Hier, lundi 9 décembre, Jean-Paul Delevoye, Haut-Commissaire aux Retraites et Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé ont réuni les organisations patronales et syndicales représentatives afin de présenter les conclusions de la concertation relative à la mise en place d’un système universel de retraite.
Près de 50 réunions et deux échanges thématiques avec les organisations patronales et syndicales et une rencontre avec la CGT-FO ont eu lieu lors de cette concertation. Pour rappel, la concertation portait sur quatre thèmes :
- les mécanismes de solidarité
- les conditions d’ouverture des droits
- les conditions d’équilibre en 2025 et les modalités de pilotage et de gouvernance du futur système
- les modalités de transition des 42 régimes et les garanties à offrir aux personnes en place
Une consultation variée des professions
Si la concertation se poursuivra encore jusqu’en début d’année prochaine, ce sont près de 130 réunions avec les différentes professions et les ministres en charge qui ont déjà eu lieu. Les Français ont quant à eux aussi été sollicités notamment au travers d’une plateforme numérique ayant recueilli 250 000 visiteurs et plus de 60 000 contributions et par le biais de près de 200 débats et ateliers dont certains en présence du Premier Ministre et du Président de la République.
Un certain consensus autour du système universel
Au regard des résultats de la consultation en ligne et des ateliers, 58% des participants se déclarent en faveur d’un système de retraite universel pour remplacer les 42 systèmes existants et une importante demande d’équité et de solidarité est constatée. Cependant, les avis s’avèrent plus diversifiés au niveau de la mise en oeuvre de la réforme, aussi bien en ce qui concerne les premières générations concernées que les modalités de départ en retraite. Une certaine attention est aussi portée par les Français sur la valeur du point et sur les garanties relatives à son évolution.
Remédier aux limites en conservant son ADN
Je retiens de ces centaines d’heures de discussions et d’échanges une forte volonté des Français de remédier aux limites du système actuel tout en conservant son ADN. Déclare Jean-Paul Delevoye
Si certaines organisations se déclarent favorables à un système de retraite universel, la concertation leur a permis d’exposer leurs questions, revendications et inquiétudes relatives à ce système. Un consensus pour la conservation d’un système en répartition avec une importante notion de solidarité et une prise en compte de la diversité des parcours a notamment été mis en valeur tout comme l’importante convergence d’opinions relative à une évolution des droits familiaux plus axée sur les pensions des femmes pour contribuer à la réduction des inégalités entre les genres.
Deux fortes demandes de garantie ont été exprimées :
- Une garantie des droits constitués avant la réforme
- Une garantie de la valeur du point après la réforme qui doit être inscrite dans la loi afin d’avoir la certitude que cette valeur ne puisse pas diminuer
Tout comme dans les résultats de la consultation citoyenne, l’opinion des partenaires sociaux est elle aussi très diversifiée en ce qui concerne l’entrée en vigueur de ce nouveau système. Si les organisations syndicales et patronales s’accordent sur la simplification des transitions entre emploi et retraite et sur le développement d’une politique ambitieuse en faveur de l’emploi des seniors, les opinions des deux partis s’opposent quant à la prise en compte de l’allongement de l’espérance de vie dans la durée travaillée et des actions à mener pour assurer l’équilibre du système en 2025. Tous les partenaires sociaux espèrent cependant pouvoir jouer un rôle important dans ce nouveau système.
Ces conclusions ont été remises au Premier Ministre Edouard Philippe qui présentera demain l’intégralité du projet « pour la construction du système universel de retraite » et apportera les précisions nécessaires.
Cet article a été publié par la Rédaction le