En 2030, les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans. Aurore Bergé a présenté, ce vendredi 17 novembre, une « Stratégie interministérielle consacrée au Bien Vieillir ». L’occasion pour la Ministre des Solidarités et des Familles de réaffirmer son engagement à ce que la loi grand âge voit le jour.
La stratégie interministérielle annoncée se décline en 4 axes : prendre en compte de nouveaux besoins et reconnaître la place des séniors, donner le choix de vieillir où on le souhaite, accompagner les solidarités entre générations, garantir les droits et la participation des citoyens âgés.
Enfin une logique interministérielle annoncée
On ne pourra pas dire, au sortir de cette présentation au Ministère de la Santé et des Solidarités, que le sujet du vieillissement de la population n’est pas transversal. Si le sujet a, par le passé, été trop souvent cantonné à la santé seule, la démarche est désormais œcuménique.
La transition démographique est l’affaire de toutes et tous, et ce n’est pas moins de 18 Ministres et Secrétaires d’Etats qui sont intervenus dans cette feuille de route bien-vieillir interministérielle. Sylvie Retailleau, Christophe Béchu, Aurélien Rousseau, Amélie Oudéa-Castera, Clément Beaune, Agnès Firmin Le Bodo, Sabrina Agresti-Roubache et Prisca Thevenot étaient présents au ministère des Solidarités et des Familles.
Les actions et engagements de chacun d’entre eux sera suivi de près par les acteurs du secteur, à n’en pas douter.
Faire de la vieillesse une véritable question de société et construire un pacte renouvelé entre générations
Cette révolution de la longévité est une opportunité à saisir et à reconnaître. Nous avons la responsabilité collective de mieux garantir le respect des droits et la participation de nos concitoyens âgés à tous les projets et toutes les décisions qui les concernent. (…) Nous avons aussi la nécessité de lever les peurs et les angoisses des personnes concernées et de leurs familles face à la dépendance de leurs parents.
C’est tout le sens de cette nouvelle stratégie interministérielle, conçue à la demande du Président de la République dans le prolongement du Conseil National de la Refondation : nous mobilisons tous les leviers à notre disposition pour préparer et adapter notre société à cette grande transition démographique.
Notre ambition est là : faire de la vieillesse une véritable question de société et construire un pacte renouvelé entre générations.
Les 4 axes de la stratégie interministérielle Bien-Vieillir
- Prendre en compte de nouveaux besoins et reconnaître la place des séniors
- Donner le choix de vieillir où on le souhaite
- Accompagner les solidarités entre générations
- Garantir les droits et la participation des citoyens âgés
Cet événement a été l’occasion pour le gouvernement de rappeler ses « grandes avancées » pour le grand âge de 2017 à 2023
Des moyens mobilisés pour prévenir la perte d’autonomie
- Création de la cinquième branche de la Sécurité sociale couvrant le risque de perte d’autonomie, financée et pilotée par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), pour permettre le déploiement effectif et universel de la politique du bien vieillir dans tous les territoires
- 2017-2023 : Une hausse de plus de 30 % des crédits pour accompagner le vieillissement de la population, soit plus de 21 milliards d’euros mobilisés en 2023, pour financer notamment :
- Un plan d’investissement de plus de 2 milliards d’euros (2021-2024) consacré à la rénovation, la transformation et l’équipement, y compris numérique, des établissements pour personnes âgées, visant à les moderniser, améliorer l’accompagnement des personnes et les conditions de travail des professionnels, et contribuer à la transition écologique avec des projets d’efficacité énergétique ;
- Un plan de soutien à l’offre médico-sociale pour les personnes âgées en Outre-mer et en Corse (2022) de 75 millions d’euros, régions marquées par une forte dynamique de vieillissement et un taux d’équipement très faible (2 à 3 fois moins d’EHPAD qu’en métropole) ;
- Le renforcement du virage domiciliaire avec plus de 1 milliard d’euros (2022-2023)
Une priorité donnée à la prévention de la perte d’autonomie
- 2020 : Création de la semaine nationale de lutte contre la dénutrition pour améliorer l’information sur les risques de la dénutrition, notamment envers les personnes les plus vulnérables, et sensibiliser au repérage et à la prévention de la dénutrition.
- 2021 : Création d’un réseau de référents pour piloter la lutte contre l’isolement dans chaque département et favoriser de nouvelles coopérations locales.
- 2022 : Lancement de l’expérimentation du programme ICOPE de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour retarder la dépendance en repérant précocement les facteurs de fragilité chez les seniors.
- 2022 : Lancement du plan antichute des personnes âgées, visant à réduire d’ici 2024 le nombre de chutes mortelles ou entraînant une hospitalisation chez les personnes âgées de 65 ans et plus et déclinaison de ce plan dans l’ensemble des régions.
Des politiques publiques en faveur du bien vieillir en habitat intermédiaire et à domicile
- 2018-2023 : Renforcement de l’offre d’habitat intermédiaire pour apporter des réponses plurielles et évolutives aux personnes âgées, avec aujourd’hui près de 7 000 personnes en habitat inclusif, 120 000 en résidences autonomie, 27 000 en résidences services seniors et près de 15 000 en accueil familial.
- 2022-2023 : Création et déploiement des services autonomie à domicile (SAD) afin de proposer un guichet unique aux personnes et apporter une réponse coordonnée et simplifiée pour l’aide et les soins à domicile, tout en renforçant l’attractivité des métiers et le financement des services.
- 2023 : Création de 4 000 places de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et mise en place d’un nouveau modèle de financement, pour renforcer l’accompagnement à domicile des personnes avec des besoins en soins plus importants.
- 2022 : Création des centres de ressources territoriaux (CRT), pour permettre aux personnes âgées de vieillir chez elles le plus longtemps possible grâce à un accompagnement renforcé à domicile et ainsi développer une alternative à l’entrée en établissement.
Plus de transparence dans les EHPAD
- 2022-2023 : Rénovation du dispositif d’évaluation des établissements et services médico-sociaux (ESMS) pour améliorer la qualité de l’accompagnement dans les établissements et renforcement de la transparence financière par la publication sur le site de la CNSA de 5 nouveaux indicateurs relatifs à la qualité de la prise en charge des résidents.
- 2022-2024 : Structuration d’un plan de contrôle de la totalité des 7 500 EHPAD du territoire d’ici la fin de l’année 2024 et recrutement de 120 effectifs supplémentaires.
Des engagements en faveur de ceux qui prennent soin des personnes en perte d’autonomie
- 2019-2023 : Augmentation de l’offre de répit pour soutenir les aidants au travers de l’accueil temporaire (25 700 places pour les personnes âgées) et les plateformes de répit (223 plateformes).
- 2020 : Indemnisation du congé proche aidant avec la création de l’allocation journalière du proche aidant (AJPA) qui bénéficie aujourd’hui à 13 000 personnes.
- 2020 : Mise en place d’un plan d’attractivité des métiers pour faire face à la hausse des besoins estimés à 18 000 aides-soignants et accompagnants supplémentaires par an, en renforçant l’accès à la qualification, la qualité de vie au travail et la lutte contre la sinistralité.
- 2021 : Une revalorisation salariale sans précédent des professionnels du grand âge, pour un coût annuel d’environ 2,8 milliards d’euros, dont 2,1 milliards au titre du Ségur de la santé et de la prime grand âge pour les professionnels éligibles (soit 118 euros bruts en janvier 2020).
Cet article a été publié par la Rédaction le