Retour sur la controverse du record mondial de longévité détenu par la Française Jeanne Calment

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Des chercheurs russes remettent en question le record mondial de longévité détenu par la Française Jeanne Calment, décédée à 122 ans et 164 jours. De quoi s’agit-il? SilverEco revient sur la controverse.

Publié le 10 décembre dernier sur la plateforme Medium, l’article « J’Accuse…! Why Jeanne Calment’s 122-year old longevity record may be fake »* continue d’alimenter les plus vives réactions sur les réseaux sociaux.

L’auteur de l’article, Yuri Deigin, PDG d’une start up dont l’activité consiste à développer une thérapie génique anti-vieillissement dit s’être inspiré des recherches menées par deux compatriotes : le mathématicien russe Nikolai Zak et la gérontologue Valery Novoselov pour défendre sa thèse selon laquelle le record de longévité reposerait sur une supercherie. D’après lui, Yvonne, fille de « la doyenne de l’humanité » aurait usurpé l’identité de sa mère.

* »J’accuse…! Pourquoi le record de longévité de Jeanne Calment pourrait être faux ».

Une thèse qui reste à démontrer

Jeanne Calment en 1895 à l’âge de 20 ans.

A l’appui de cette thèse, des arguments décrié par une partie de la communauté scientifique, à commencer par les deux gérontologues français, Jean-Marie Robine et Michel Allard qui avaient co-validé l’âge de Jeanne Calment pour le Livre Guinness des records. Les deux scientifiques ont ainsi répondu aux chercheurs russes pour nuancer et parfois réfuter certains de leurs arguments.

Pour Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), la méthode utilisée pour évaluer l’âge de Jeanne Calment est scientifiquement indiscutable. « On dispose d’énormément de documents portant sur ce que Jeanne Calment a fait tout au long de sa vie. Son cas est considéré comme le summum en matière d’investigation pour prouver l’âge de quelqu’un. Quand elle a eu 117 ans, on a mis en place un dispositif pour valider scientifiquement son âge. Cela nous a pris deux ans de travail. », explique Jean-Marie Robine.

De son côté, Michel Allard, ne rejette pas l’hypothèse avancée par les chercheurs russes. Il reconnait même avoir envisagé, en bon scientifique, l’éventualité d’une usurpation d’identité de la mère par la fille lors de l’enquête visant à établir l’âge effectif de Jeanne Calment. Pour autant, il considère que dans l’état actuel des connaissances, aucun élément ne permet aujourd’hui de confirmer ladite hypothèse : « Les auteurs russes n’apportent aucune preuve tangible. Ils montrent juste que c’est possible. Leur démonstration n’a pas changé ma conviction que la personne que j’ai rencontré est bien Jeanne Calment, née en 1875. ». 

Faut-il exhumer le corps de Jeanne Calment ?

Pour Martine, petite-petite-cousine de Jeanne Calment, la question est hors de propos, voire offensante pour la famille et la descendance de Jeanne et Yvonne Calment. « Je n’ai jamais entendu parler de ce genre de choses dans la famille. Ça ne nous est jamais, jamais venu à l’esprit. » Et la sexagénaire de poursuivre : « On n’embête pas les gens comme ça, il faut laisser les gens tranquilles quand ils sont enterrés. ».


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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