Il ressort d’une enquête réalisée par l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) auprès de ses représentants siégeant au sein des maisons départementales (MDPH) que celles-ci peinent à répondre de manière satisfaisante aux besoins des personnes handicapées mentales.
Les analyses de l’enquête, réalisées à partir des 66 réponses au questionnaire représentant la moitié des départements, font ressortir trois principaux axes d’amélioration, partant des constats suivants :
La lenteur persistante du système d’évaluation et de traitement des demandes des personnes handicapées : 54,8% des représentants indiquent que le délai de traitement moyen d’une demande de prestation de compensation au handicap (PCH) est supérieur au délai légal de 4 mois. Ils sont d’ailleurs 47,2% à indiquer que ce délai est également supérieur à 4 mois pour une première demande d’allocation aux adultes handicapées (AAH).
Une prise en compte encore insuffisante des difficultés et besoins spécifiques au handicap mental : si 53,9% des représentants estiment que les connaissances des équipes pluridisciplinaires pour évaluer les besoins des personnes handicapées mentales sont bonnes, ils sont 30 % à déclarer que les besoins de stimulation et d’incitation ne sont pas pris en compte. En outre, ils sont plus de 36 % à estimer que le besoin de surveillance n’est pas suffisamment pris en considération.
Des demandes de prestation de compensation du handicap (PCH) étonnamment faibles : alors que le handicap mental génère souvent d’importants besoins en aide humaine auxquels la PCH a vocation à répondre, près des 2/3 des représentants interrogés indiquent que les demandes de PCH émanant de personnes handicapées mentales ne sont qu’occasionnelles (pour 47,62 %) voire très rares(pour 14,29 %). L’enquête de la DREES d’août 2011 vient conforter ce constat en précisant que seuls 7,2 % des bénéficiaires de la PCH sont des personnes en situation de déficience intellectuelle. De tels chiffres interrogent quant à l’adaptation des conditions d’attribution de cette prestation aux personnes en situation de handicap mental.
«De tels constats vont nous amener à demander aux pouvoirs publics une adaptation des réponses aux besoins des personnes handicapées mentales. L »Unapei développera des outils à destination de ses représentants siégeant en CDAPH afin qu’ils accomplissent au mieux leur mission de représentation de toutes les personnes handicapées. D’autres outils seront destinés à nos associations pour qu’elles offrent un meilleur accompagnement aux personnes handicapées mentales et à leurs familles dans leurs démarches et qu’elles obtiennent une meilleure prise en compte de leurs besoins spécifiques», déclare Christel Prado, Présidente de l’Unapei.
> Pour plus d’informations : UNAPEI, MDPH
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