Pourquoi oublie t-on de prendre ses médicaments ?

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L’enquête « Vos traitements et vous ? » a été conçue par le Pr Catherine Tourette-Turgis, fondatrice de l’Université des Patients, et menée en partenariat avec Pfizer. Cette enquête permet mieux cerner les enjeux de l’observance côté patients. En effet, le fait de ne pas suivre les prescriptions de médicaments telles qu’indiquée par l’ordonnance recouvre des réalités bien différentes en fonction des individus.

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Les personnes ayant répondu au sondage « Vos traitements et vous ? » sont toutes atteintes d’une maladie chronique. Les résultats de l’enquête révèlent qu’elles justifient cette non-observance par des raisons diverses. On note ainsi parmi ces raisons :

  • l’oubli pour 44 % des cas,
  • la modification du traitement pour 29 % également des patients,
  • la non-prise intentionnelle pour 18 % des cas.

L’étude rappelle par ailleurs que « la non-observance ne s’envisage pas sous un prisme unique : elle est complexe et diffère en fonction des individus, des traitements et même des situations. Les résultats de l’enquête permettent cependant d’identifier trois dimensions dans ce phénomène ».

L’oubli du traitement, un phénomène lié à la prise en charge ?

Pour 44 % des répondants à l’enquête, ne pas prendre ses médicaments s’explique par un oubli. Cette non observance concerne tous les patients qu’ils soient jeunes ou âgés, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes. Elle concerne également toutes les pathologies. Selon l’enquête, le critère essentiel expliquant l’oubli réside dans le nombre de médicaments pris chaque jour. En effet, on observe qu’au-delà de 5 médicaments, l’oubli devient prépondérant : 4 personnes sur 10 déclarent oublier quelques fois leur traitement. De même, le rapport au traitement que l’on soit attaché ou que l’on déteste son médicament, joue un rôle sur le comportement des patients. Plus le patient est attaché au médicament, mois il oublie son traitement.

Une démarche parfois intentionnelle

L’oubli de la prise de médicaments est intentionnel pour 18 % des répondants. Souvent cette démarche est révélatrice d’un autre phénomène : celui de la lassitude liée à la maladie. « La maladie chronique n’est pas un sprint, mais bien au contraire, une course de fond, un marathon. Il est très difficile de rester mobilisé sur le long terme et les patients décrivent un épuisement physique et psychologique qui s’installe au fil du temps » explique Mina Daban, Présidente de l’association LMC France (Leucémie Myéloïde Chronique France). En somme, oublier son traitement c’est oublier sa maladie, ou tout du moins, l’ignorer durant quelque temps.

La modification du traitement, une réalité

29 % des répondants disent modifier leur traitement d’eux-mêmes. Dans ces cas, on observe que trois variables entrent en jeu : ce sont davantage des femmes, des patients de moins de 60 ans ou des patients diagnostiqués depuis plus de 2 ans qui ont tendance à adapter le plus leur traitement. Modifier signifie, pour près de la moitié des participants à l’enquête, diminuer les doses (47 % des répondants). Pour 4 répondants sur 10, cela se traduit au contraire par une augmentation de la posologie, tandis que 38 % arrêtent leur traitement. De manière plus générale, l’enquête révèle que les prises sont modifiées dans 1 cas sur 4. Les maladies rares sont celles dans lesquelles la modification du traitement est la plus courante (52 %,) et de la même façon que pour les oublis, la prise de plus de 5 médicaments favorise cette pratique. L’état de fatigue peut également être à l’origine de cette modification.

Le rapport au traitement influe également sur l’observance

  • 82 % des répondants ont confiance dans leur(s) médicament(s).
  • Un sentiment de gêne existerait chez 33 % des répondants qui expliquent ainsi que la prise du (des) traitement(s) constitue un obstacle dans le déroulement de leur activité quotidienne.
  • 45 % des répondants disent qu’il leur arrive de ne pas supporter leur traitement.

Vidéo : Les raisons de la non observance

Une enquête unique et inédite sur l’observance

L’observance thérapeutique, à savoir le respect scrupuleux de la prescription du médecin (posologie, heure de prise, règles hygiéno-diététiques, etc.), est directement liée à la problématique du bon usage du médicament. Il s’agit également d’un enjeu de santé essentiel et transverse à toutes les pathologies chroniques. Plusieurs études ont montré la dimension économique ou sociale de la non-observance, cependant, peu d’études sont centrées sur la réalité des patients. « Pourtant, il est nécessaire d’écouter et de comprendre les patients. Pour que l’observance devienne une évidence » explique Catherine Raynaud, Directeur des Affaires institutionnelles, Pfizer France.
Infographie animée – Place à l’enquête « Vos Traitements et Vous ? »

Enquête Pfizer : des résultats édifiants pour de futures pistes d’actions

« Si on lit cette enquête dont les questions ont été construites avec des patients, on découvre que la prise d’un traitement est un geste finalement complexe dont on connaît mal les ressorts » analyse le Pr Catherine Tourette-Turgis, à l’origine de cette enquête. Selon elle, il n’existe pas de typologie de patient observant ou non-observant, car l’observance ne dépend pas du patient seulement. Cet enjeu concerne en effet une multitude d’acteurs et repose sur de nombreux facteurs. L’observance reste encore un défi majeur et non résolu puisqu’aucune solution satisfaisante n’a réellement émergée et que la compréhension de ce comportement reste incomplète. Pour autant ces résultats, uniques aujourd’hui en France, vont permettre de mieux comprendre les ressorts de la non-observance et de repenser le rôle des différents acteurs de santé vis-à-vis de cette pratique


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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