En Ukraine, de nombreuses personnes dépendantes vivent en maison de retraite, à l’instar de Tamara, qui a emménagé en 2011 dans la résidence publique pour personnes âgées de Novomykhaïlivka, un village situé dans la zone contrôlée par Kiev.
Les lieux étaient tranquilles jusqu’à ce qu’éclate en avril 2014 une guerre entre séparatistes prorusses et soldats de l’armée loyaliste ukrainienne qui a fait plus de 10 000 morts : double peine pour les personnes âgées dépendantes…
Des personnes âgées doublement prises en otage en Ukraine
A 81 ans, Tamara Makarovna, une des pensionnaires de cette maison de retraite de l’Est de l’Ukraine, passe ses après-midis dans son fauteuil à regarder la télévision. Ce qu’il est important de souligner, c’est que cette dernière vit à quelques kilomètres de la ligne de front. En cas d’urgence, tous résidents de la maison de retraite sont contraints de se réfugier au sous-sol du bâtiment.
Tamara explique à l’AFP se souvenir du sinistre jour où un obus s’est abattu sur le toit de la résidence : « J’ai entendu un grand bruit et les vitres ont volé en éclats ». Il aura fallu attendre plus d’un an pour que le toit et les murs soient réparés.
Le Mécanisme national de prévention ukrainien (NPM), l’organisme de contrôle des lieux de privation de liberté, qui supervise aussi les établissements médicalisés, estime qu’une cinquantaine d’institutions publiques pour personnes âgées ou malades dépendants se trouvent en zone de conflit, des deux côtés de la ligne de front.
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Les personnes âgées dépendantes soumises à une double peine
Tetiana Petchontchyk, responsable du NPM, explique à l’AFP que « ces personnes sont doublement prises en otage: non seulement elles ne sont pas en capacité de quitter elles-mêmes ces institutions mais elles sont aussi coincées en zone de conflit ».
Des deux côtés du front, les personnes dépendantes sont soumises au risque de bombardements. Bien que les autorités aient délocalisé les institutions les plus endommagées par les affrontements, la plupart des établissements restent ouverts malgré le danger.
La résidence de Novomykhaïlivka abrite par exemple 31 personnes qui déboursent les trois quarts de leur retraite pour couvrir leurs dépenses.
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