Pour lutter contre l’aggravation de l’isolement et la perte d’autonomie des personnes âgées liées à la crise sanitaire et au confinement, l’intervention des professionnels de l’accompagnement au domicile des personnes âgées et handicapées est un enjeu fort pour la période post Covid qui s’annonce. Pour apporter un soutien financier à l’action des auxiliaires de vie et des aides au domicile des personnes âgées, la Fondation AGES avait lancé début avril son fonds de soutien Covid 19. Grâce à la générosité des donateurs et à la participation financière de la Fondation Alliance-Cairpsa-Carpreca, la Fondation AGES verse 30 000 euros à six associations du Grand Est, région particulièrement touchée par la pandémie.
Les associations bénéficiaires de ces fonds sont : Domicile 90 (90) ; Abrapa (67) ; Apamad et Apalib’ (68) ; Adavie (88) ; Adapah Nord 54 (54) ; Asimat (10) qui ont toutes répondu à un appel à projets lancé par la Fondation et dédié au soutien des professionnels. Au total ce sont plus de 6000 professionnels accompagnant près de 50 000 personnes âgées malades, isolées ou personnes handicapées sur le territoire Nord Est.
La majorité des fonds alloués est destinée à financer l’achat d’équipements de protection individuel (EPI) : masques, surblouses, surchaussures, gants, mais aussi produit de nettoyage et kit de protection des véhicules.
Après avoir suspendu une partie non essentielle de notre activité, notre priorité est désormais à la relance des activités liées à la vie sociale : véhiculer les personnes à des rendez-vous, faire leurs courses, le ménage… Souvent ces actes de la vie quotidienne sont l’occasion pour les ainés de sortir de leur solitude et du repli sur soi qui accentue la mauvaise alimentation et la perte de mobilité. Les EPI sont essentiels pour relancer ces missions, assure Nicolas Gegout, responsable du développement pour ADAVIE.
Le soutien de la Fondation AGES a également contribué à l’équipement et à la formation de la Brigade COVID initiée par l’ASIMAT dans l’Aube. La Brigade a permis l’accompagnement d’une vingtaine de personnes âgées atteintes du Covid chez elles ou en sortie d’hospitalisation.
La Brigade de 18 volontaires a été maintenue parce que nous sommes désormais sur une phase où nous prenons soin des personnes qui pourront éviter d’aller à l’hôpital grâce à nos interventions, estime Laurent Hubert, directeur général de l’Asimat.
Parmi les autres initiatives soutenues, celles de l’Abrapa (Bas-Rhin) et du Réseau APA (APAMAD et APALIB Haut-Rhin) qui ont accompagné leurs salariés sur le terrain en créant des plateformes de soutien offrant aux professionnels des moments d’écoute et d’échange individuel avec des psychologues.
Les professionnels sur le terrain ont tout donner dans un climat d’incertitude et parfois d’angoisse. L’épuisement est un risque désormais alors que les besoins d’intervention sont toujours là. Il va y avoir des contre coups à gérer, souligne Séverine Elmedaoui, psychologue sur la plateforme d’écoute psychologique et solidaire de l’Abrapa.
La plateforme numérique de soutien aux devoirs pour les enfants des soignants du Réseau APA fait aussi partie des projets qui ont retenu l’attention de la Fondation AGES. Ce soutien scolaire a été complété par la diffusion de supports pédagogiques et l’intervention d’enseignants bénévoles.
La Fondation AGES a ainsi contribué à faciliter le travail des professionnels pour accompagner à leur domicile les personnes âgées les plus fragiles et dépendantes. Mais les surcoûts subis en raison des dépenses pour le matériel de protection, de l’absentéisme d’une partie des salariés pour cause de maladie ou pour garde d’enfants et de la diminution non négligeable (jusqu’à 50%) des activités pendant l’épidémie (missions non essentielles de ménage, courses…) fragilisent l’équilibre économique général des associations.
Pour Maryvonne Lyazid, Le Covid 19 a mis en lumière combien la lutte contre l’isolement était le parent pauvre de toutes les politiques sociales engagées. Les métiers du soin à domicile doivent être tout particulièrement valorisés tant leur mission est complémentaire de la prise en charge hospitalière et permis d’endiguer le nombre de personnes âgées prise en charge lors de crises sanitaires majeurs. Ils sont essentiels pour maintenir la santé, l’autonomie, la dignité des personnes.
Cet article a été publié par la Rédaction le