L’univers hospitalier connaît actuellement une profonde mutation. La mise en place des Groupements
Hospitaliers de Territoire (GHT) génère de nombreux changements dans l’organisation. Elle s’accompagne d’autres transformations qui bousculent les pratiques quotidiennes des acteurs du secteur : ambulatoire, BIM, Intelligence artificielle, Lean management… Fort de ce constat, Hopitech dédie la 24ème édition de ses Journées d’Etudes et de Formation à la « co-construction de l’hôpital de demain , invitant les techniciens de santé à réfléchir sur leurs fonctions et à devenir le fer de lance d’initiatives susceptibles d’apporter une meilleure qualité de soins au coeur d’une vision partagée.
Un programme articulé autour de 4 thématiques transversales
- Les mutualisations hospitalières,
- l’hôpital numérique,
- la qualité des soins,
- les démarches durables et responsables.
Pendant 3 jours, ateliers et sessions plénières se succéderont pour mettre en lumière les retours d’expériences sur ces sujets d’actualité.
L’innovation sera au coeur de ces rencontres avec le Forum Tech’Innov qui présentera les dernières créations des industriels et exposants. Enfin, comme les années précédentes, Hopitech décernera deux prix : le prix de l’innovation et le prix du développement durable.
Au coeur du changement, devenir acteur de l’évolution
Depuis 1995, Hopitech organise chaque année, dans le cadre du perfectionnement et de la formation continue des personnels, des journées d’étude et de formation à l’échelle nationale. Cet organisme de formation agréé, qui regroupe quelque 700 techniciens hospitaliers, se donne pour mission d’approfondir les connaissances dans les domaines des techniques et de l’ingénierie hospitalières. Après avoir abordé la mise en place des GHT, en 2017, il choisit cette année d’en étudier l’impact à travers des thématiques transversales aussi diverses que la mutualisation des achats, l’apport des nouvelles technologies et de l’e-medicalisation au service du bien-être du patient, la gestion à distance du patrimoine hospitalier… tout en évoquant des sujets d’actualité cruciaux tels que le BIM, le développement de l’ambulatoire ou les notions de responsabilité et de développement durable.
« Les Journées 2018 s’articuleront autour d’un fil rouge : co-construire l’hôpital de demain avec les métiers supports qui sont aujourd’hui à la croisée de nombreux enjeux. Un hôpital ne peut, en effet, fonctionner correctement sans une logistique fluide, quelle que soit l’organisation retenue –internalisation, externalisation ou mutualisation » déclare Valéry Lefebvre, Président d’Hopitech.
La transformation numérique et organisationnelle des établissements de santé requiert une adaptation et de nouvelles connaissances. A l’aune de ces changements, il convient d’inscrire les fonctions administratives et techniques dans un projet de réorganisation. La formation conjuguée au partage d’expériences se révèle un formidable atout pour devenir acteur de cette évolution.
Focus sur quelques thématiques abordées…
La mutualisation à l’heure des GHT
Initiés par la loi 2016 de modernisation du système de santé, les GHT imposent la mutualisation des
compétences. Internalisation ou externalisation de ces dernières ? Quelle solution adopter ?
S’attachant notamment à mesurer l’impact de cette loi sur les achats et la gestion des ressources humaines, les journées Hopitech étudieront les solutions expérimentées par plusieurs établissements tant en France qu’à l’étranger.
C’est ainsi, par exemple, que les retours d’expériences de GHT interrogeront les opportunités et les limites de la mutualisation de la fonction achat. Comment transformer cette obligation réglementaire en opportunité ?
Le GHT 72 a construit sa politique achat sous forme de 21 filières. Chaque filière est composée et pilotée par des acheteurs et des experts techniques de chaque établissement. Au-delà de la seule fonction achat, une dynamique d’échange se met en place au sein des établissements. La mutualisation favorise l’échange sur les pratiques de chacun.
Cet atelier explorera aussi les contraintes de mise en oeuvre de la mutualisation et ses éventuelles limites.
L’ambulatoire en question
La loi du 31 juillet 91 introduit en France l’ambulatoire comme une structure de soins alternative à
l’hospitalisation. D’ici à 2020, près de 70% des actes chirurgicaux devraient être réalisés en ambulatoire,
soit une prise en charge du patient n’excédant pas 12 heures.
Cette mesure induit une réflexion à la fois sur l’organisation des services, le parcours du patient, la gestion des flux et la conception du bâtiment.
Autant de questions qui seront abordées, pour le patrimoine, en partenariat avec l’ANAP (Agence Nationale d’Appui à la Performance), suite à la publication d’un fascicule dédié à la création d’une unité ambulatoire.
Convient-il de reconvertir des unités conventionnelles en unités ambulatoires comme l’a fait le CHU de
Bordeaux ou est-il préférable de dédier un bâtiment à cet activité à l’instar de la Pitié salpêtrière ?
Concernant l’aspect organisationnel, la planification et le pilotage du flux patient et l’une des clefs de la
réussite de cette prise en charge. A ce titre, le retour d’expérience d’une expérimentation en cours sur
l’hôtel hospitalier sera présenté en atelier le jeudi. Cette alternative place le patient dans un environnement intermédiaire entre l’hébergement conventionnel hospitalier et l’ambulatoire, lui permettant de bénéficier de soins tout en gardant son autonomie.
L’hôpital numérique : Le BIM en action
La numérisation est au coeur du processus d’évolution de l’hôpital. Le BIM ou processus de modélisation
d’un bâtiment, recouvre deux champs : la conception et la construction d’un bâti et son exploitation tout
au long de sa vie. Si le premier axe est aujourd’hui bien maîtrisé par les maîtres d’oeuvre, « le second axe
est encore en balbutiement », selon Valéry Lefebvre. Il convient de « réfléchir aux modalités de rattachement des informations contenues dans le BIM avec les données traitées par les outils de gestion de la maintenance assistée par ordinateur. Menés sous l’égide de l’ANAP, ces travaux devraient contribuer, à terme, à l’optimisation des fonctionnements hospitaliers en rationnalisant la consommation énergétique des bâtiments et en améliorant leur adéquation avec leur environnement ».
Sera abordée, au cours des Journées d’Etudes et de Formation, l’importance de la définition du cahier
des charges et de la convention par le maître d’ouvrage à travers des exemples du CHU de Nantes et des
Hospices Civils de Lyon (HLC). Ces derniers feront communiquer la maquette numérique avec la gestion de la maintenance assistée par ordinateur. Les retours d’expériences permettront d’appréhender la mise en oeuvre du BIM ainsi que les limites du système pour la partie exploitation.
Cet atelier très riche évoquera aussi les données nécessaires à la constitution d’un carnet numérique pour une gestion optimisée, le passage des informations papier à la version digitale, d’un format 2D à un format 3D, à travers le témoignage du CHU de Montréal.
Toute transformation numérique s’accompagne d’une évolution des métiers qui requièrent, outre l’expertise professionnelle, une maîtrise des nouvelles technologies.
En se définissant comme une plateforme d’échange d’informations, de retours d’expérience et de diffusion des bonnes pratiques, les Journées d’études et de formation Hopitech se positionnent comme un rendez-vous annuel incontournable pour les techniciens et ingénieurs hospitaliers. Près de 500 participants – congressistes, intervenants, partenaires… – sont attendus à la 24ème édition de cet événement.
Cet article a été publié par la Rédaction le