Alors que la condition des femmes seniors devrait être discutée dans les mois à venir dans le cadre de la loi Grand âge et autonomie, de la réforme des retraites et du projet de loi de financement de la sécurité sociale, le Conseil de l’âge publie un rapport qui met en lumière leur situation et propose des solutions pour mieux les protéger.
Si seulement une femme senior sur 50 est concernée par la rupture conjugale, on en dénombre près d’un tiers contrainte d’endosser le rôle de proche aidante. Entre divorce, décès du conjoint et statut d’aidante, la vie personnelle et professionnelle des femmes seniors peut être bouleversée par diverses situations. Le rapport du Conseil de l’âge, qui contribue au rapport du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes « Les femmes seniors dans l’emploi » remis récemment à Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et la Lutte contre les discriminations, lève le voile sur les conditions de vie de ces femmes seniors.
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La protection des femmes seniors en cas de séparation conjugale
Dans le cadre d’un mariage, les conjoints disposent d’une protection plus importante que lors d’un Pacs ou d’un concubinage qui, en cas de séparation, n’assurent ni prestation compensatoire ou pension de réversion.
Après une séparation ou le décès du partenaire, il est courant que l’un des conjoints soit confronté à une baisse de son niveau de vie et parfois à une certaine précarité. Ce cas de figure est souvent plus important chez les femmes que chez les hommes et notamment chez les femmes seniors de plus de 55 ans. On remarque chez ces femmes une baisse de 26% de leur niveau de vie dans l’année suivant la rupture contre seulement 22% pour l’ensemble des divorcées. A l’inverse, en ce qui concerne les veuves seniors la baisse de niveau de vie n’est que de 4% contre 8% en moyenne.
En réponse à cet enjeu, le Conseil de l’âge propose des solutions afin de renforcer la réactivité du système de prise en charge au moment de la séparation et identifie les principaux enjeux relatifs au calcul de la prestation compensatoire et à la réforme prochaine des pensions de réversion.
Une meilleure considération des proches aidantes
On dénombre 1,1 million de femmes seniors ayant le statut d’aidante auprès d’un conjoint, d’un parent, d’un enfant ou encore d’un frère ou d’une sœur pour les accompagner dans leur vie quotidienne, leur apporter des soins ou les surveiller. Dans 25% des cas, l’aide apportée est quotidienne et, en plus d’être éprouvante, elle peut entraîner d’importantes répercussions sur la qualité de vie de ces femmes notamment sur leur santé. Par ailleurs, cette situation peut aussi avoir un fort impact sur la vie professionnelle tel que des aménagements contraints de l’activité, le renoncement à des évolutions professionnelles et plus rarement la sortie du marché du travail.
De ce fait, le Conseil de l’âge insiste sur le besoin d’assurer une cohérence de statuts entre un aidant auprès d’une personne handicapée et un aidant auprès d’une personne en perte d’autonomie et revendique la mise en place d’une rémunération ou indemnisation des aidants, la consolidation du congé de proche aidant, une meilleure conciliation de la vie professionnelle et personnelle des aidants et une revalorisation de leurs droits à la retraite.
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