Gislain Boungou-Boko est le Président de la Fédération Française de football sans contact en marchant créée en août 2017. Ancien footballeur de haut niveau à l’échelle régionale en Île de France, il est également entraîneur diplômé d’état. Le FOOTSCEM ou comment bien vieillir grâce au football, entretien avec un éternel fan de football dont SilverEco.org soutien la démarche.
SilverEco.org : D’où vient ce sport et quelle est la genèse de votre fédération ?
Gislain Boungou-Boko :
Ce sport est apparu en 2011 en Angleterre sous le nom de walking football, FOOTSCEM étant le terme « francisé » équivalent. Aujourd’hui on dénombre plus de 1300 clubs qui font des compétitions là-bas. A l’inverse, en France il en existe encore très peu : un à Reims, un à Rouen et quelques autres en Île de France où nous avons des antennes dans les Yvelines, à Paris et dans le 77. Au total, notre fédération comprend 5 clubs de FOOTSCEM en France mais il y a d’autres clubs indépendants de notre fédération en Bretagne, en Alsace et à Marseille.
Suite à la découverte de ce sport en Angleterre, je suis tombé sous le charme ! Alors que je pensais raccrocher mes crampons, j’ai vu cela comme l’opportunité de continuer le football pour le reste de ma vie mais surtout d’en faire profiter d’autres personnes. Au départ il s’agissait principalement de réunir mes amis afin de revivre les bons moments que nous avions vécu lors de nos compétitions en France ou à l’étranger et puis ça s’est développé. Nous avons commencé par créer une association mais très vite l’idée nous est venue de monter une fédération pour pouvoir déployer le FOOTSCEM partout en France.
Concernant les règles, qu’est-ce qui différencie le football traditionnel et le FOOTSCEM ?
Premièrement, il y a le fait que l’on interdise la course et que seule la marche rapide soit autorisée. Ici, le rôle de l’arbitre est très important pour empêcher les débordements.
Deuxièmement, comme au handball, nous n’avons pas le droit d’entrer dans la zone de but et le gardien ne peut pas non plus en sortir. Il ne peut donc pas y avoir de goal volant. Le gardien lui aussi n’a pas le droit de courir, en revanche il peut plonger !
Enfin, il y avait aussi la règle des 3 touches de balles que nous avons fait évoluer. Nous avons remarqué que la règle était très simple pour les joueurs de très bon niveau mais beaucoup plus difficile pour les autres. Il n’y a donc plus de de limite de touches, désormais les joueurs peuvent jouer librement.
Le temps de jeu et les équipements sont-ils différents du football traditionnel ?
Oui, la durée d’un match est de 2 fois 20 minutes et non pas 2 fois 45 minutes comme au football traditionnel.
Par ailleurs, cela se joue seulement sur un quart de terrain, avec des cages adaptées. Les équipes qui s’affrontent ne sont composées que de 4 ou 5 joueurs. Nos terrains de prédilection sont des terrains de five [NDLR : Le five sont des terrains de football en salle où l’on pratique une variante du football venue d’Angleterre appelé foot à 5 (ou five a side), soit un match avec seulement 5 joueurs] qui sont en accès libre et assez petits car au début il était difficile de réserver de plus grand terrains au niveau des municipalités en raison des disponibilités. Pour plus de liberté, nous aimons organiser les matchs en plein air, sur des terrains libres sur lesquels nous incitons les joueurs à venir s’entraîner quand ils le peuvent. D’ailleurs nous formons des entraîneurs et arbitres afin qu’ils participent au développement du FOOTSCEM partout en France.
A quel âge peut-on jouer au FOOTSCEM et diriez-vous que c’est un sport uniquement masculin ou plutôt mixte ?
Il n’y a pas d’âge pour jouer au FOOTSCEM mais nous le faisons principalement pour les personnes de 50 ans et plus afin qu’elles puissent pratiquer un sport adapté à leurs capacités physiques. Nous avons trois catégories d’âge, les 50-59, 60-64 et 65 et plus. Mais tout le monde peut venir jouer ! Il y a par exemple parfois une mixité intergénérationnelle en loisir où les grands parents viennent jouer avec leurs petits-enfants.
Avec les portes ouvertes que nous organisons régulièrement, nous avons eu beaucoup plus de femmes que d’hommes qui sont venues essayer. En loisir il est possible de composer des équipes mixtes mais dès lors que l’on passe aux compétitions les hommes et les femmes sont séparés.
