En France, le permis de conduire est délivré à vie, contrairement à la plupart de nos confrères européens. Ce dernier a connu de nombreuses réformes depuis sa création (permis à points, modification de l’examen, coût…) mais ne s’est pas attaqué au sujet sensible de la conduite des seniors. Le sujet de l’âge des conducteurs et de « l’immortalité » du permis de conduire fait encore débat aujourd’hui.
Conduite des seniors : état des lieux
Cet été, plusieurs accidents se sont produits et ont marqué les esprits. Ils ont également remis au centre des préoccupations le débat autour de la conduite des seniors. En effet, avec l’âge, les performances psychiques, sensorielles et motrices de chacun peuvent subir une altération naturelle.
Pourtant, selon l’APR (Association de Prévention Routière), « les conducteurs âgés ne provoquent pas plus d’accidents que les autres ». Néanmoins, « ils ont plus de risque d’être tués » lorsqu’ils sont impliqués dans un accident corporel.
Selon le bilan 2014 dressé par le ministère de l’Intérieur, les plus de 75 ans sont les plus touchés par la mortalité routière après les 18-24 ans, soit 14,4 % des tués. Rapportée à la population, leur mortalité routière s’établit à 83 personnes tuées par million d’habitants, contre 49 pour les 65-74 ans et 53 pour l’ensemble de la population.
Vers de nouvelles pistes de réflexion ?
Les propositions à ce sujet fleurissent mais se sont, pour le moment, soldées par des échecs. En effet, en 2013, le sénateur Yves Détraigne avait déposé une proposition de loi instaurant un examen d’aptitude à la conduite à partir de 75 ans. Néanmoins, jugé discriminatoire, le texte avait été rejeté.
Vient alors la proposition de l’examen médical, proposé dans d’autres pays et étudiant les déficiences visuelles… Faudrait-il instaurer ce type de dispositif en France ?
Cette question reste un sujet compliqué puisqu’elle touche à la notion d’autonomie des personnes âgées. L’automobile est aussi un vecteur de relation sociale, notamment en milieu rural où les commodités des transports en commun n’existent pas.
Lire aussi : une étude fait le lien entre arrêt de la conduite et isolation accrue des seniors
Alors que faire ? L’association Signal Senior propose l’apposition d’un macaron « S » à l’arrière des véhicules. Un service de voiture avec chauffeur dédié aux plus de 65 ans, Senior Mobilité, est également proposé dans plusieurs villes de France.
AG2R LA MONDIALE propose, quant à elle, un service d’accompagnement, à pied ou en voiture, des retraités de plus de 80 ans pour tous types de sorties.
Et les véhicules autonomes dans tout ça ?
Le progrès le plus flagrant pourrait toutefois être observé dans le secteur des véhicules autonomes au cours des prochaines années.
La mobilité étant une composante essentielle du bien-vieillir, ce nouveau concept pourrait bien séduire toutes les catégories de personnes et toutes les classes d’âges, notamment les seniors. D’une part, leur mise en circulation pourrait permettre le maintien des personnes âgées dans le circuit automobile, et ce, en toute sécurité (problèmes de vue et de réflexes écartés). D’autre part, il répondrait à ce soucis d’isolement et de mobilité qui les touchent de plein fouet.
Les véhicules autonomes ne sont pas un phénomène nouveau. Cela nous rappelle également les prouesses d’Apple, de Ford aux Etats-Unis, de Tesla ou encore de Navya en France.
Cet article a été publié par la Rédaction le
Et bientôt la conduite des véhicules par un humain, quel que soit son âge, sera interdite car plus dangereuse que l utilisation de véhicules autonomes robotisés!