Au début de l’année 2024, la population de l’Union européenne était estimée à 449,3 millions d’habitants, enregistrant une augmentation de 0,3 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance démographique, bien que positive, masque une tendance profonde qui pourrait bouleverser l’économie et la société européennes : le vieillissement de la population en Europe. Avec une part croissante des plus de 65 ans et une natalité en berne, l’UE doit faire face à des défis majeurs dans les décennies à venir.
Une tendance démographique inexorable
En 2024, la proportion des personnes âgées de plus de 65 ans a augmenté dans 26 des 27 pays de l’UE, avec des niveaux records en Italie (24,3 %), au Portugal (24,1 %) et en Bulgarie (23,8 %). Seule Malte a vu cette part diminuer. En parallèle, la proportion d’enfants (0-14 ans) reste faible, avec des pays comme l’Italie (12,2 %) et le Portugal (12,8 %) enregistrant les taux les plus bas.
Cette évolution résulte d’une combinaison de facteurs : une espérance de vie accrue et des taux de fécondité historiquement bas. En conséquence, l‘âge médian de la population a augmenté de 2,2 ans en une décennie, atteignant 44,7 ans en 2024. Dans certains pays comme l’Italie et le Portugal, l’âge médian a grimpé de 4 ans, témoignant de l’accélération du vieillissement.
Vieillissement de la population en Europe : Un impact économique et social considérable
Le vieillissement de la population en Europe pose un défi économique majeur : une augmentation de la charge pesant sur les actifs. Le ratio de dépendance des personnes âgées (nombre de retraités pour 100 actifs) atteint aujourd’hui 33,9 % et devrait quasiment doubler d’ici 2100 pour atteindre près de 60 %. Cela signifie que pour chaque retraité, il y aura moins de deux travailleurs, ce qui exercera une pression accrue sur les systèmes de retraite et de santé.
Par ailleurs, les dépenses publiques liées aux soins de santé et à la prise en charge de la dépendance vont augmenter. La part des personnes âgées de plus de 80 ans dans la population totale est appelée à tripler d’ici 2100, passant de 6,1 % à 15,3 %. Cette transformation démographique nécessite une adaptation des infrastructures et des politiques publiques.
Quelles solutions pour l’UE ?
Face à cette crise annoncée, plusieurs solutions sont envisagées :
- Favoriser l’immigration : La population immigrée en Europe est en moyenne plus jeune que la population autochtone. Une politique migratoire adaptée pourrait aider à compenser le déclin de la population active.
- Encourager la natalité : Des mesures de soutien aux familles, telles que des congés parentaux plus longs, des allocations familiales revalorisées et un accès facilité aux services de garde d’enfants, pourraient stimuler les naissances.
- Allonger la durée du travail : Avec une espérance de vie en hausse, il pourrait être nécessaire de repousser l’âge de la retraite et de favoriser l’emploi des seniors.
- Investir dans l’innovation et la robotisation : Pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, l’automatisation et l’intelligence artificielle pourraient jouer un rôle essentiel dans de nombreux secteurs.
Vieillissement de la population en Europe : Perspectives d’avenir
Les projections d’Eurostat indiquent que la population de l’UE atteindra un pic en 2026 à 453,3 millions d’habitants avant de diminuer progressivement pour s’établir à 419,5 millions en 2100. L’âge médian passera à plus de 50 ans, et les seniors représenteront un tiers de la population.
Si l’UE ne prend pas de mesures adaptées, elle risque de voir sa croissance économique ralentir et son modèle social mis à rude épreuve. Une stratégie concertée entre les États membres est indispensable pour faire face à ce défi démographique qu’est le vieillissement de la population en Europe et préserver la prospérité européenne.
Cet article a été publié par la Rédaction le