Les médicaments contre la maladie d’Alzheimer, commercialisés depuis près de 20 ans, sont en ce moment au centre des débats. En effet, ils sont jugés inefficaces par la Haute Autorité de santé (HAS) qui préconise leur déremboursement.
Selon elle, l’Aricept, l’Ebixa, l’Exelon et le Reminyl ainsi que leurs génériques ne devraient plus être remboursés ; elle précise également qu’à défaut d’être efficaces, ils pourraient même s’avérer dangereux.
Marisol Touraine opposée au déremboursement des médicaments contre Alzheimer
Nous vous en parlions il y a quelques temps, la fondation France Alzheimer et maladies apparentées exprimait ses inquiétudes quant à la possibilité d’un déremboursement total des médicaments anti-Alzheimer, préconisé par la Commission de la transparence de la Haute Autorité de la Santé (HAS). Prescrits 1,3 million de fois en 2015, les 4 médicaments en question ont coûté plus de 3 milliards d’euros en 20 ans.
Néanmoins, le sujet avait été écarté par Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales et de la santé, expliquant qu’il n’y « aurait pas de déremboursement dans l’état actuel des choses » et précisant qu’elle voulait d’abord que soit mis en place « un protocole de soin ».
La HAS émet un avis plus que favorable au déremboursement des médicaments anti-Alzheimer
« L’intérêt médical des quatre médicaments de la maladie d’Alzheimer est insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale », estiment les experts de la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) dans un rapport fin octobre 2016.
Six mois de travail ont été nécessaires pour établir de tels constats. Les experts de la HAS sont favorables au déremboursement des traitements anti-Alzheimer et à une prise en charge non médicamenteuse des 850 000 personnes touchées par la maladie en France.
Leur rapport précise aussi que « les données accumulées depuis la commercialisation des médicaments confirment que les patients peuvent être exposés à des effets indésirables pouvant altérer la qualité de vie et/ou être à l’origine de troubles graves pouvant entraîner le décès du patient ».
Un nombre d’Européens atteints d’Alzheimer inquiétant
Les experts estiment également que le nombre d’Européens atteints d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée va doubler. En effet, en 2015, sur une population de plus de 60 ans de 176,6 millions, les cas de démence atteignaient environ 10,5 millions.
La situation ne fera que s’aggraver, puisque le nombre de personnes atteintes devrait atteindre les 18,7 millions d’ici 2050.
Cet article a été publié par la Rédaction le