Lors d’une conférence du professeur Claude Jeandel, Conseiller médical de Partage et Vie ainsi que Président du Conseil National Professionnel de Gériatrie, le sujet de la dénutrition au grand âge a été abordé.
La dénutrition serait un déséquilibre nutritionnel selon la Haute Autorité de Santé avec des causes plurifactorielles. Les conséquences conduisent à une diminution de la qualité de vie mettant en péril la santé de la personne à domicile ou en établissement.
Alors comment prévenir sur ce sujet ? Quels sont les outils de dépistage ? Comment réaliser un diagnostic ? Comment combattre la dénutrition ? Claude Jeandel a justement traité ce sujet lors de la conférence ayant eu lieu à La Bastide d’adret à Mauvezin.
Une intervention ouverte à tous sur la dénutrition au grand âge
Fin janvier dernier 2023, à la mairie de Mauvezin, 80 personnes ont pu assister à l’intervention du professeur Jeandel. Un événement ouvert à tous pendant plus d’une heure avec pour sujet : la dénutrition au grand âge.
Plusieurs personnes ont assisté à cette conférence :
- Mme Rozis Le Bretion, Conseillère Départementale du Gers
- Josiane Bigourdan Chaptal, Adjointe au Maire de Mauvezin
- Lionel Loreaux, DT Sud-Est
- le personnel de la résidence La Bastide d’Albret
- des professionnels de santé
- des familles
- des personnes de la commune
- et une vingtaine d’élèves de la section Bac Pro Services Aux Personnes et Aux Territoires de la MFR de Cologne
Les personnes âgées sont les plus concernées par la dénutrition
Il est commun avec l’âge d’avoir de moins en moins faim alors que les besoins nutritionnels sont aussi importants. Car oui, les besoins nutritionnels des seniors ne diffèrent pas de ceux des adultes. Cependant, les besoins en protéines sont plus importants à cause de la diminution des réserves nutritionnelles, amoindries par la fonte musculaire due à l’âge.
Cette diminution de l’appétit favorise l’installation de la dénutrition affaiblissant ainsi l’organisme et la perte d’autonomie. Mais pourquoi l’âge entraîne une perte d’appétit ? L’altération du goût et de l’odorat sont des facteurs communs à la perte d’appétit. Aussi, une digestion plus lente donne une impression prolongée de satiété, c’est pourquoi la personne âgée perd souvent l’appétit naturellement. D’autres facteurs peuvent aussi entraîner la perte d’appétit :
- les problèmes bucco-dentaires
- la maladie d’Alzheimer ou apparentée provoquant des troubles cognitifs
- la prise de plusieurs médicaments altérant le goût
- l’isolement social
- le manque d’aide pour les courses et la préparation des repas
La dénutrition peut entraîner plusieurs conséquences notamment un affaiblissement global du corps ainsi qu’une insuffisance immunitaire entraînant un risque plus élevé d’infection. Ces nombreux affaiblissements (musculaire, physique, immunitaire…) entraînent la fonte de la masse musculaire. Un muscle pas convenablement alimenté en nutriments protéine-énergétique a tendance à s’affaiblir. Cet état de faiblesse physique générale conduit à des troubles de l’équilibre entraînant des chutes pour certains seniors et généralement une perte d’autonomie.
La dénutrition : la repérer et la prévenir
Le premier signe de la dénutrition est facile à repérer, c’est la perte de poids. On parle ici d’une perte de 5% du poids en 1 mois. C’est à ce moment qu’il est encore facile d’inverser la tendance en pesant régulièrement la personne concernée, en suivant la courbe de poids et en surveillant l’Indice de Masse Corporel.
Pour prévenir la dénutrition, plusieurs gestes sont possibles :
- Donner envie à la personne concernée de manger : rendre plus agréable les repas, décorer la table, mettre les repas livrés dans des plats pour le rendre plus attirant
- Utiliser des épices, des aromates, des condiments etc. pour donner plus de goûts aux plats
- Augmenter la fréquence des prises alimentaires
- Enrichir l’alimentation avec du lait concentré entier, du beurre fondu, de la crème fraîche, des pâtes, de la semoule etc.
Pour mieux vieillir il faut garder une bonne alimentation en quantité et avec plaisir, continuer à faire des activités physiques adaptées et maintenir le lien social. Mais surtout, il faut éviter la fatalité !
Professeur Claude Jeandel, Conseiller médical de Partage et Vie et Président du Conseil National Professionnel de Gériatrie
Cet article a été publié par la Rédaction le