La « canne défense » a été inventée par Jacques Levinet, capitaine de police retraité passionné d’arts martiaux. Il s’agit au départ d’un nouveau concept de défense anti-agression de rue pour les civils.
Suite à sa rencontre avec le Dr Bernard Michel, l’ancien policier a adapté ce concept de self-défense en apparence peu compatible avec l’accompagnement de la maladie d’Alzheimer pour la mise en place d’une nouvelle activité pour les patients de la Clinique des Jardins de Sophia à Castelnau le Lez (Hérault), Clinique spécialisée dans traitement de cette maladie.
Cette expérience se déroule depuis plus d’un an et demi, entre autres conclusions « il semblerait que ces différentes activités retardent l’avancée de la maladie, en particulier chez les malades de premiers stades ».
Bien entendu l’objectif n’est ici pas une initiation au combat, la Canne Défense Thérapeutique doit son succès à la concordance de plusieurs facteurs :
- tout d’abord c’est l’occasion de mettre en place une activité pouvant être réalisée à l’extérieur,
- c’est également un excellent moyen de créer du lien social par des jeux de rôles agresseur/agressé, par l’obligation de travailler avec un partenaire également malade rendant l’entraide obligatoire,
- par le fait de pouvoir échanger sur une pratique commune d’un sport habituellement pratiqué par tout un chacun,
- c’est enfin un défoulement physique offrant un exutoire idéal face à la maladie.
Équipés de leur canne défense et de la tenue règlementaire, les malades Alzheimer participant à ces ateliers en hôpital de jour s’avèrent être réellement motivés.
Ils s’appliquent individuellement à gravir les différents grades de la formation (ceintures jaunes, orange, noire…), et s’impliquent collectivement dans un travail d’équipe ou chacun peut supporter l’autre dans sa progression.
Un des premiers exercices consiste à identifier et présenter chacune des parties de la canne, l’engagement des malades dans cette discipline leur permet rapidement de passe cette première étape, au grand étonnement des équipes médicales.
L’association de Jacques Levinet a lancé un label relatif a cette discipline, reconnue par le Ministère des sports. Il propose de l’étendre dans les EHPAD, en formant notamment des animateurs accrédités qui pourraient alors la relayer.
La Canne Défense Thérapeutique : bénéfices et principes de base
1.Travail de l’équilibre
Avec l’âge on assiste à une dégradation des propriocepteurs avec tendance à la perte du centre de gravité. Les troubles de l’équilibre sont particulièrement fréquents chez la personne âgée ; ils sont responsables dans 30% des cas de chutes plus ou moins sérieuses (communément appelé syndrome de déséquilibre postérieur). Il est très facile de mettre en évidence cette dégradation des propriocepteurs par le test de la clé : on place une clé sous le pied d’un jeune qui la reconnaît de suite alors que la personne âgée aura de la difficulté. La pratique de la CDJL (Canne Défense Jacques Levinet) constitue une véritable rééducation des troubles de l’équilibre par les déplacements incessants sur les quatre points cardinaux, améliorant ainsi une meilleure perception spatio temporelle et, par induction, un regain d’équilibre et de proprioception.
2.Lutte contre l’enraidissement
Vieillir est dans la majorité des cas synonyme de s’enraidir. La pratique des différentes ripostes CDJL (horizontales, verticales, diagonales, tournoyantes, hélice etc.) constitue une véritable rééducation fonctionnelle avec assouplissements des structures musculaires des épaules, des poignets et du rachis lombaire. La canne forme joue ici un rôle majeur de souplesse articulaire.
3.Lutte contre les tremblements
La répétition inlassable du geste technique CDJL améliore la précision. L’exécution de la technique s’effectue alors en une seule action, sans aucune hésitation, diminuant d’autant tout tremblement existant ou précoce
4.Lutte contre le vieillissement cérébelleux
Les enchaînements de la CDJL (parade, riposte, clés) préserve le rythme et l’harmonie du mouvement qui aurait tendance à se détériorer avec l’âge, si l’on s’en tient aux seuls gestes essentiels de la vie de tous les jours.
5.Amélioration de la mémoire cénesthésique
L’apprentissage et la connaissance des différentes étapes de la progression, ainsi que de la terminologie de la CDJL, qui trouvent leur mise à l’épreuve dans chaque examen de grade, sont autant de facteurs incitatifs qui améliorent la mémoire.
6.Amélioration de la socialisation
Retrouver une place, participer et s’intégrer dans une structure sportive, par la pratique de la CDJL, constitue autant de paliers de socialisation pour une personne âgée qui ne se sent pas déconnectée par rapport aux plus jeunes. Au delà du lien humain, c’est le respect de la personne en tant que telle (âgée ou pas) qui est appréciée dans nos clubs et au sein de notre pratique.
7 – Sport pour tous
Les qualités anti stress de la CDJL, face au climat d’insécurité de notre siècle, constituent également un atout non négligeable de la confiance retrouvée. Le sport à la portée de tous, à travers une discipline sportive, à la fois ludique et sécurisante, pour le bien être moral et mental. Un vaste programme, pourrait on croire, mais les résultats sont toujours au rendez vous au-delà des dispositions de chacun, même des personnes les plus âgées.
8 – Motivation et plaisir
Jeunes et moins jeunes, hommes et femmes de tout âge, sportifs ou pas, toutes et tous trouvent dans la pratique de la CDJL un remède à l’ennui de la vie de tous les jours. Si la peur de l’agression et la recherche des moyens de la contrarier constituent les principales motivations de départ, au fur et à mesure des entraînements, la CDJL devient un instrument familier qui accompagne bien souvent, les uns et les autres, dans les actes ludiques de la vie quotidienne, comme la marche et la distraction.
Académie Jacques LEVINET
Renseignements : 04.67.07.50.44
Cet article a été publié par la Rédaction le
BONJOUR PEUT ON PRATIQUER CETTE DISCIPLINE A MARSEILLE MERCI