Avec l’avancée en âge, la conduite peut devenir une source de difficultés et d’inquiétudes pour les seniors. Si certains continuent de prendre le volant en toute sécurité, d’autres voient leurs capacités sensorielles, motrices ou cognitives décliner, ce qui peut provoquer des incidences sur la conduite. Il est alors essentiel d’évaluer ces changements et d’agir pour prévenir les risques liés à la conduite.
Les signes révélateurs d’une inaptitude à conduire pour une personne âgée
Quels risques sur la route avec l’avancée en âge ? Plusieurs indices peuvent signaler qu’il est temps pour une personne âgée de réduire, voire d’arrêter la conduite. Parmi eux :
- Une incapacité à se concentrer sur la route.
- Une anxiété croissante à l’idée de conduire.
- Des erreurs fréquentes, comme des problèmes de trajectoire ou des hésitations prolongées.
Dans ces cas, un avis médical peut être requis pour évaluer l’aptitude à conduire. Une baisse importante de la vue ou des troubles moteurs, par exemple, peuvent motiver une suspension ou une restriction du permis de conduire.

Le déclin des capacités motrices
Le vieillissement s’accompagne souvent d’une diminution des capacités physiques :
- Arthrose ou autres troubles articulaires qui réduisent l’amplitude des mouvements nécessaires pour manœuvrer un volant ou actionner des pédales.
- Faiblesse musculaire touchant les membres inférieurs et supérieurs, rendant plus difficile l’appui sur les freins ou la direction du véhicule.
Ces limitations augmentent les risques d’erreurs, notamment dans des situations nécessitant des réactions rapides.
Les troubles cognitifs et leur incidence sur la conduite
Le déclin des capacités cognitives, lié à l’âge ou à des pathologies spécifiques comme la maladie d’Alzheimer, peut altérer plusieurs fonctions essentielles à la conduite :
- Ralentissement du traitement de l’information : Un retard dans la compréhension ou l’analyse des situations complexes (par exemple, une intersection encombrée) peut mener à des décisions tardives ou inappropriées.
- Difficultés dans la réalisation de tâches multiples : Conduire implique souvent d’exécuter plusieurs actions simultanément, comme surveiller les rétroviseurs tout en changeant de voie.
- Troubles de planification et erreurs de jugement : Ces problèmes peuvent entraîner des prises de décision dangereuses, comme s’engager dans une manœuvre sans évaluer correctement les risques.
Les temps de réaction prolongés et ses incidences sur la conduite
Avec l’âge, les temps de réaction augmentent, particulièrement dans des situations complexes. Cela peut entraîner des incidences sur la conduite comme une mauvaise utilisation des pédales (frein ou accélérateur) ou des hésitations prolongées. Ces ralentissements peuvent avoir des conséquences graves, notamment dans des environnements urbains où les décisions rapides sont cruciales.
A cela s’ajoute que plus on avance en âge, plus on consomme de médicaments. Il faut donc se reporter à la notice des médicaments prescrits ou demander à son médecin si les effets secondaires du traitement sont incompatibles avec la conduite d’un véhicule.
Les capacités sensorielles en déclin
– Vision
La vision, indispensable à une conduite sécurisée, subit des modifications avec l’âge :
- Réduction de l’adaptation à l’obscurité : Les transitions entre zones éclairées et sombres deviennent plus difficiles, augmentant le risque d’accident de nuit.
- Réduction du champ visuel : Un champ visuel rétréci peut empêcher de détecter des dangers périphériques, comme un piéton ou un véhicule arrivant sur le côté.
- Baisse de l’acuité visuelle : La difficulté à distinguer des objets proches ou des détails importants (comme un panneau de signalisation) peut compromettre la sécurité.

Les accidents aux intersections, par exemple, sont beaucoup plus fréquents chez les conducteurs ayant un champ visuel réduit, illustrant l’importance de cette fonction.
– Audition
Une perte auditive peut également avoir des incidences sur la conduite. La difficulté à entendre des sons essentiels, comme des klaxons, des sirènes ou des signaux sonores du véhicule, peut augmenter les risques. Le port d’un appareillage auditif adapté, ainsi qu’une mention sur le permis de conduire, peuvent être nécessaires pour compenser ces déficiences.
Évaluer et accompagner les seniors pour préserver la sécurité de tous
Il est crucial d’accompagner les personnes âgées dans l’évaluation de leur aptitude à conduire, tout en tenant compte de leur besoin d’autonomie. Cela peut inclure des bilans médicaux réguliers, des évaluations cognitives, ou encore des conseils pour adapter la conduite (réduction des trajets de nuit, limitation aux zones familières, etc.).
Si la conduite reste un symbole d’autonomie pour de nombreuses personnes âgées, il est important de reconnaître les risques potentiels liés au vieillissement. Une prise de conscience collective et des mesures adaptées peuvent permettre de maintenir la sécurité sur les routes tout en préservant la dignité des seniors.
Quelques conseils pour adapter son comportement au volant
- Éviter de conduire dans des conditions de stress
- Conduire accompagné d’une personne pouvant prendre le relais,
- Accepter de se faire conduire si besoin ou utiliser les transports collectifs,
- Bien préparer son itinéraire et être reposé,
- Ne pas se trouver sous l’effet de médicaments qui altèrent la vigilance,
- Ne pas trop manger ni boire d’alcool,
- Faire des pauses à intervalles réguliers,
- Choisir un véhicule adapté dans lequel l’accès aux commandes est aisé, par exemple avec boîte automatique.
Cet article a été publié par la Rédaction le