Rapport Pinville : Relever le défi de l’avancée en âge – Perspectives internationales

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Cet article présente les principales conclusions de la mission menée par Martine PINVILLE. Comme celles des 3 rapports sur l’adaptation de la société au vieillissement, elles devraient enrichir les réflexions du gouvernement et, pour certaines, être intégrées au projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement de la population.

Martine PINVILLE

Dans le cadre de sa mission de « benchmarking » « visant à identifier et comparer au plan international les pratiques intéressantes et innovantes susceptibles de nourrir la réflexion sur la préparation des volets anticipation-prévention et adaptation de la société au vieillissement du projet de loi sur l’autonomie », Mme Martine Pinville s’est intéressée à trois pays – l’Espagne, la Suède et la Canada – choisis pour leurs différentes approches de la problématique du vieillissement. Des experts institutionnels, associatifs et académiques ont par ailleurs été interrogés, tout comme les conseillers sociaux des ambassades de France à l’étranger.

Il ressort d’emblée de ces analyses qu’aucun pays n’a véritablement intégré les enjeux de l’avancée en âge dans une politique globale, ce qui place la France dans une position de pionnier.

Les principales conclusions du rapport Pinville

  • Des politiques de l’âge encore trop ciblées et sectorisées

Les politiques traitant de la question de l’âge sont globalement très ciblées et sectorisées dans les pays de l’OCDE. Ainsi, elles concernent les « seniors », les « retraités » ou « les personnes âgées » et sont liées essentiellement aux domaines de la santé et des services sociaux. Or, opposer les « jeunes » aux « vieux » ne permet pas de mettre en place des mesures constructives. Cette approche discriminatoire segmente l’action publique, alors qu’il faudrait penser de manière plus globale, c’est à dire adapter la société à tous les âges. En répondant aux besoins des plus jeunes, il doit également être possible de répondre aux besoins des plus âgés, en déclinant les actions menées de manière transversale.

  • Les discriminations liées à l’âge

Emploi, logement, protection sociale, accès aux assurances et aux services bancaires sont autant de domaines dans lesquels les personnes âgées sont souvent victimes de discriminations. Ce constat soulève la question des droits des âgés, qui doivent impérativement être mieux connus et promus. Au Pays de Galles, en Irlande et au Québec, par exemple, des institutions dédiées ont été créées dans ce but. D’autres pays, à l’instar du Danemark, de la Finlande et de la Suède, ont mis en place des conseils de seniors à l’échelle locale. Notons que, dans cette optique, une convention internationale en faveur des personnes âgées est actuellement à l’étude.

  • Anticipation de l’avancée en âge

Comment anticiper au mieux l’avancée en âge ? Quatre axes d’intervention ont été identifiés par Mme Pinville :

  1. les moments de « rupture » susceptibles de fragiliser la personne, comme par exemple la cessation d’activité professionnelle ;
  2. l’accès à la prévention pour toutes les populations âgées fragiles ou vulnérables, pour lutter contre les inégalités sociales de santé ;
  3. la promotion du vieillissement actif et en bonne santé grâce à la pratique d’une activité sportive ;
  4. l’encouragement à la participation sociale des aînés (bénévolat, implication politique et citoyenne dans la vie de la cité) et la lutte contre les discriminations et la maltraitance.

La réussite de ces mesures de prévention repose sur plusieurs grands principes :

  1. La prévention doit commencer le plus tôt possible, bien avant les premiers signes annonçant la perte d’autonomie. Elle passe par l’adoption de comportements positifs sur les plans médical et social (bilans de santé, contrôles, mode de vie sain, activité physique, …).
  2. Le ciblage est essentiel, tout comme la mise en place d’un « point d’entrée » bien repéré dans le dispositif, à l’instar des guichets uniques d’accès aux droits et aux interventions sanitaires et sociales instaurés en Espagne et au Québec.
  3. Les dispositifs de prévention doivent permettre de tisser des liens intergénérationnels tout en valorisant les projets bénévoles et ceux développés à l’échelle locale.
  • Adapter la société aux besoins du plus grand nombre pour favoriser l’autonomie des personnes âgées

L’environnement dans lequel nous évoluons n’a pas été pensé pour accueillir une forte population âgée, c’est pourquoi de nombreux services restent peu accessibles à ces personnes fragiles confrontées à des difficultés de mobilité et/ou de motricité. Urbanisme, logement, technologies de l’information et de la communication, transports et infrastructures diverses ne sont pas adaptés aux besoins des personnes âgées et aux limites qu’elles rencontrent dans leur quotidien. Rendre accessibles ces biens et services est une priorité afin de favoriser le « bien vivre ensemble » pour toutes les générations, dans des conditions optimales de confort et d’autonomie. Les comparaisons établies dans le cadre de la mission Pinville permettent de dégager quatre axes stratégiques permettant d’aboutir à une société « accueillante » pour tous :

  • un habitat adapté qui favorise le maintien à domicile le plus longtemps possible ;
  • des services de proximité accessibles (commerces, services publics, lieux de socialisation et de loisirs, soins) ;
  • un espace public convivial (toilettes publiques, bancs, dispositifs facilitant la traversée de la chaussée, parcours de santé adaptés dans les parcs et jardins, etc, …) ;
  • une mobilité optimisée grâce à des réseaux de transports adaptés ou des options « hybrides », à mi-chemin entre le collectif et l’individuel, comme le proposent les Pays-Bas.

> Consulter et télécharger l’intégralité du rapport Pinville


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Cet article a été publié par la Rédaction le

1 réflexion sur “Rapport Pinville : Relever le défi de l’avancée en âge – Perspectives internationales”

  1. Bonjour,
    Des conclusions qui méritent beaucoup d’attention car nous sommes tous concernés même si l’on a pas encore atteints les 60 ans. La préparation de cette loi repose en effet sur ces rapports qui permettront de dégager des solutions quand à la prise en charge des séniors mais aussi en l’anticipant, une loi attendue parait-il pour fin 2013.

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