En attendant la 9ème édition de SilverNight, les Trophées SilverEco 2017, nous vous proposons de revenir sur les lauréats de la précédente édition.
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En 2016, Responsage recevait le prix SilverEco de la meilleure démarche RH-RSE ; la rédaction de SilverEco.fr est allée à la rencontre de Joël Riou, Président de la société, afin de revenir sur son expérience
SilverEco.fr : Quelle initiative avez-vous défendu à l’occasion des Trophées SilverEco 2016 ?
Joël Riou : Responsage est une société qui existe maintenant depuis 3 ans ; elle arrive à maturité sur son marché. Nous accompagnons les aidants salariés de personnes âgées en perte d’autonomie. Il s’agit d’un service d’information, d’orientation et de conseil financé par les employeurs, les entreprises et les collectivités, et utilisé par les salariés de manière illimitée et en fonction des problèmes qu’ils rencontrent avec leurs proches.
Aujourd’hui, 25 sociétés font appel à nos services. Ce sont principalement de grandes entreprises : nous avons voulu concentrer notre effort commercial sur les sociétés avec un volume important de salariés, de manière à atteindre rapidement un équilibre économique.
Combien d’aidants suivez-vous ?
Aujourd’hui, à peu près 1 500 personnes nous ont contactés pour des sujets qui touchent tout le spectre de l’accompagnement de personnes en perte d’autonomie.
Comment se passe le suivi ? Est-il ponctuel ou bien au contraire les suivez-vous sur le long terme?
Les deux. Les gens qui nous appellent sont généralement assez désemparés par rapport à la gestion d’une situation de crise. Un quart de ces personnes nous rappellent parce que la perte d’autonomie est un parcours, ce n’est pas seulement un moment de vie donné. C’est toute une étape de vie qu’il faut gérer : nous avons donc su créer des relations de confiance avec les gens qui nous sollicitent pour savoir comment continuer de gérer et d’assumer leur rôle d’aidants auprès de leurs proches.
De manière générale, pensez-vous que les salariés en situation d’aidants sont conscients de leur statut d’aidants ?
Oui et non. Pourquoi ? Tout d’abord, parce que ceux qui nous appellent n’aident pas formellement une personne. En revanche, tous ont une charge psychologique et émotionnelle forte par rapport à une personne dont ils sont proches. Souvent, les gens qui nous appellent sont éloignés de la personne aidée et cherchent des solutions pour lui donner un cadre de vie acceptable. Nous ne sommes donc pas forcément dans le cadre de l’aidant, mais il s’agit de personnes qui prennent soin de quelqu’un qui fait partie de leur environnement familial.
Nous leur apportons des réponses pour une prise en charge adéquate de leurs proches, sachant que leur investissement est à la fois émotionnel et temporel ; ils passent généralement du temps à trouver des informations, et parfois des aides financières.
Pensez-vous qu’aujourd’hui, on parle assez des problématiques liées aux aidants salariés ?
Aujourd’hui, il y a une prise de conscience autour du problème des aidants familiaux, et notamment des aidants salariés. Démographiquement, les choses vont se mettre en place, notamment dans les entreprises, car elles sont conscientes de ces enjeux. Responsage existe depuis trois ans, mais nous n’avons vraiment commencé à commercialiser que début 2014, et il s’agit d’un processus de commercialisation long. Le fait que nous ayons réussi à avoir, dès le début, de grandes entreprises comme clients révèle qu’il s’agit d’un sujet déjà important dans ces structures.
L’élément déclencheur pourrait être le même que dans le cas du handicap, lorsque les entreprises ont été contraintes de consacrer 6% de leur masse salariale à l’emploi de salariés en situation de handicap. Je pense que le même processus pourrait s’appliquer aux salariés aidants, avec une obligation réglementaire qui rejoint une réalité, une problématique d’entreprise. Cela ne veut pas dire qu’on va imposer aux entreprises de nouveaux budgets contraints mais on peut imaginer qu’une partie du budget alloué aux 6% de la masse salariale dédiée au handicap soit utilisée pour les salariés aidants, qui assument une charge très lourde.
Qu’est-ce que ce Trophée a pu représenter pour vous ?
De manière très concrète, il s’agit d’une grande satisfaction pour toute l’équipe. C’est une reconnaissance du travail effectué de la part de nos pairs : ce sont des acteurs de la Silver économie qui ont jugé et évalué les projets. C’est également une manière de nous adresser à nos clients, nos prospects et nos partenaires, de leur dire : « Vous êtes associés à une démarche qui a remporté un titre, une reconnaissance sectorielle. » C’est toujours valorisant, et nous avons reçu des félicitations de clients et de partenaires.
Qu’avez-vous retenu de la soirée ?
J’en ai retenu un vrai dynamisme de la filière, je trouve que c’est quand même très satisfaisant, d’autant qu’on aborde des sujets qui ne sont pas forcément très « sexy » et très mobilisateurs. Cela montre qu’il y a une véritable dynamique qui s’est mise en place et qui ne demande qu’à se concrétiser. Je pense que nous faisons partie des acteurs qui peuvent aussi largement favoriser la diffusion de l’innovation et de l’information touchant au grand-âge, au vieillissement et à la perte d’autonomie.
Des conseils aux candidats des prochaines éditions ?
Des conseils ? Je crois déjà qu’il faut venir sans a priori ou appréhension, tout d’abord parce que les Trophées SilverEco ciblent de nombreux domaines, le spectre est très large. Toute idée est respectable, et toute tentative de création, toute création est respectable. Je pense aussi qu’il est très important de pouvoir être évalué, cela permet d’avoir un retour, même très rapide.
Silver Night, c’est aussi l’occasion de pouvoir rencontrer ses pairs et faire partie de la dynamique de filière Silver économie.
Cet article a été publié par la Rédaction le