C’est un véritable atout pour le bien-vieillir. C’est le message essentiel que l’on cherche à faire passer. On tente de se rapprocher des médias pour montrer que nous existons et pour inciter les gens à venir.
Combien y a-t-il de membres dans la fédération et où sont-ils implantés ?
Aujourd’hui nous dénombrons un peu moins de 200 membres au sein de la fédération mais nous espérons avoir d’avantage de monde à la rentrée prochaine grâce aux ateliers découverte que nous allons mettre en place d’abord essentiellement en Île de France puis aussi à Reims et Rouen où nous sommes bien présents.
A travers le modèle de développement que nous avons mis en place, tout le monde, peu importe la région de résidence, peut bénéficier de notre accompagnement pour mettre en place un club et développer son activité.
Quelles sont vos rêves ou ambitions pour ce projet ?
Notre ambition est de voir un maximum de personne s’adonner à ce sport, gratuitement et librement. Nous rêvons aussi de faire l’ouverture ou la fermeture d’une coupe du monde accompagnés de clubs d’autres nations.
En octobre prochain, nous ouvrirons une compétition en Ile de France. Il s’agira d’un test et nous sommes très ambitieux ! On recherche actuellement d’anciens footballeurs de haut niveau, pour ne pas dire des professionnels, pour créer une compétition d’élite qui nous permettra d’avoir une visibilité beaucoup plus importante et de rencontrer des sponsors pouvant rendre nos compétitions plus attrayantes. Cependant, la finalité reste principalement de permettre au plus grand nombre de participer pour se défouler, prendre soin de soi et sortir de l’isolement, notamment pour les retraités.
Vous avez des contacts avec deux clubs londoniens, connaissez-vous d’autres clubs internationaux ?
Dans le monde, les Allemands, Espagnols, Portugais et Italiens se lancent de plus en plus dans le FOOTSCEM et quelques clubs se sont notamment retrouvés pour des tournois internationaux. D’ailleurs, notre objectif est également d’organiser des « tournées » européennes avec les membres qui le souhaitent afin de concilier sport et tourisme et de leur permettre de découvrir d’autres cultures, d’autres pays et de rencontrer d’autres personnes.
Il n’y a pas encore de fédération internationale, nous en discutons actuellement avec les clubs anglais. Il est d’ailleurs possible que cela voit le jour en 2020 ! Nous sommes aussi sollicités en Afrique pour venir y mettre en place des antennes.
Comment s’inscrit-on à votre fédération ?
Pour créer un club, nous avons une charte et un cahier des charges que nous envoyons, on explique ensuite comment se lancer et accompagnons les nouveaux clubs. On peut aussi se déplacer pour mettre en place des animations comme un tournoi ou un atelier découverte en partenariat avec la maison de quartier ou maisons des aînés.
Il y a aussi une initiative à destination des entreprises. Dans ce cas, on prend contact avec les comités d’entreprise et on fait découvrir le FOOTSCEM à titre gratuit. Si ça plait, la charte et le cahier des charges permettent de créer une antenne et de la développer en offrant aux gens la possibilité de participer aux entraînements mais aussi à des compétitions inter-entreprises.
En région parisienne, l’adhésion annuelle est de 350 €. Nous offrons ensuite un pack complet qui comprend un ensemble de survêtement, un maillot, des bas, un short et un sac.
Nous proposons actuellement des réductions de 30% jusqu’à fin août mais elles seront probablement prolongées jusqu’à fin septembre en raison des nombreuses portes ouvertes prévues dans plusieurs villes et afin d’en faire profiter le plus grand nombre de personnes.
Pourrons nous prochainement assister à des tournois ? Y a-t-il des dates à retenir ?
Oui, nous sommes actuellement en train de finaliser des dates pour septembre. Pour le moment nous nous focalisons surtout sur des ateliers découvertes dans un secteur géographique privilégié pour gagner en visibilité. Ceci est effectué dans des stades à accès gratuits pour permettre aux gens de venir découvrir sans pour autant qu’il y ait d’engagement financier.
SilverFoot : SilverEco.org soutien la Fédération Française FOOTSCEM.
En partenariat avec FOOTSCEM et SilverEco.org un événement majeur sera très prochainement annoncé – Stay tuned 🙂 !
Cet article a été publié par la Rédaction le