Nicolas SARKOZY était interviewé hier, mardi 16 novembre, par Claire Chazal, David Pujadas et Michel Denisot.
Le chef de l’Etat a notamment abordé les raisons du remaniement ministériel, et les chantiers de réformes à venir dont celui de la mise en place d’un cinquième risque dépendance.
Apporter une réponse à la dépendance des personnes âgées était un engagement de campagne du Président de la République. Le calendrier prévoyait de s’attaquer à ce chantier une fois que la réforme des retraites serait achevée, Nicolas Sarkozy a donc logiquement confirmé le lancement de cette nouvelle réforme.
Cinquième risque : Une réforme essentielle
Nicolas Sarkozy a insisté sur le fait qu’apporter une réponse à la dépendance était « une affaire considérable », face au vieillissement de la population et à l’augmentation du nombre de personnes dépendantes : « il y a 250 000 personnes de plus par an victimes d’Alzheimer »
Pour le Président, il s’agit de résoudre la « question de la place des personnes âgées dans la société », « la question de la dignité des vieux, d’une population dont la vieillesse augmente, et d’enfants qui sont totalement démunis » face à la dépendance de leurs parents âgés.
Il s’agit de « faire un système juste, équitable (…). Que sur toute parcelle du territoire, quelle que soit sa situation financière une personne âgée puisse vivre jusqu’au bout dignement soit chez elle soit en maison [de retraite] »
En réponse à cette problématique, Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré :
« Je souhaite la création, pour la première fois depuis la libération, d’un nouveau risque, d’une nouvelle branche de la sécurité sociale : le Cinquième Risque »
Réforme Dépendance : 6 mois de consultations
Afin de conduire cette réforme, Nicolas Sarkozy a précisé « nous allons organiser une grande consultation qui va durer 6 mois, avec les Conseils Généraux qui sont une partie des financeurs de l’APA, avec les associations de personnes âgées, avec les forces syndicales, pour voir comment nous pouvons faire face au déficit du financement qui est colossal ».
Le cœur du débat est effectivement le financement, Nicolas Sarkozy a ainsi énuméré quelques unes des questions qui devront trouver des réponses à l’occasion de cette consultation :
- « faut il faire un système assurantiel ? obliger les gens a s’assurer ?
- faut il augmenter la CSG ?
- faut il avoir recours à la succession quand les enfants n’ont pas la volonté ou pas les moyens ? »
Une loi sur la dépendance à l’été 2011
Au terme de cette consultation nationale, la réforme sur la dépendance et la création d’un cinquième risque devraient donc être effectives en 2011.
« il y aura dans le PLFSS 2012 (projet de loi de financement de la sécurité sociale ) un système qui permettra d’apporter une réponse à l’angoisse de la dépendance »
Roselyne Bachelot, responsable du chantier de la dépendance
En parallèle à cette interview télévisée du Président, François Fillon a confirmé que Roselyne Bachelot, la nouvelle Ministre des Solidarités et de la Cohésion Sociale, serait en charge de la consultation nationale visant à mettre en place le cinquième risque.
Le Premier Ministre a ainsi déclaré : « Nous allons, et ce sera la responsabilité de Mme Roselyne Bachelot, ouvrir ce grand chantier de la dépendance, c’est-à-dire du financement et des moyens d’assurer une fin de vie décente à l’ensemble de nos concitoyens (…) J’ajoute que, même si ce n’est pas l’objectif principal de cette réflexion sur la dépendance, ce sera l’occasion d’apporter une réponse concrète aux problèmes de financement de nos départements qui rencontrent des difficultés sérieuses.«
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