Robotique : la Chine, nouveau leader mondial ?

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Le China International Robot Show (CIROS) s’est déroulé ce mois de juillet à Shanghai; l’occasion de faire le point sur la place dominante de la Chine sur le marché de la robotique, ainsi que son importance dans le développement de la Silver économie. 

Robotique ChineFace au vieillissement de sa population, la Chine mise sur la robotique

Au cours des dernières décennies, la Chine a su s’imposer comme superpuissance ; il y a trente ans, elle affichait un PIB de 300 milliards de dollars ; en 2015, il était passé à 10 866 milliards de dollars (source : Banque Mondiale). Elle mise notamment sur la robotique, un des axes majeures de développement de la Silver économie identifiés dans le contrat de filière.Robots industriels Chine

Et pour cause : suite à la politique de l’enfant unique, restée en vigueur près d’une quarantaine d’années, le pays doit faire face à un vieillissement accéléré de sa population :  les seniors représentent désormais 15.5% de la population chinoise. Vient s’y ajouter l’augmentation des salaires : dans la région de Shanghai, ceux-ci ont plus que doublé en l’espace de sept ans. Ces deux facteurs réduisent le vivier de recrutement des employeurs, qui cherchent désormais à combler cet écart en misant sur la robotique.

Lire le dossier : Robotique et Silver économie : un atout pour mieux vieillir ?

On compte aujourd’hui en Chine 800 entreprises spécialisées dans la robotique, et une quarantaine de « parcs industriels robotiques » sont en construction. Plus de vingt régions ont d’ores et déjà classé la robotique comme une priorité dans leurs objectifs de développement, dont la province de Guangdong : celle-ci a investi 154 millions de dollars dans un plan à trois ans visant à remanier ses industries manufacturières afin de faire la part belle à la robotique. La ville de Luoyang a, quant à elle, signé un accord avec KUKA Robotics afin de moderniser son équipement industriel automatisé.

En matière de développement, la Chine se heurte à deux obstacles : le manque de composants essentiels à la production de robots (des capteurs, par exemple), et l’absence de système de certifications à même de garantir la qualité de ses productions. Pour poursuivre son développement, elle doit donc miser sur des partenariats avec des laboratoires de recherche et des entreprises étrangères, notamment les start-ups, qui représentent, dans le climat actuel, les principaux leviers d’innovation, comme en témoigne la création du label French Tech, qui vise à fédérer et financer les jeunes entreprises actrices de l’innovation de main.

Les robots, prochain palier de développement des services à la personne en Chine ?

On peut identifier trois axes différents de développement pour les entreprises chinoises de robotique :Robotique - robot d'assistance - SOM

  • Le Smart manufacturing, ou production intelligente : il s’agit de l’automatisation de la production industrielle par l’utilisation de robots. Elle connait une croissance exponentielle.
  • Le Green manufacturing : l’emploi de techniques de production respectueuses de l’environnement.
  • Le Service manufacturing : l’automatisation des services à la personne.

Si la Chine se concentre aujourd’hui principalement sur la phase industrielle du développement de la robotique, le « service manufacturing » est promis à un bel avenir : en effet, depuis 2010, la part des services dans le PIB chinois augmente régulièrement, jusqu’à atteindre 50,5 % en 2015, contre 40,5% seulement pour l’industrie.

Les nouvelles technologies ont du reste un grand rôle à jouer dans l’adaptation de la société chinoise au vieillissement : on pourrait mentionner notamment l’importance grandissante du « big data », comme dans le cas de la carte connectée proposée aux seniors à Beijing. La fonction primordiale de cette carte, outre qu’elle permet aux seniors d’accéder gratuitement à de nombreux services, est de récolter des données qui permettront aux autorités de mettre en place les infrastructures et services nécessaires à la prise en charge de la perte de mobilité, entre autres.

La robotique est elle aussi destinée à jouer un grand rôle dans cette transformation ; elle représente en effet une opportunité de développer les services à la personne, un pan phare de la prise en charge de la dépendance. On citera l’exemple du Japon, qui mise sur la création de robots-infirmiers pour permettre à ses citoyens de rester le plus longtemps possible à leur domicile tout en réduisant les coûts de la prise en charge.

Vidéo : « Le marché robotique de la Chine occupe le devant de la scène »


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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