Retrait du permis de conduire des personnes âgées : « Dénonciation », le mot est lancé

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La question du retrait du permis de conduire des personnes âgées soulève de vifs débats, notamment autour de la procédure de signalement d’un proche jugé inapte à conduire. Bien que cette mesure, lancée fin 2024, vise à améliorer la sécurité routière, elle soulève des inquiétudes quant aux risques d’abus et à la responsabilité des proches.

Retrait du permis de conduire : comment aborder le sujet avec un proche?

Aborder la question de l’arrêt ou de l’adaptation de la conduite chez un senior peut être délicat, explique Sylvie Bonin-Guillaume, professeure de gériatrie à l’APHM. Selon elle, il n’existe pas de « recette magique« . Brandir la menace d’une interdiction pure et simple de conduire est souvent contre-productif, car cela peut inciter le senior à vouloir prouver qu’il est encore capable, même si ce n’est plus le cas.

De plus, la stigmatisation liée à l’âge peut aggraver ce phénomène. Bonin-Guillaume souligne que, dans la majorité des cas, les personnes âgées réalisent d’elles-mêmes leurs limitations et cessent spontanément de conduire lorsqu’elles se sentent en danger.

Conduite et mobilité des personnes âgées

La gériatre recommande d’aborder le sujet sous l’angle du confort plutôt que de la contrainte.

Il faut poser des questions simples, comme : te sentirais-tu à l’aise à l’idée de faire un Paris-Marseille ? Ou de traverser un carrefour compliqué ?

Ces interrogations aident à faire prendre conscience des limites personnelles et à cibler les situations à éviter. L’objectif n’est pas nécessairement d’arrêter totalement de conduire, mais plutôt d’adopter une conduite adaptée : privilégier les trajets courts, de jour, et sur des routes familières. Cette approche respectueuse permet aux seniors de conserver leur autonomie tout en assurant leur sécurité et celle des autres.

Signaler un proche inapte à conduire : Une mesure récemment lancée

Face à l’augmentation des accidents liés à l’âge et aux problèmes de santé, des mesures récentes ont été mises en place fin 2024 pour permettre à chacun de signaler un proche jugé inapte à conduire. Cependant, cette démarche soulève plusieurs interrogations, notamment sur les abus potentiels et la responsabilité des proches dans le signalement.

©️ santé & sécurité routière
©️Santé & Sécurité Routière

La démarche pour signaler une inaptitude à la conduite

Depuis quelques années, il est désormais possible de signaler un proche inapte à conduire en France, une procédure facilitée par la préfecture. Selon la Sécurité Routière, le signalement peut être effectué par tout citoyen s’il estime qu’une personne présente un risque pour la sécurité routière. Ce signalement s’applique à toute personne qu’un proche, un médecin ou même un agent de la force publique juge inapte à la conduite en raison de son état de santé, de son âge ou de sa condition physique.

À noter que les frais de l’examen médical déclenché par le signalement s’élèvent à 36 euros, et sont à la charge du dénoncé, sans prise en charge possible par la sécurité sociale.

Télécharger l’infographie de la Sécurité Routière

La procédure de signalement peut être réalisée par courrier ou par mail au préfét du département dans lequel réside le proche à signaler. Il faut fournir les informations précises sur l’identité de la personne concernée et les raisons du signalement. Une fois le signalement effectué, le préfet dispose d’un délai pour faire examiner le dossier médical de la personne et décider des suites à donner.

Plus d’information sur le site de la Sécurité Routière


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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