L’association France Alzheimer prend connaissance ce jour des dépenses effectives du plan Alzheimer sur les quatre dernières années : « Un bilan inquiétant qui révèle que moins d’un tiers des montants alloués ont été dépensés sur la période 2008-2011. A un an de la fin du plan, seuls 536 millions d’euros ont été engagés dont 370 millions réellement dépensés. »
Depuis le dernier bilan budgétaire fourni par la mission du plan Alzheimer en mars 2011, l’association est vigilante sur l’engagement effectif des dépenses. Lors de l’anniversaire du plan en février dernier, le Président de la République affirmait : « Nous consacrons aujourd’hui 1,6 milliard d’euros au plan Alzheimer sur la période 2008-2012 », mais France Alzheimer découvre qu’entre 2008 et 2011, seuls 536 millions d’euros ont été engagés (dont 370 millions réellement dépensés) sur 1,2 milliard normalement budgété.
« Ces résultats décevants concernent plus particulièrement des mesures essentielles » pour France Alzheimer « comme la mesure 1 relative au développement et à la diversification des structures de répit. L’association regrette également que la mesure 16 concernant les PASA et les UHR, dont elle a toujours souligné le caractère non pertinent face aux attentes et aux besoins des familles, puisse encore être dotée de 800 millions d’euros, d’ailleurs à ce jour engagés à moins de 1% »
Un décalage important que dénonce vivement la présidente de France Alzheimer, Marie-Odile Desana : « Pourquoi un tel retard alors que nos associations constatent chaque jour auprès des familles qu’elles accompagnent que les besoins sont de plus en plus importants et diversifiés ? Faut-il rappeler que 225 000 nouvelles personnes déclarent la maladie chaque année ? Pouvons-nous encore penser que le solde restant de 1,23 milliard [1,6 milliard moins 370 millions] sera engagé entre maintenant et la fin d’année ? ». Et de rajouter : « Qu’allons-nous dire aux familles ? Sans compter que le contexte électoral n’est pas favorable à l’avancement des projets. L’argent existe, comme l’affirme la mission du plan, France Alzheimer demande donc le lancement sans délai des appels à projets pour les structures de répit. »
Au final, l’association salue les investissements faits sur la recherche, seul espoir à moyen terme pour les familles, et la mise en avant de la réflexion éthique qui a contribué au changement de regard sur la maladie. Mais le constat est beaucoup plus sévère sur le volet médico-social qui, pourtant, est le seul levier concret et immédiat d’amélioration du quotidien des familles touchées par la maladie.
A l’aune de ce bilan financier, comment France Alzheimer et les familles qu’elle représente peuvent-elles interpréter l’avis unanime exprimé par les candidats à l’élection présidentielle sur l’absolue nécessité de lancer un 4e plan Alzheimer ? (à découvrir sur francealzheimer-elections2012.org)
Promesses électoralistes ou véritable prise de conscience de la part des candidats sur la question centrale de la place de la maladie d’Alzheimer et des personnes en perte d’autonomie dans notre société ? La question reste entière et l’association entend rester mobilisée pour que l’année 2012 ne soit pas pour autant une année perdue.
Source : Communiqué France Alzheimer
Cet article a été publié par la Rédaction le
Bonjour,
Les grands oubliés du plan Alzheimer 2008-2012 sont les Unités Protégées Classiques des EHPAD qui n’accueillent que des patients déambulants avec risque de se perdre si non accompagnés , avec des troubles du comportement perturbateurs.Cette spécificité n’est pas reconnue ni différenciée dans les financements au sein des EHPAD par les tutelles(surtout le Conseil Général en cette période de crise)alors que la prise en charge en charge de ses patients nécessitent du personnel formé et nombre suffisant ce qui est loin d’être le cas.Etait-il nécessaire de créer d’autres structures type UHR au lieu de renforcer les moyens sur les unités des EHPAD avec un gage de qualité évidemment? Peu d’établissement se porte volontaire pour les UHR tant le cahier des charges est lourd avec finalement peu de moyens accordés. Les PASA peuvent être plus intéressants car répondent à un vrai besoin mais parfois impossible à mettre en place compte tenu des contraintes architecturales.Là encore il suffisait de renforcer les moyens dans les EHPAD.Les structures de répit existent mais ne sont pas suffisantes et les personnes n’ont pas toujours les moyens de payer un hébergement temporaire. Les exigences architecturales pour les structures d’accueil de Jour ou de nuit sont aussi beaucoup plus contraignantes empêchant l’aboutissement de projets.Les sous sont là mais ne peuvent pas être utilisés tellement le cahier des charges pour tout, est contraignant: volontaire ou non de la part de nos politiciens? A quoi vont ils servir à présent? Merci pour la vigilance de l’association. Une autre réflexion personnelle: ces patients ont besoin d’une prise en charge spécifique suite à une maladie et non au vieillissement. En théorie,ses besoins spécifiques relèvent du sanitaire et non du médico social même si ces soins ne sont pas techniques comme le traitement d’un cancer ou d’un VIH. Bonne journée