À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril 2025, Clariane a dévoilé les résultats d’une étude réalisée en partenariat avec Ipsos. Cette enquête, menée auprès de 1 602 soignants issus des quatre pays les plus peuplés de l’Union européenne (Allemagne, France, Italie et Espagne), met en lumière un constat contrasté : si deux tiers des soignants européens (66 %) déclarent se sentir considérés dans leur rôle, cette reconnaissance reste inégalement répartie selon les professions, les pays et les publics interrogés.

- Clariane-Ipsos révèlent les résultats d’une étude sur la reconnaissance des soignants en Europe
- Des disparités fortes entre les pays, les professions et les niveaux de reconnaissance
- Un déclin perçu de la considération du métier de soignants post-Covid, surtout en France
- Une satisfaction professionnelle élevée malgré les difficultés
- Des pistes proposées pour renforcer l’image et la valorisation du métier de soignant
Des écarts marqués entre professions et pays

La reconnaissance perçue diffère fortement selon les métiers : 84 % des médecins affirment se sentir considérés, contre seulement 56 % des aides-soignants. Une fracture qui se reflète également au niveau national : les soignants italiens semblent les plus valorisés (73 %), alors que les Français sont les moins nombreux à partager ce sentiment (59 %).
Le regard de la société sur les soignants : entre proximité et distance
Les soignants bénéficient d’une reconnaissance élevée de la part de leur entourage immédiat : 85 % d’entre eux estiment que leurs proches les considèrent, un chiffre presque aussi élevé pour les patients (83 %) et leurs familles (78 %). En revanche, le regard de la société dans son ensemble apparaît plus distant : seulement 59 % des soignants jugent être reconnus par la population en général, 49 % par les médias, et à peine 34 % par les responsables politiques.

Soignants : Une reconnaissance en déclin
Cinq ans après le pic de reconnaissance suscité par la pandémie de Covid-19, près de la moitié des soignants (49 %) estiment que la considération envers leur métier s’est détériorée. Cette perception est particulièrement forte en France (58 %), devant l’Italie (47 %), l’Espagne (46 %) et l’Allemagne (44 %). Les causes évoquées incluent le manque de moyens, de temps et de personnel (51 %), une approche trop consumériste de la santé (45 %), et l’influence croissante d’Internet sur les attentes des patients (34 %).
Pour ceux qui perçoivent une amélioration de la reconnaissance (23 % en moyenne, 32 % en Espagne), la pénurie de soignants semble avoir éveillé une prise de conscience sur leur rôle essentiel.
Une satisfaction professionnelle globalement intacte
Malgré ces difficultés, 79 % des soignants se déclarent satisfaits de leur métier. Ce taux monte à 83 % en Espagne et à 86 % chez les médecins. Cette satisfaction se traduit aussi par une volonté de transmettre leur vocation : 57 % des soignants recommanderaient leur profession aux jeunes, avec une tendance plus marquée en Espagne (67 %).

Fidélité au secteur malgré des envies de changement
Un soignant sur cinq (20 %) affirme avoir envisagé de changer de poste au cours de la dernière année. Toutefois, parmi ceux qui envisagent de quitter leur poste actuel, seuls 25 % envisagent un départ complet du secteur de la santé, témoignant ainsi d’un fort attachement à leur domaine.
Quelles pistes pour améliorer la considération des soignants ?
Les soignants proposent plusieurs leviers pour renforcer la reconnaissance de leur métier :
- Des campagnes de communication positives (51 %),
- Des interventions dans les écoles (46 %)
- Des journées portes ouvertes dans les établissements de santé (42 %).
- La formation est également perçue comme un axe d’amélioration important, notamment pour renforcer la qualité des relations avec les patients (45 %).

Cette étude réalisée par Clariane met en lumière les multiples facettes de la reconnaissance professionnelle dans le secteur du soin, révélant que le sentiment d’être considéré ne peut être dissocié du contexte dans lequel les soignants exercent leur métier : ressources disponibles, regard de la société, ou encore poids des représentations médiatiques.
Plus qu’une question d’image, il s’agit d’un enjeu profond de valorisation des métiers du soin, essentiels au bon fonctionnement de nos systèmes de santé. Pour restaurer et renforcer cette reconnaissance, il apparaît nécessaire de retisser des liens de confiance durables entre soignants, institutions et citoyens.
À l’heure où l’Europe fait face à des défis démographiques et sanitaires majeurs, repenser collectivement la place des soignants dans la société est non seulement une marque de respect, mais aussi un impératif pour bâtir un avenir de santé plus humain et plus résilient.
Cet article a été publié par la Rédaction le