En plein débat sur l’« ubérisation de l’économie », la FESP a posé la question de la nouvelle donne dans les services à la personne lors de son Atelier général annuel, qui s’est tenu jeudi 25 juin à Paris.
Cet évènement a été notamment l’occasion d’interpeller les pouvoirs publics, face aux nouveaux modèles économiques émergeants…
Une profession à la fois dans l’enthousiasme et l’inquiétude
Les dirigeants d’entreprise de services à la personne (SAP), adhérents de la Fédération du service aux particuliers (Fesp), ont posé, jeudi 25 juin 2015, la question des évolutions de leurs modèles économiques, au moment où émergent des plateformes dématérialisées sur le secteur.
Après l’ouverture des travaux par un message de Pierre GATTAZ, président du Medef, et de Jo-Michel DAHAN, sous-directeur des entreprises de services et des professions libérales à la Direction générale des entreprises (DGE) à Bercy, représentant le ministre de l’Economie, des Finances et du Numérique, deux tables rondes réunissant des chefs d’entreprise et leurs interlocuteurs, notamment financiers, ont décliné les interrogations de la profession sur les axes du financement du développement de l’activité et les évolutions en cours des modèles économiques.
Alain BUAT, président du Centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services (CROCIS) de la CCI Paris-Ile de France, a souligné le paradoxe d’une profession à la fois dans l’enthousiasme et l’inquiétude. Le constat, suite à l’interview de plus de 220 chefs d’entreprise, de l’impact délétère de l’instabilité des règles fiscales et réglementaire et du retour de la concurrence du travail au noir a fait réagir une assistance confirmant les résultats de l’enquête1.
L’intervention de Bruno DESPUJOL, partner au cabinet international d’études Oliver Wyman a permis de délivrer en amont de la publication de l’étude « Les services à la personne, évaluation des initiatives réglementaires », les derniers chiffrages des baisses de recettes fiscales et sociales pour les finances publiques des différents modèles d’entreprise.
Ainsi, les économistes ont évalué la perte de volume horaire déclaré à 18 % en seulement quatre ans; quant à l’éventualité du passage des acteurs de l’aide à domicile des personnes âgées, du régime de l’agrément à celui de l’autorisation, comme préconisé dans le projet de loi sur le vieillissement, une première approche chiffrée fait apparaître un coût supplémentaire pour les finances publiques de 164 millions d’euros dès la première année.
Services à la personne : rétablir la confiance des financeurs
Eprouvés par de nombreux changements du cadre fiscal et social en seulement quelques années, le constat est unanimement partagé par les chefs d’entreprise qui intervenaient lors de la table ronde consacrée au financement des services à la personne.
Ainsi, le premier souhait des chefs d’entreprise concerne la stabilité des mesures législatives et fiscales afin de pouvoir se consacrer « entièrement » au développement d’une activité qui représente le premier potentiel d’emplois en France.
Quel(s) modèle(s) économique(s) pour les services à la personne ?
La seconde table ronde a porté le débat sur la perception des chefs d’entreprise et experts du secteur de l’arrivée sur le secteur de plateformes d’intermédiation ayant massivement recours aux autoentrepreneurs.
Entre exigence de simplification et de préservation de la qualité, mais aussi nécessité de lutter contre le travail au noir, Sandra KÜNTZMANN BURGO, présidente de l’entreprise E-comme Enfants et présidente du Syndicat des entreprises de services à la personne (SESP), et François HUREL, président de l’Union des auto-entrepreneurs, ont débattu des bouleversements potentiels que porte l’absence de réaction des pouvoirs publics face aux nouveaux modèles.
Guillaume THOMAS, président de la plateforme de mise en relation Aladom, et adhérent au SESP, a présenté aux participants les bonnes pratiques de ce type d’acteur, mais aussi ce qui les différencie des plateformes « low cost ».
Chacun s’est accordé sur la nécessité de défendre l’éthique mise en place par les acteurs depuis plusieurs années.
Cette approche a été illustrée par les témoignages issus de l’expérience des deux experts du secteur, Dominique LERY, fondatrice du réseau Adhap services, et Thierry DEPOIS, directeur général d’EUROP Assistance de 2004 à 2014.
Une convention avec les acteurs martiniquais
L’Atelier général aura également été l’occasion pour la Fesp et le Sesp de signer une convention de partenariat avec le groupement d’entreprises martiniquais, UROSAP, représenté par sa présidente, Sylvie MARECHAL.
Le partenariat qui organise l’adhésion des membres du groupement au Sesp, permettra, de façon concrète, de mettre en, place des échanges continus entre adhérents en métropole et en Martinique. Parmi les premières actions qui seront prochainement mises en oeuvre, seront réalisées les pages UROSAP sur le site de la Fesp ou encore une visioconférence dès la rentrée.
Source : communiqué
Cet article a été publié par la Rédaction le