionnelle et de terrain, se positionnent comme une force de proposition sur laquelle les pouvoirs publics doivent s’appuyer dans les semaines à venir. Ils ont élaboré un ensemble de mesures à coût constant que le PLFSS 2025 pourrait intégrer pour renforcer la stratégie face aux défis liés au vieillissement démographique.

Ces propositions visent à améliorer la qualité de vie des résidents, le quotidien des proches aidants, et les conditions de travail des professionnels, tout en renforçant l’attractivité des métiers. Elles prévoient également d’adapter les établissements et services pour faire face au choc démographique imminent.

Le Synerpa appelle les pouvoirs publics à reconnaître l’urgence nationale que représente le grand âge. Sans un financement adéquat, c’est l’avenir du secteur, et celui de la société toute entière, qui est en péril.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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