Le 13 juillet 2011, André TRILLARD, sénateur de Loire-Atlantique, a remis à la demande de Nicolas SARKOZY un rapport portant sur la prévention de la dépendance des personnes âgées. Cette étude a été l’occasion d’aller à la rencontre d’une cinquantaine d’acteurs du secteur gériatrique et gérontologique (élus, professionnels et animateurs) de Paris et sa région, Toulouse, Nantes et Nice. Dans le cadre du rapport, l’ASIPAG et Gérontechnologie.net ont notamment été audités sur la partie relatives aux technologies pour l’autonomie.
Prévention de la dépendance en France : contexte et enjeux
En 2010, les politiques mises en place pour la prévention de la dépendance en France représentaient environ 10,5 millions d’euros de dépenses (7 % du total des dépenses de santé). Ce chiffre relativement bas s’explique par un système de soins basé aujourd’hui davantage sur le traitement que sur la prévention. On estime pourtant qu’en 2060, une personne sur trois sera âgée de plus de 60 ans, ce qui fait du « bien vieillir » un enjeu considérable des années à venir. Prolonger l’espérance de vie sans incapacité, et ce de trois ans, tel est le souhait exprimé dans ce rapport par M. Trillard. Rappelons qu’en 2008, elle était de 64,2 ans pour les femmes et 62,4 ans pour les hommes.
Propositions pour une meilleure prévention de la dépendance
Le rapport Trillard met aussi bien l’accent sur la prévention physique et médicale que sur la prévention sociale. Sur le plan physique, la lutte contre l’alcoolisme et le tabagisme, deux formes d’addiction dangereuses, ainsi que celle contre l’obésité, s’imposent comme des priorités, tout comme le dépistage des pathologies chroniques comme le diabète et l’hypertension artérielle.
Le rapport Trillard comprend quatre parties soulignant les grands axes servant de base de travail à la prévention de la dépendance des personnes âgées :
- faire l’état des lieux des populations à risque ;
- recenser les facteurs pouvant conduire à la perte d’autonomie (maladies liées à l’âge, inactivité, fragilité, maladie d’Alzheimer) ;
- définir les clés d’un vieillissement réussi (prévention de la dépendance, amélioration du style de vie, activité physique régulière, consolidation du rôle du médecin dans sa mission de prévention de la dépendance) ;
- encourager le maintien dans le milieu ordinaire (importance des aidants familiaux et professionnels, adaptation du logement et de l’environnement urbain, développement des modes de déplacement, apport des nouvelles technologies : domotique, robotique, gérontechnologies, …).
Viennent ensuite les recommandations, au nombre de dix. Toutes traduisent une volonté manifeste d’encourager la prévention dès le plus jaune âge, le favoriser le maintien des fonctions cognitives des personnes âgées et de développer le traitement des pathologies liées au grand âge :
- fixer pour la France l’objectif ambitieux d’un gain de 3 ans d’espérance de vie supplémentaire en bonne santé pour nos aînés à l’horizon 2025, un objectif qui ne peut être atteint que grâce à une prévention à tous les âges ;
- promouvoir l’activité des seniors pour prévenir la dépendance, et préserver dans le même temps leurs fonctions cognitives des risques associés au vieillissement et à l’inactivité ;
- lancer une campagne nationale en faveur du bien vieillir et faire la promotion d’un vieillissement « à haut niveau de fonctions » afin d’encourager les Français à adopter une démarche préventive le plus tôt possible ;
- labelliser les entreprises qui mettent en place des programmes de prévention et d’éducation en santé ;
- cibler et organiser des consultations en prévention vers les populations les plus vulnérables et les plus fragiles, tout en assurant un suivi régulier ;
- aider les aidants en s’appuyant sur les professionnels de l’aide à domicile et en développant un suivi préventif individuel ;
- encourager et développer la recherche clinique et appliquée dans le domaine de la gériatrie en rendant prioritaires le développement de la recherche fondamentale dans les domaines du vieillissement des pathologies du grand âge, et de l’économie de la santé ;
- lutter efficacement contre les dépendances évitables et iatrogènes survenues lors d’un séjour à l’hôpital
- engager des mesures incitatives au plan national et local en faveur du sport et de l’activité physique des seniors en partenariat avec les fédérations sportives ;
- produire dans les prochaines années, tant en accession à la propriété que dans le secteur libre locatif ou dans le secteur social, un programme ambitieux de logements adaptés.
Cet article a été publié par la Rédaction le
Il ne faut pas attendre 55 ans pour prendre soin de sa santé, pour planifier sa retraite, pour adapter sa maison, … les objectifs étant de bien vieillir et de préserver le plus longtemps possible son autonomie.
Stéphanie