Gage sur patrimoine, pour que les pauvres ne payent pas la dépendance des plus aisés

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Le gage sur patrimoine est une piste de financement du cinquième risque hautement impopulaire. Même la ministre des solidarités et de la cohésion sociale, Roselyne Bachelot-Narquin, qui ne s’est prononcée en faveur d’aucune piste afin de ne pas faire avorter le débat s’est dite peu encline à cette solution.

Il semblerait pourtant que les partisans du recours sur succession ne soient pas à cours d’arguments pour démontrer l’utilité de cette mesure. Rappelons que selon les termes du rapport Vasselle, ce procédé ne s’appliquerait qu’à des personnes ayant bénéficié de l’APA et dont le patrimoine excède 200 000 euros. La somme demandée ne dépasserait pas 20 000 euros et le total devrait rapporter 1 milliards d’euros par ans.

Cette proposition a été très largement décriée de part et d’autre. Pour beaucoup il s’agit d’un retour à l’ancienne PCH où beaucoup de personnes s’étaient volontairement privées d’aides afin de transmettre un patrimoine intact à leurs descendants.

Un nouvel argument vient de faire son apparition. Il se base sur les faits que les personnes ayant un statut social élevé vivent plus longtemps que celles appartenant à une classe plus basse de la société. Vivant plus longtemps, ces personnes seraient plus sujettes à la dépendance que les celles ayant une espérance de vie moindre.

Dés lors, en cas d’un financement de la dépendance par la solidarité nationale, les plus pauvres paieraient la dépendance des plus riches. Le recours sur succession permettrait ainsi de soulager les classes les moins aisées.

Ce raisonnement peut néanmoins laisser dubitatif car il se base sur l’idée que les classes aisées sont plus dépendantes que les autres du fait de leur longévité. Or on sait qu’un niveau de culture important associé à une activité intellectuelle, ralentit la progression des maladies neurodégénératives. Partant de là, les classes les plus cultivées sont donc les mieux armées contre la dépendance.
Finalement malgré une espérance de vie moindre, on ne peut pas dire que les moins aisés soient moins sujets à la dépendance. Il est tout à fait possible que ce soit tout à fait le contraire. C’est pour cela que cet argument disant : «  laissez les riches payer leur dépendance » n’est pas des plus convaincant.

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Cet article a été publié par la Rédaction le

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