D’après une récente étude de l’Inserm, réalisée en collaboration avec l’agence nationale Santé publique France et parue dans l’European Journal of Epidemiology, les personnes exposées aux pesticides dans le cadre professionnel ou vivant à proximité de l’activité agricole seraient plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson.
Les pesticides impliqués dans la survenue de Parkinson
Ce n’est pas nouveau, diverses études ont d’ores-et-déjà impliqué les pesticides dans la survenue de la maladie de Parkinson, notamment chez les agriculteurs ou autres travailleurs agricoles.
L’Inserm s’est plus récemment penché sur le sujet en s’intéressant à l’impact d’une exposition non professionnelle à ces composés. Les équipes ont notamment étudié les nouveaux cas diagnostiqués en fonction de l’importance de l’activité agricole dans chaque canton français.
Les chercheurs ont conclu que l’incidence de la maladie de Parkinson serait d’autant plus élevée que les activités agricoles seraient développées localement.
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Une activité agricole environnante associée à une augmentation de l’incidence de la maladie
Une activité agricole importante dans les régions rurales serait donc associée à une augmentation de l’incidence de la maladie de Parkinson, même chez les non-agriculteurs.
Les chercheurs expliquent néanmoins, qu’il « faut rester prudent sur l’interprétation de ces données (…) un sur-risque modéré pourrait exister, mais il faudrait pouvoir le confirmer par des études conduites à partir de données individuelles et non pas, comme ici, de données groupées par canton ».
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La viticulture, particulièrement néfaste ?
Alexis Elbaz, chercheur, explique que le nombre de nouveaux cas annuel diagnostiqués Parkinson dans chaque canton est associé à la proportion de surface des cantons allouée à l’agriculture : « Plus cette dernière est élevée, plus le nombre local de cas est important. Et avec certaines cultures, comme la viticulture, l’association semble plus prononcée ».
En effet, la corrélation la plus forte est celle liée à la présence la plus élevée de vignobles. Elle augmenterait l’incidence locale de la maladie d’environ 10%.
« La relation entre l’activité viticole et la maladie de Parkinson est plus marquée chez les plus de 75 ans, en comparaison les sujets plus jeunes », explique le chercheur. « Peut-être les personnes les plus âgées ont-elles été exposées plus longtemps que les autres, notamment à des pesticides toxiques qui sont aujourd’hui interdits, comme les organochlorés ».
Parkinson, une maladie inscrite au tableau des maladies professionnelles chez les agriculteurs
Les pesticides favoriserait la neurodégénérescence, d’après divers travaux.
En effet, les données le confirment puisque la maladie de Parkinson est inscrite au tableau des maladies professionnelles chez les agriculteurs en France, et ce, depuis 2013.
Pour rappel, la maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative dans laquelle une population spécifique de neurones est progressivement détruite, conduisant à un tableau de symptômes spécifiques (tremblements, lenteur et troubles de la coordination des mouvements…).
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Cet article a été publié par la Rédaction le