Lundi, le Chef de l’Etat s’est exprimé devant 36,7 millions de téléspectateurs et a annoncé le prolongement du confinement jusqu’au 11 mai. Au cours de cette allocution, Emmanuel Macron a également évoqué des mesures spécifiques pour protéger nos aînés, les plus vulnérables face au virus. Retour sur l’allocution du Président.
Répondre au manque de matériel de protection
Soumis à rude épreuve dans la lutte contre le Covid-19, les professionnels de santé, des services à la personne et des établissements pour personnes âgées ont été nombreux à dénoncer le manque de moyens (masques, gel hydroalcooliques, gants, blouses…) auquel ils doivent faire face quotidiennement.
Après avoir reconnu ce manque de moyens, le Président à annoncé une distribution massive de matériel en réponse à l’alerte des professionnels. L’objectif étant de permettre à ces derniers de continuer de faire face à la pandémie dans les meilleures conditions possibles et en limitant le danger.
Les visites autorisées pour les personnes en fin de vie
Il n’y a pas que le virus qui tue. L’extrême solitude, le renoncement à des soins, peuvent être aussi dangereux. Je souhaite aussi que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d’organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite des malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire adieu. annonce Emmanuel Macron
Tout comme le manque de moyens, l’isolement des seniors est l’un enjeu les plus dénoncés par les professionnels qui travaillent à leurs côtés. Ce phénomène, en particulier de manière prolongée, peut causer des troubles physiques et psychologiques irréversibles. Les professionnels alertent notamment sur le risque de développement du syndrome de glissement.
Ainsi, bien que le confinement des personnes les plus vulnérables soit compréhensible, il demeure nécessaire de mettre en place des mesures pour permettre aux familles de rendre visite à leurs proches en fin de vie afin de limiter les conséquences de l’isolement chez ces personnes.
Pascal Champvert, Président de l’AD-PA interrogé plus tôt dans la journée par Franceinfo avait d’ailleurs déclaré :
Il faudra envisager des possibilités de rencontres entre les résidents et leurs familles. Ça peut être en bas de la résidence, avec le respect des règles de sécurité, avec des masques. Mais il faudra inévitablement venir à ça. Sinon, il y a des gens qui vont mourir d’autre chose que du coronavirus.
Une prolongation du confinement pour les plus vulnérables
Si dans un premier temps les écoles et crèches pourront rouvrir à partir du 11 mai, les personnes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, en situation de handicap sévère ou atteintes de maladie chronique, sont quant à elles invitées à rester confinées même au delà de cette date.
Cette décision est également partagée par la Commission européenne qui appelle les seniors à limiter leurs sorties et contacts au moins jusqu’à la fin de l’année.
Je sais que c’est difficile et que l’isolement pèse mais c’est une question de vie ou de mort déclare Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne
Conscient des difficultés physiques et psychologiques auxquelles sont confrontées ces personnes durant le confinement, le Chef de l’Etat s’est engagé à tout mettre en oeuvre afin de leur rendre ce moment plus supportable.
Des tests en priorité pour les plus fragiles
J’ai demandé que ces tests soient d’abord pratiqués sur nos aînés, nos soignants et les plus fragiles. Annonce le Chef de l’Etat
Le déploiement massif de tests de dépistage du Covid-19 est une condition sine qua none pour le déconfinement. Si Emmanuel Macron a déclaré que la France sera en capacité de tester toute personne présentant des symptômes dès la fin du confinement, ce dernier a aussi demandé à ce que les tests soient réalisés en priorité sur les seniors, les personnes les plus vulnérables et les soignants.
Vers une revalorisation du Grand-Âge ?
En conclusion de son discours, Emmanuel Macron a annoncé la nécessité de rebâtir la société après la crise sanitaire. Il a notamment évoqué la mise en place d’un plan massif pour la santé, la recherche, mais aussi pour nos aînés et a reconnu l’importance de ces métiers sur lesquels repose notre société et qui sont encore peu reconnus et mal rémunérés aujourd’hui.
Le Chef de l’Etat devrait bientôt s’exprimer sur cet engagement qui s’inscrit dans la continuité de la réforme « Ma Santé 2022 » annoncée le 18 septembre 2018.
Cet article a été publié par la Rédaction le