La Fondation APICIL contre la douleur, le réseau AIMV (Agir Innover Mieux Vivre) en partenariat avec le CHU de Saint-Etienne agissent ensemble afin d’améliorer la qualité de la prise en charge réalisée par les intervenants professionnels (aide-soignante, auxiliaire de vie, aide à domicile) dans le repérage de la douleur des patients, à domicile.
Cette coopération vise à la mise en place d’un plan de professionnalisation des intervenants. Cette formation à l’initiation de repérage des premiers signes de la douleur a pour but de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées à domicile.
La reconnaissance de la douleur est une priorité
La reconnaissance et la prise en charge de la douleur sont des objectifs difficiles à appréhender pour les personnes peu communicantes et en situation de perte d’autonomie, accompagnées à domicile par des professionnels. Il est classique de dire que les soignants sous-estiment la douleur des malades : il a été montré qu’il existait des écarts importants entre ce que perçoit le malade de son état et ce qu’en disent les soignants. Mais le personnel soignant le plus performant est le personnel sensibilisé et formé. L’expression de la personne âgée se heurte aux limites de l’empathie et de la compassion d’autrui qui ne peut se mettre physiquement à sa place. Estimer l’intensité de sa douleur représente une difficulté majeure pour transmettre aux intervenants les éléments nécessaires à l’adaptation de la prise en charge, et doit être une priorité.
Dans la plupart des situations, le discours des personnes âgées est court et insuffisant pour prendre l’origine et la mesure de leur état douloureux. À côté des douleurs physiques chroniques, plus facilement repérables, il y a les douleurs psychiques et psychologiques plus sournoises. Ces douleurs peuvent se traduire par de l’agressivité, de l’isolement, de la perte d’envie et d’appétit. L’évaluation de cette douleur, souvent rencontrée à domicile, demeure difficile.
Une formation pour reconnaître les premiers signes de la douleur
Dans le cadre de son centre de formation, en partenariat avec le CHU de Saint-Etienne, l’AIMV a élaboré un programme de formation au repérage des premiers signes de la douleur à destination des Auxiliaires de vie sociale, des Aides à domicile voire des Aides soignantes.
Cette formation a pour objectifs d’apprendre à repérer, dépister et alerter :
– d’une part, en actualisant les connaissances des intervenants face à l’évolution de la dépendance des publics pris en charge à domicile ;
– d’autre part, en initiant au repérage des premiers signes de la douleur afin d’éviter les hospitalisations indues, d’améliorer le bien-être de la personne et de maintenir l’autonomie.
Du fait de leurs interventions à domicile régulières et de longues durées, les intervenants de l’AIMV sont des acteurs de premier niveau dans le repérage de la douleur. La connaissance des principaux signes est essentielle afin de pouvoir alerter dans les meilleurs délais et permettre la mise en place de réponses adéquates sociales ou médicales. Ce projet s’inscrit dans la continuité d’un partenariat déjà établi avec le CHU autour du repérage de la fragilité. Des interventions précoces et adaptées, dispensées par des professionnels formés, permettent une trajectoire de vieillissement réussie. En fin de formation, le responsable du projet a analysé les bilans de satisfaction des stagiaires sur le contenu théorique de la formation, la pédagogie du formateur, les outils proposés et la satisfaction de l’organisation. En situation de travail, à chaque entretien professionnel du salarié formé (au moins une fois par an), le supérieur hiérarchique a évalué ses compétences par rapport au dépistage de la douleur selon les indicateurs définis. L’objectif de cette évaluation est de permettre de s’assurer de l’amélioration de la prise en charge de la douleur par le repérage précoce et la mise en place d’actions adaptées.
À ce jour le souhait de l’AIMV est de pérenniser cette formation et de la proposer aux adhérents de la fédération UNA 42. La Fondation APICIL a permis de financer 2 années de formation.
Cet article a été publié par la Rédaction le