Engagé de longue date pour la revalorisation des métiers du social et médico-social, le Groupe SOS a, dès le début de la crise liée au Covid-19, participé aux consultations du Ségur de la Santé, puis de la mission Laforcade et prochainement aux discussions de la Conférence des métiers, à la fois en son nom et aux côtés des fédérations du secteur privé non lucratif. Si des avancées ont pu être obtenues, de nombreux métiers du social et du médico-social demeurent exclus de ces valorisations, et le Groupe SOS poursuit sa mobilisation.
Le Groupe SOS, impliqué dans les discussions du Ségur de la Santé, de la mission Laforcade et de la Conférence des métiers
Dès le printemps 2020, au début des négociations du Ségur de la Santé, le Groupe SOS a alerté sur les dangers d’une inégalité de traitement entre les professionnels du social, du médico-social et du sanitaire, et entre les secteurs public, privé lucratif et privé non-lucratif auprès de nos organisations représentatives du secteur privé non-lucratif – notamment la FEHAP et Nexem.
D’autre part, le Groupe SOS avait remis, en juin 2020, à Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, 8 propositions pour un système de santé plus innovant, plus opérant et plus à l’écoute de ses professionnels, des usagers et des territoires, et pour la revalorisation des salaires et des possibilités de carrière des métiers du sanitaire. En effet, ce sont 241 000 professionnel.le.s du secteur associatif qui sont concernés, dont 19 000 pour le secteur des seniors, 85 000 pour celui des personnes en situation de handicap, 72 000 dans le secteur de la protection de l’enfance, et 32 000 dans le secteur de l’insertion et de la lutte contre les exclusions.
Des propositions concrètes à l’approche de la Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social
Si le Groupe SOS salue les récentes annonces sur l’extension des revalorisations salariales accordées lors du Ségur de la Santé aux professionnel.le.s du secteur du handicap (20.000 soignant.e.s supplémentaires sont concerné.e.s, répondant ainsi aux demandes des organisations), qui témoignent d’une prise de conscience des pouvoirs publics sur la réalité de terrain du secteur social et médico-social, le Groupe SOS sera attentif à la Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social qui doit se tenir d’ici le 15 janvier 2022.
Le Groupe SOS prendra toute sa part à cette conférence, en fournissant des propositions pour réaffirmer son engagement et renforcer l’attractivité de métiers malheureusement peu valorisés. La situation sanitaire engendre des différences de traitement entre secteurs public et privé non lucratif, et des fragilités au sein des métiers du social et médico-social du secteur privé non-lucratif, qui n’a jamais eu autant besoin de soutien et de solutions concrètes. La question du financement des actions retenues représentera un point crucial de cette conférence.
- Le Groupe SOS a déjà soulevé lors de ses différents plaidoyers, la nécessité de revaloriser les métiers de ces secteurs. Parmi les propositions : Protection de la jeunesse : la revalorisation de l’ensemble des professionnel.le.s qui interviennent auprès des enfants protégés, tant du point de vue de la formation des non-diplômé·e·s que des conditions salariales. En effet, ces métiers connaissent une désaffection préoccupante dans le secteur public comme dans le secteur associatif habilité. Au-delà des exigences de terrain de ces métiers, les conditions salariales et le manque de valorisation sont en cause. Il faut engager, aux côtés des autorités de contrôle, de financement et les fédérations associatives et d’employeurs, une réflexion sur l’attractivité des métiers de l’internat, notamment au regard des conditions salariales.
- Petite enfance : L’amélioration des connaissances et des compétences, tout au long de la carrière, à hauteur de l’investissement des professionnel.les, est indispensable. Il y a là un véritable enjeu de formation et de recrutement. Par ailleurs, ces métiers proposent peu d’opportunités d’évolution, avec une faible rémunération.
Celles et ceux entamant une carrière sans qualification doivent pouvoir valider leurs compétences, bénéficier de formations diplômantes et de salaires revus à la hausse. - Handicap : Les métiers autour du handicap font face à un risque de désaffection préoccupant. Si des avancées ont été obtenues pour les équipes soignantes des structures handicap, les métiers éducatifs n’ont pas été revalorisés. Ces métiers, exigeants, requièrent de réelles compétences et sont exposés à de la pénibilité. Pourtant, leur salaire n’est pas à la hauteur du travail pluridisciplinaire qu’effectuent les équipes. Il est nécessaire d’agir sur plusieurs volets dont un travail autour de la spécialisation de ces métiers. En proposant des formations diplômantes et ainsi devenir expert.e. de domaines comme l’autisme, l’accompagnement en fin de vie ou encore l’animation, il serait envisageable de créer des échelons de carrière, qui, associés à une revalorisation salariale, participerait à améliorer les conditions d’exercice et l’intérêt de ces métiers.
- Lutte contre les exclusions et les inégalités sociales : Les dispositifs et activités évoluent rapidement, les besoins sociaux augmentent et se complexifient, dans un contexte de diminution des moyens : la tension pour les professionnels du social est vive et la revalorisation s’impose au regard de l’investissement attendu, des compétences nécessaires et de la polyvalence indispensable. Il y a là un véritable enjeu d’attractivité ainsi que de fidélisation, favorisant la montée en compétence. Par ailleurs, ces métiers nécessitent des formations initiales rénovées pour faire face aux nouveaux enjeux de l’exclusion, et face à la pluralité des difficultés de ces publics : n’oublions pas de revaloriser ces métiers consacrés aux personnes les plus fragiles, eux qui œuvrent chaque jour pour que notre pays ne laisse personne au bord du chemin.
- L’instauration d’une convention collective unique, avec la fusion de la convention 66 (Convention collective nationale de travail des établissements et services pour personnes inadaptées et handicapées du 15 mars 1966) et la convention 51 (Convention collective nationale des établissements privés d’hospitalisation, de soins, de cure et de garde à but non lucratif du 31 octobre 1951), permettant un traitement équivalent de métiers communs. La future convention, issue de la fusion, devra faire évoluer les grilles de rémunération ainsi que les classifications, afin de valoriser les compétences, au-delà du diplôme. L’instauration d’une convention collective unique prenant du temps, les conventions 66 et 51 devront, d’ici là, évoluer impérativement.
Le Groupe SOS, employeur majeur des métiers du social et médico-social du secteur privé non-lucratif, assure ses équipes de sa mobilisation et de sa résolution pour les revalorisations de ces métiers de fort engagement, indispensables pour soigner, protéger, éduquer, accompagner… celles et ceux qui en ont besoin, et contribuer ainsi au ciment de notre société.
Cet article a été publié par la Rédaction le