Aux Etats-Unis le Bureau National des Recherches Economiques (NBER) confirme l’apparition de plus en plus tardive des maladies chroniques (comme le diabète ou l’arthrose) qui pèsent sur la vieillesse et donc la qualité de vie des personnes âgées.
Deux facteurs principaux retardent l’apparition de maladies chroniques chez la personne âgée : l’amélioration des conditions de vie et le progrès scientifique; si bien que vivre plus longtemps et en bonne santé est devenue une réalité désormais prouvée. Les scientifiques travaillant au Bureau National des Recherches Economiques aux Etats-Unis soutiennent que l’apparition de maladies chroniques comme le diabète ou l’arthrose survient d’une manière de plus en plus tardive, principalement lors des dernières années de vie.
Compression de morbidité
Leurs recherches mettent en évidence ce qu’ils intitulent une « compression de morbidité », ce qui veut dire l’apparition de plus en plus tardive des incapacités de toutes sortes (dépendance, perte de mobilité, restrictions dans les activités de la vie quotidienne) chez les personnes âgées.
Le Bureau national de recherches économiques (NBER) américain a travaillé en collaboration avec une équipe scientifique de Cambridge et Harvard. Les recherches qui ont été lancées en 1991 se sont basées sur les données de l’étude annuelle Medicare (le MCBS Survey) et les analyses ont inclus 10 000 personnes.
Les observations confirment l’augmentation du nombre d’années de vie sans invalidité, ainsi qu’une réduction remarquable de la durée de vie avec invalidité. En outre la durée de vie de personnes atteintes de pathologies graves recule considérablement. Enfin, les difficultés de la vie quotidienne apparaissent beaucoup plus tardivement que les maladies chroniques, qui souvent font leur apparition après 70 ans.
Tendance très apparente en France
Une autre étude dirigée par les scientifiques de UCL (University College de Londres) en association avec l’Université de Lucerne en Suisse a mis cette analyse en perspective avec l’Europe dans la revue Plos One publiée en ligne. Ils constatent que cette tendance est encore plus marquée en Europe du Nord et de l’Ouest, notamment en France.
Pour sa part le Professeur Morten, directeur des recherches indique que « Les incapacités sont plus fréquentes et surviennent plus tôt dans les pays ayant la politique sociale la moins développée et où les inégalités socio-économique sont les plus prononcées ».
Le Professeur émérite de UCL Mel Bartley, interviewé par Le Figaro, souligne le fait que l’« on savait déjà que la santé de la population était moins bonne aux États-Unis qu’au Royaume-Uni ou en Europe, mais ce qui est nouveau, c’est de voir que cet écart de santé existe que l’on ait 50 ou 75 ans ».
Cet article a été publié par la Rédaction le