En France, un tiers des plus de 65 ans se plaignent de mal dormir. Avec l’âge, la qualité et le rythme du sommeil évoluent, on parle ainsi de « fragmentation » du sommeil. Celle-ci débute vers 50 ans avec l’apparition d’un ou de plusieurs éveils durant la nuit.
On dort moins bien à 80 ans qu’à 20 ans
A partir de 65 ans, 7 à 8 h de sommeil par 24 h sont nécessaires. De plus, avec l’avancée en âge, le sommeil se fragmente en raison de plusieurs réveils nocturnes, le délai d’endormissement augmente, passant de moins de 30 minutes en moyenne à 30 ans à plus de 45 minutes vers 80 ans, et les phases de sommeil profond se raréfient.
Ces épisodes de sommeil sont souvent complétés d’anxiété, en lien avec des événements comme des ruptures, des deuils, le départ des enfants, le départ en retraite, certaines maladies… Sans oublier la ménopause et ses bouffées de chaleur nocturnes parfois très handicapantes.
« C’est aussi à cet âge que les troubles spécifiques (apnées, insomnies, jambes sans repos…) sont plus fréquents, d’où l’importance de toujours rechercher une cause associée lorsque quelqu’un se plaint de mal dormir », note le Dr Véronique Viot-Blanc, du Centre du sommeil de l’hôpital Lariboisière (Paris).
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Éviter les somnifères malgré les insomnies
En France, un tiers des plus de 65 ans – soit près de 3,5 millions de personnes – et près de 40 % des plus de 85 ans consomment des somnifères de façon régulière.
Ces chiffres sont inquiétants, d’autant plus que ces prises au long cours favorisent les chutes, les troubles de la mémoire et cognitifs… des effets indésirables, sources d’hospitalisations et de surmortalité.
« Stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées », alertait en 2012 la Haute Autorité de santé (HAS), qui depuis, travaille avec les professionnels pour mieux repérer les personnes dépendantes et les accompagner.
Le sommeil des seniors : plus léger et plus perméable aux bruits environnants
L’accumulation des éveils nocturnes conduit à un morcellement pénible de la nuit, d’autant plus que le sommeil profond, très réduit. « Il passe de 20-25 % de la durée du sommeil chez l’adulte jeune à 10-15 % à 80 ans », précise Julie Carrier.
Enfin, l’heure du coucher avance de plus en plus en raison principalement de la réduction des activités sociales, de l’ennui, parfois de la dépression… Pour éviter cela, l’instauration d’une sieste peut être bénéfique, à condition qu’elle n’excède pas une heure et se situe toujours avant 15 heures, pour éviter d’être trop décalé.
Cet article a été publié par la Rédaction le