Les résultats du 11e baromètre Ipsos-Secours Populaire Français viennent d’être dévoilés. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dernier révèle des chiffres frappants expliquant que la pauvreté s’enracine, touchant notamment les personnes âgées, dont un nombre croissant peine à manger à sa faim et à se soigner.
Le sentiment de pauvreté augmente, en particulier chez les aînés
En 2017, encore plus d’un tiers des Français (37 %) ont déjà fait l’expérience de la pauvreté. Depuis dix ans, cette précarisation ne cesse d’augmenter et la situation semble encore plus préoccupante pour les personnes âgées.
En effet, depuis 2010, le Secours Populaire constate une augmentation de près de 50 % des demandes d’aides, émanant principalement des femmes âgées de plus de 60 ans. Beaucoup des bénéficiaires seniors ayant travaillé toute leur vie sont désormais contraints de rechercher un soutien matériel à cause de leurs revenus trop faibles, en dessous du seuil de pauvreté, avec des retraites, des pensions de réversion ou allocations vieillesse (Aspa) autour de 800 euros.
Fait marquant aussi, les personnes âgées n’ayant pas encore atteint l’âge ou les droits à la retraite connaissent également la précarité de l’emploi ou encore sont dans l’obligation de travailler pour survivre.
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Près d’un senior sur deux sur le point de connaître la précarité
Le phénomène inquiète : aujourd’hui, près d’un senior sur deux (49 %) s’est déjà dit qu’il était sur le point de connaître la précarité.
En outre, parmi les seniors les plus modestes, 40 % n’ont pas les moyens de se procurer une alimentation saine leur permettant de faire trois repas par jour.
Les personnes âgées qui touchent de petites pensions de retraite ont du mal à faire face à l’augmentation des produits de première nécessité ou de l’énergie, aux charges liées au logement, aux dépenses de santé mal ou pas remboursées.
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Un équilibre impossible
Les difficultés financières influent en particulier sur l’accès des seniors à la santé. Ils sont 39 % à avoir le plus grand mal à payer certains actes mal remboursés par la Sécurité sociale et 31 % à financer une mutuelle, soit une augmentation notable de 6 points par rapport à l’année dernière.
Si les personnes de 60 ans et plus vivent pour beaucoup un quotidien difficile, si, parfois, il leur faut une force hors du commun pour conserver leur dignité malgré les épreuves, ils sont incontestablement pour leur entourage un soutien, notamment financier.
Des seniors qui aident leurs proches, malgré tout
C’est le cas des plus aisés (68 %), mais aussi des plus vulnérables : 61 % de ceux dont le revenu mensuel net du foyer est compris entre 1 200 et 2 000 euros aident leurs proches.
Ils sont 67 % à donner de l’argent aux associations, dont 33 % régulièrement. Là encore, les plus démunis sont nombreux à vouloir faire un geste financier pour la solidarité (55 % quand le revenu net du foyer est compris entre 1 200 et 2 000 euros, 38 % en dessous de 1 200 euros).
Beaucoup consacrent aussi leur temps aux autres, que ce soit pour leurs petits-enfants ou pour une association. Plus d’un quart (27 %) s’occupent d’une personne dépendante, dont 16 % régulièrement. Impliqués socialement, contribuant à soutenir leur famille, les seniors sont inquiets de devenir une charge pour elle : 56 % redoutent de ne pas pouvoir faire face à leur propre dépendance ; les plus pauvres sont 74 % à nourrir cette angoisse.
Cet article a été publié par la Rédaction le