Plusieurs études commencent à aborder objectivement ce sujet. Dans l’imaginaire collectif, les technologies Seniors sont très liées à la vieillesse, à la maladie et aux revenus faibles. Il s’est progressivement mis en place une attente jugée légitime par les plus âgés qui demandent à ces produits d’être remboursés. Or, à part les bénéficiaires des aides telles que l’APA, ce n’est pas le cas. Cet aspect n’est pas propre à la France même s’il y est très développé.
Marché des technologies à destination des Seniors
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Cette culture de prise en charge freine le développement du secteur. Et au vue des réductions des budgets sociaux, il est fort peu probable que ces technologies soient davantage remboursées dans l’avenir sauf, peut-être, à démontrer très concrètement les gains pour la société qu’elles pourraient engendrer. Autrement dit, la collectivité pourra éventuellement financer les technologies qui auront démontrer objectivement qu’elles apportent un avantage réel de réduction des coûts. Par exemple, des solutions de surveillance des personnes âgées qui permettent de réaliser des gains réels de personnels et de frais médicaux futurs. Les autres technologies non remboursées ne se développeront que si leurs coûts sont faibles.
Ceci dit, les scénarios les plus probables sont à la non-prise en charge de ces technologies. Reste alors la solution de leur financement par les familles elles-mêmes.
Pour que les familles acceptent de financer plus facilement ces technologies, deux pistes sont actuellement explorées : la première est le développement des technologies liées aux besoins « vitaux » comme certaines solutions permettant de surveiller une personne atteinte d’Alzheimer. Cette approche s’appuie sur le besoin des enfants-aidants de vivre une vie la plus normale possible. Ce positionnement est d’autant plus intéressant que les Boomers (enfants des parents âgés) sont la première génération de Seniors a vouloir penser prioritairement à elles et à ses propres besoins notamment, la sérénité.
L’autre piste, pour faciliter la diffusion de ces technologies à destination des familles, est de changer l’image même de ces technologies et de les faire accepter comme des éléments usuels du foyer telle que la télévision. Il s’agit d’avoir un positionnement des produits plus intergénérationnels en développant par exemple ces applications technologiques sur des smart phones, ou en faisant utiliser ces technologies dans d’autres circonstances et par des générations plus jeunes. Brain Age est un exemple de ces stratégies intergénérationnelles. Conçu, en priorité, pour les 50 ans et plus, il est utilisé « sans gêne » par l’ensemble des autres générations. Autrement dit, l’idée n’est pas tant de se limiter au « design for all » mais de développer des solutions non reliées à un besoin lié à l’âge mais au contraire répondant à des usages variés, voire complémentaires à plusieurs générations. Sur ce plan, le positionnement de la solution française E-lio de Technosens est intéressant. Il s’agit d’élargir l’usage des technologies pour Seniors à d’autres usages et à d’autres générations.
Une autre piste probable de financement devraient venir des organismes de prévoyance et des assureurs, qui confrontés au coût de plus en plus élevé de la prise en charge des personnes dépendantes, pourraient voir dans ces technologies des moyens de réduire les dépenses des soins de leurs assurés.
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Cet article a été publié par la Rédaction le