Une étude américaine récente suggère qu’arrêter de conduire aurait un impact négatif sur la vie sociale des seniors et nuirait ainsi au bien-vieillir.
La mobilité, une composante essentielle du bien-vieillir
Selon une étude récente, arrêter de conduire pourrait conduire à un plus grand isolement des seniors, tout particulièrement s’ils ne disposent pas d’autres moyens de transport. Cette étude s’est intéressée à plus de 4 300 personnes âgées de plus de 65 ans, examinant leurs habitudes de conduite ainsi que leurs activités sociales (visites à des amis ou à des membres de la famille, dîners à l’extérieurs, sorties cinéma, etc.)
Les seniors conduisant toujours se sont révélés beaucoup plus actifs. Ils étaient trois fois plus susceptibles de rendre visite à leur famille et à leurs amis, et presque trois fois plus susceptibles de prendre part à des sorties sociales, note Teja Pristavec, chercheur en sociologie à l’université Rutgers et auteur de l’étude, dans la revue américaine The Journal of Gerontology : Social Science.
« La sociabilisation des personnes âgées est liée à une meilleure santé physique et mentale », souligne le chercheur dans des propos recueillis par The Globe and Mail. « Les seniors qui maintiennent une vie sociale déclarent être en meilleure santé, présentent des risques de mortalité moindres sur la durée, et sont moins touchés par la dépression, la démence, et d’autres troubles cognitifs. La mobilité des seniors est souvent cruciale dans le maintien d’une vie sociale. »
Dans quelles conditions les seniors arrêtent-ils de conduire ?
La loi ne prévoit aucun âge d’arrêt de la conduite, si bien qu’il existe de nombreuses zones d’ombres en la matière. Il est en effet difficile de déterminer le moment à partir duquel les aptitudes cognitives d’une personne, qui commencent à baisser dès l’âge de 45 ans, ne lui permettent plus de conduire dans de bonnes conditions.
Dans certains cas, certains signes révèlent qu’il est temps, pour les seniors, d’arrêter de conduire ; une incapacité à se concentrer sur la conduite, par exemple, ou une angoisse à l’idée de prendre le volant. Des experts médicaux peuvent se prononcer sur l’inaptitude à conduire de façon sécurisée, suite à une baisse de la vue, par exemple. En France, une Commission médicale des permis de conduire, composée de deux médecins généralistes, vérifie l’aptitude des personnes âgées ou en situation de handicap à conduire ; ils peuvent par exemple se prononcer en défaveur de la conduite de nuit en cas de baisse sensible de la qualité de la vision nocturne, ou préconiser l’utilisation d’un véhicule aménagé.
L’importance de la mobilité dans le bien-être des seniors a amené de nombreux acteurs de la Silver économie à concevoir des solutions adaptées ; on citera notamment l’association Wimoov, qui a récemment lancé un service d’aide à la mobilité à Bordeaux.
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Cet article a été publié par la Rédaction le