GPMA a demandé à l’INSTITUT FRANCAIS DES SENIORS de prendre le pouls des attentes, des ressentis et des comportements des seniors à travers un baromètre qui est réalisé tous les deux ans. La nouvelle édition de ce baromètre de 100 questions bouscule bien des idées reçues sur ceux dont on parle tant en ce moment, actifs ou retraités.
Cette étude, réalisée en janvier et février 2023 a couvert tous les grands chapitres de la vie des seniors en posant plus de 100 questions et est d’une représentativité exceptionnelle avec 1 715 répondants de plus de 50 ans.
10 tendances de fond se renforcent
- La fracture numérique disparait même chez les plus âgés
Internet est une fenêtre sur le monde et un marqueur de modernité qu’ils pratiquent 1,5 h par jour. De plus en plus souvent via leurs smartphones (9 sur 10 en ont un).
- Les seniors sont les amortisseurs économiques et affectifs des difficultés que rencontrent leurs descendants
6 sur 10 aident financièrement leurs enfants et 4 sur10 leurs petits-enfants. Ils sont plus « papy-mamy sitters » que leurs parents du fait des divorces de leurs enfants.
- Engagés auprès de leurs parents très âgés
Ils sont engagés auprès de leurs parents très âgés d’une façon qui structure la vie de celles et ceux qui ont cette charge d’aidant familial (un jeune senior sur deux) car leur présence auprès d’eux est quasi quotidienne.
- La santé est le grand sujet d’intérêt commun à tous les types de seniors
Et parce que tous ont un petit ou un gros problème de santé, ils se documentent et font quotidiennement des gestes de prévention, en particulier par l’alimentation et des exercices physiques.
- L’adaptation du logement
Cependant ils n’anticipent pas la nécessaire adaptation du logement quand on devient très âgé. La plupart souhaitent ne pas changer de lieu de vie.
- Made in France
Les seniors sont des consommateurs militants du Made in France (les 3⁄4 ont une voiture française, 11 points de plus que la moyenne des français) et du « localisme », sans doute en constatant les dégâts du chômage dans leurs familles.
- Coté écologie
Ils sont toujours motivés par le projet de laisser une planète plus propre, ils y veillent dans les gestes du quotidien mais ils n’ont cependant pas bouleversé leurs habitudes même depuis l’été caniculaire de 2022.
- L’importance du lien intergénérationnel
La Covid avait paradoxalement favorisé à travers les outils de communication digitaux dont ils sont maintenant des usagers comme les autres.
- On est vieux de plus en plus tard (sauf au travail)
À 60 ans on se sent intellectuellement 49 ans et physiquement 53. Lécart s’accroit avec l’âge : à 80 ans c’est 64 et 71 ans.
- Ils imaginent un départ à la retraite à 63 ans…
5 évolutions fortes, sous l’influence de l’actualité récente
Cette année ont été posées des questions sur l’inflation et des questions supplémentaires sur l’engagement associatif.
Les seniors s’inquiètent de l’avenir. Même si 8 sur 10 se déclarent heureux, ce chiffre a baissé depuis 2021 et la part de ceux qui se disent sereins face à l’avenir a chuté de 11 points : un senior sur deux n’est pas serein face à l’avenir.
L’inflation suscite une forte inquiétude (9 sur 10), paradoxalement moins chez les plus âgés (moins dépensiers et plus philosophes) au point que 1 sur 2 a déjà modifiéses comportements d’achat et rogné sur des dépenses, un peu plus chez les femmes. Y compris sur des loisirs considérés comme incontournables jusqu’à présent, comme le tourisme :ils ont réduit d’un quart le nombre et leurs dépenses de voyages. Ils gardent aussi leur voiture un peu plus longtemps, même s’il la change plus souvent que la moyenne des français bien que roulant moins.
Cette insécurité face à l’avenir peut expliquer le recul de la pratique associative. En 2021 ,1 sur 2 était membre d’une association, ce n’est plus que 1 sur 3 en 2023, signe d’un certain repli sur soi face aux inquiétudes. Mais les seniors sont généreux (6 sur 10 sont donateurs et leurs dons sont plus élevés que la moyenne des français) et quand ils sont engagés, ils le sont à fond : 4 seniors membres d’une association sur 10 en sont les responsables et ils y consacrent 22h par mois. Par leurs dons et leur temps ils font vivre le tissu associatif français (1,5M dont 220 000 caritatives).
La pratique de la presse reste forte pour la presse quotidienne régionale (un sur deux en est lecteur) mais elle baisse pour l’ensemble de la presse de 10 points symétriquement à la montée de la pratique du numérique. On observe aussi pour la première fois une baisse (de 20 à 30 points) des pratiques culturelles, effet retard de la peur des lieux publics héritée de la période Covid. Toutes les habitudes de vie ne sont pas (encore) revenues.
On note enfin lorsqu’on les interroge sur leurs valeurs, que c’est le respect des autres qui arrive en premier, juste devant la famille. Un respect dont ils font preuve, et ils sont à cet égard des agents de lien social et de paix dans une société souvent violente. Un respect qu’ils attendent en retour bien sûr, alors qu’ils sont souvent victimes d’un « âgisme » discriminant.
Pour télécharger l’étude complète.
Cet article a été publié par la Rédaction le