À compter du 29 avril prochain, la ministre chargée du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, donne le coup d’envoi à une initiative ambitieuse en faveur des salariés expérimentés. Objectif : lutter contre les discriminations liées à l’âge et encourager l’emploi des plus de 50 ans, dans un contexte démographique exigeant et encore marqué par un retard français par rapport à ses voisins européens.

- Lancement d’une initiative national pour l’emploi des salariés de plus de 50 ans
- Une grande conférence “Emploi des 50+” aura lieu le 29 avril 2025
- Une campagne de communication majeure pour changer le regard sur l’âge
- Des actions locales et une mobilisation des acteurs économiques seront organisées dans toutes les régions
- La traduction législative de l’ANI pour renforcer l’employabilité des seniors
Valorisation des salariés expérimentés : Une réponse à un enjeu majeur de société
En France, seuls 35 % des 60-64 ans sont en emploi, contre 61 % en Allemagne. Une réalité inquiétante qui ne s’explique pas seulement par des raisons économiques ou structurelles, mais également par une perception sociale persistante et discriminatoire envers l’âge. L’âge constitue aujourd’hui, selon le Défenseur des droits, la première cause de discrimination en entreprise.

Il y a une place pour tous dans le monde du travail ; les plus de 50 ans sont avant tout des salariés expérimentés très fiables, dont la société et nos entreprises ont besoin.
Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi
La ministre alerte sur un “immense gâchis” humain, économique et social, alors que les entreprises comme les finances publiques se privent de ressources essentielles.

Une initiative structurée en quatre axes en faveur des salariés expérimentés
Pour répondre à cette urgence sociale, le gouvernement lance un plan d’action décliné en quatre volets concrets.
1. Une grande conférence nationale le 29 avril
Organisée au ministère du Travail en partenariat avec l’ANDRH, la communauté “Les entreprises s’engagent”, le Club Landoy et AEF info, la conférence “Emploi des 50+ : le passage à l’action” marquera le lancement officiel de cette mobilisation.
Au programme : intervention d’experts, panels de DRH de grandes entreprises (Safran, Schneider Electric, AXA…), focus sur les femmes de plus de 50 ans, débats sur la formation, la mobilité professionnelle ou encore la prévention de l’usure au travail.
Deux enquêtes inédites y seront dévoilées, dont l’une menée avec IPSOS sur la perception des plus de 50 ans dans l’emploi.
La journée se clôturera par la signature de la “Charte 50+”, déjà initiée en 2022 par le Club Landoy et le groupe L’Oréal, par une centaine de nouvelles organisations. Cette charte encourage des politiques RH inclusives et adaptées aux trajectoires des travailleurs expérimentés.

2. Une campagne de communication nationale
Prévue entre mai et juin, une campagne médiatique multicanal (presse, digital, audio et TV) visera à faire évoluer les mentalités en valorisant les compétences, la fiabilité et la motivation des salariés expérimentés. Un site internet dédié accompagnera l’initiative, rassemblant témoignages, bonnes pratiques et outils pour les demandeurs d’emploi comme pour les recruteurs.
3. Des actions locales dans toutes les régions en faveur des salariés expérimentés
Sous l’impulsion du ministère, un réseau d’acteurs clés (ANDRH, MEDEF, CPME, U2P, APEC, France Travail, préfectures, etc.) mettra en oeuvre des ateliers, rencontres et événements locaux sur des thèmes comme la formation continue, l’intergénérationnel, ou l’adaptation des horaires de travail. Ces échanges nourriront une restitution nationale à l’occasion de l’université de l’ANDRH, les 26 et 27 juin à Vannes, en présence de la ministre.
4. Une traduction législative des accords interprofessionnels
En juin, le Parlement examinera la transposition de l’Accord national interprofessionnel (ANI) signé en novembre 2024, visant à renforcer l’employabilité des seniors. Parmi les mesures phares :
- Création d’un “contrat de valorisation de l’expérience”, un CDI dédié aux demandeurs d’emploi de plus de 60 ans, offrant de la visibilité sur la fin de carrière
- Abaissement de l’âge de la retraite progressive de 62 à 60 ans
- Entretien de mi-carrière enrichi, incluant désormais un volet compétences
- Facilitation de la mise en retraite, notamment par la suppression de cotisations spécifiques

Un message clair : changer de regard sur l’âge
À travers ce plan d’action, le gouvernement entend promouvoir une image renouvelée des seniors dans l’emploi, comme le rappelle Astrid Panosyan-Bouvet : “améliorer l’employabilité des seniors est une priorité, en mobilisant les entreprises et en impliquant l’ensemble des acteurs de l’emploi”.
Alors que la natalité diminue et que la durée de vie en bonne santé augmente, cette mobilisation collective apparaît comme un levier incontournable pour adapter le marché du travail aux réalités démographiques actuelles. En valorisant les parcours des plus de 50 ans, le gouvernement espère impulser un changement profond dans les pratiques de recrutement et de gestion des ressources humaines.
Cet article a été publié par la Rédaction le
Le sujet de l’emploi des seniors est un sujet que nous portons depuis 17 ans au sein de seniorsavotreservice.com et nous sommes ravis que le gouvernement se mobilise pour favoriser l’emploi des seniors et casser les préjugés discriminants à l’encontre des + de 50 ans.